Compétences et acquis au terme de la formation

A l’heure actuelle, de plus en plus d’ingénieur·es sont amené·es à mettre leurs compétences d’analyse et d’inventivité au service du monde de la santé. Le master ingénieur civil biomédical a pour objectif d'assurer la formation d'ingénieur·es capables de répondre aux défis scientifiques et techniques liés au génie biomédical, et ce dans un contexte européen et mondial en pleine évolution. Intrinsèquement interdisciplinaire, la formation repose sur une forte collaboration entre le secteur des sciences et technologies et le secteur des sciences de la santé.

S'appuyant sur un corpus de connaissances solides en sciences de base (physique, chimie, mathématiques) et en sciences du vivant (biologie, anatomie, biochimie et physiologie), supposé maîtrisé par l’étudiant·e, le master offre la possibilité à celui-ci ou celle-ci de développer ses compétences polytechniques dans un éventail d’applications liées au monde du vivant. À l’issue de sa formation, l’étudiant·e est appelé·e à devenir un·e professionnel·le compétent·e pour mieux comprendre et modéliser un système vivant afin de concevoir des outils d’analyse ou thérapeutiques (par exemple en développant une nouvelle technologie biomédicale).

À l'issue de son master, l’étudiant·e disposera de connaissances de base dans les principaux domaines d’application du génie biomédical : bioinstrumentation, biomatériaux, imagerie médicale, modélisation mathématique, organes artificiels et réhabilitation, bioinformatique et biomécanique. Il ou elle aura acquis une formation avancée dans une ou plusieurs de ces disciplines, couvrant un très large éventail de domaines d'expertise.

Par la place importante laissée aux cours au choix, l’étudiant·e peut orienter sa formation entre un profil polyvalent ou spécialisé dans un domaine précis. Les domaines particulièrement mis en évidence sont le développement de logiciels et algorithmes pour l'acquisition et le traitement de données biomédicales, les biomatériaux (implants, etc.), la biomécanique et la robotique médicale, l'imagerie médicale et la physique médicale et le génie clinique (le rôle de l’ingénieur·e dans l'hôpital).

Au terme de ce programme, le diplômé est capable de :

1. démontrer la maîtrise d’un solide corpus de connaissances et compétences en sciences fondamentales et sciences de l’ingénieur, lui permettant d’appréhender et de résoudre des problèmes qui relèvent du génie biomédical (axe 1).

1.1. Identifier et mettre en oeuvre les concepts, lois, raisonnements applicables à une problématique donnée faisant appel à plusieurs disciplines du génie biomédical :

• le développement d'algorithmes et de logiciels, particulièrement pour le traitement de données biomédicales, l'analyse de données biologiques et l’imagerie médicale,
• les biomatériaux (interfaces, biocompatibilité, etc.)
• la biomécanique, le contrôle moteur, et la robotique médicale (pour la chirurgie et la rééducation)
• le génie clinique
1.2. Identifier et utiliser les outils de modélisation et de calcul adéquats pour résoudre des problématiques liées aux disciplines (ci-dessus).
1.3. Vérifier la vraisemblance et confirmer la validité des résultats obtenus au regard de la nature du problème posé, notamment en ce qui concerne les ordres de grandeurs et les unités dans lesquelles les résultats sont exprimés :

• en particulier, valider ou invalider un travail de modélisation en comparant des résultats expérimentaux et théoriques

2.organiser et mener à son terme une démarche d’ingénierie appliquée au développement d’un produit (et/ou d’un service) répondant à un besoin ou à une problématique particulière dans le domaine du génie biomédical (axe 2).

2.1. Analyser le problème à résoudre ou le besoin fonctionnel à rencontrer, inventorier les fonctionnalités et contraintes, formuler le cahier des charges dans un domaine où les contraintes techniques et économiques sont prises en compte.
2.2. Modéliser le problème et concevoir une ou plusieurs solutions techniques en y intégrant les aspects mécaniques, électriques, électroniques ou informatiques et répondant au cahier des charges.
2.3. Évaluer et classer les solutions au regard de l'ensemble des critères figurant dans le cahier des charges : efficacité, faisabilité, qualité, ergonomie, sécurité dans l'environnement considéré, biocompatibilité, soutenabilité environnementale et sociétale, etc.
2.4. Implémenter et tester une solution sous la forme d'une maquette, d'un prototype et/ou d'un modèle numérique.
2.5. Formuler des recommandations pour améliorer une solution technique, soit pour la rejeter, soit pour expliquer les améliorations à y apporter dans la perspective d'en faire un produit opérationnel.

3. organiser et mener à son terme un travail de recherche pour appréhender un phénomène physique ou une problématique inédite relevant du génie biomédical (axe 3).

3.1 Se documenter et résumer l’état des connaissances actuelles dans le domaine considéré
3.2 Proposer une modélisation et/ou un dispositif expérimental permettant de simuler et de tester des hypothèses relatives au phénomène étudié dans toute sa complexité, en agissant sur les différents paramètres qui le conditionnent
3.3 Mettre en forme un rapport de synthèse rédigé de telle manière que les résultats et productions présentés soient exploitables ultérieurement et par d’autres personnes, expliciter s’il y a lieu les potentialités d’innovation théorique et/ou technique résultant de ce travail de recherche
3.4. Penser de manière disruptive et créative en s'ouvrant à la pluralité.

4.contribuer, en équipe, à la réalisation d’un projet pluridisciplinaire et le mener à son terme en tenant compte des objectifs, des ressources, allouées et des contraintes qui le caractérisent (axe 4).

4.1 Cadrer et expliciter les objectifs d’un projet compte tenu des enjeux et des contraintes (urgence, qualité, ressources, budget, normes, régulations notamment environnementales, …) qui caractérisent l’environnement du projet et appréhender les mécanismes principaux qui régissent l’économie des soins de santé et le financement de la sécurité sociale.
4.2 S’engager collectivement sur un plan de travail, un échéancier et des rôles à tenir.
4.3 Fonctionner dans un environnement multi/inter/transdisciplinaire, conjointement avec d’autres acteurs porteurs de différents points de vue : gérer des points de désaccord ou des conflits, identifier les apports et limites de chaque discipline, dialoguer pour un même projet.
4.4 Prendre des décisions en équipe lorsqu’il y a des choix à faire, et assumer les conséquences de ces décisions, que ce soit sur les solutions techniques ou sur l’organisation du travail pour faire aboutir le projet.

5.communiquer efficacement oralement et par écrit (en français et dans une ou plusieurs langues étrangères) en vue de mener à bien les projets qui lui sont confiés dans son environnement de travail (axe 5).

5.1 Identifier les besoins de toutes les parties : questionner, écouter et s'assurer de la bonne compréhension de toutes les dimensions de la demande et pas seulement les aspects techniques.
5.2. Argumenter, conseiller et convaincre en s'adaptant au langage de ses interlocuteurs : médecins, thérapeutes, techniciens, collègues, clients, supérieurs hiérarchiques, spécialistes d'autres disciplines ou grand public.
5.3. Communiquer sous forme graphique et schématique ; interpréter un schéma, présenter les résultats d'un travail, structurer des informations.
5.4. Lire, analyser et exploiter des documents techniques (normes, plans, cahier des charges...).
5.5. Rédiger des documents en tenant compte des exigences contextuelles et des conventions sociales en la matière, ainsi que du vocabulaire précis appartenant aux disciplines biomédicales.
5.6. Faire un exposé oral convaincant, en français ou en anglais, en utilisant les techniques modernes de communication.

6. mobiliser avec rigueur ses compétences scientifiques et techniques et son sens critique pour analyser des situations complexes en adoptant une approche systémique et transdisciplinaire, et adapter ses réponses techniques aux enjeux actuels et futurs de la transition socio-économico-écologique, contribuant ainsi activement à la transformation de la société (axe 6).

6.1 Acquérir et utiliser un socle de connaissances sur les enjeux et les outils d'évaluation multi-critères de la soutenabilité d'une technologie, de manière quantitative et/ou qualitative.
6.2 Définir, préciser et analyser une problématique dans toute sa complexité en tenant compte de ses différentes dimensions (sociales, éthiques, environnementales, ...), échelles (de temps, lieux) et de l'incertitude.
6.3 Identifier, proposer et actionner les leviers de l'ingénieur pouvant contribuer au développement durable et à la transition  (éco-conception, robustesse, circularité, efficacité énergétique, …).
6.4 Faire preuve d’esprit critique vis-à-vis d’une solution technique pour en vérifier la robustesse et minimiser les risques qu’elle présente au regard du contexte de sa mise en œuvre, en connaître les limites, et se positionner sur le plan personnel en regard des enjeux éthiques, environnementaux et sociétaux.
6.5 S’auto-évaluer et développer de manière autonome les connaissances nécessaires pour rester compétent dans son domaine (lifelong learning).