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Texte du poète Karel Logist. (https://karellogist.com/) Dans un silence envoûtant, je m’éveille d’un cauchemar. Je ruisselle, j’appelle. Toute la nuit, j’ai plongé dans une mare douceâtre parmi les nénuphars et les gelinottes à la recherche d’une chimère qui m’entraînait vers le fond. Je sors enfin de l’eau avec mon butin : dans mon poing droit, je serre un oignon d’argent étincelant, cadeau de mon grand-père, le condottiere au pedigree persiflé. Il faut maintenant que je trouve un lieu où me réchauffer... Derrière moi, la mer où des ferries se croisent. Dans mon hébétement, j’avance vers les lueurs d’un brasero autour duquel un groupe de personnes s’amoncelle. D’emblée, un globe-trotteur boute-en-train qui semble me reconnaître m’interpelle avec bonhomie. « Tu as dû prendre froid. Changeons de crémerie » me dit-il, et il me tend aimablement un sèche-cheveux. Sur sa proposition, nous allons nous asseoir sur d’inconfortables prie-Dieu et il me présente mes compagnons d’infortune, occupés à un pique-nique à même le linoleum. Non loin de nous, un belître boursouflé descend des whiskies, en racontant sa vie à une sage-femme déjà mûre et à un strip-teaseur encroûté. Son imbécillité combative me plaît. En face, un cow-boy eczémateux déjeune goulûment d’un croque-monsieur et d’un hot-dog. Il réclame en vain un cure-dent à la cantonade. Quel demiurge insouciant, maître des événements et des scénari, a abandonné là ces créatures, sans cicerone ni boussole ?... Isolé de tous les autres, un senior s’applique à remplir d’edelweiss des lave-vaisselle. Flairant le sans-papiers, je m’approche de lui. J’adresse avec sécheresse la parole à ce va-nu-pied innomé et le somme de me présenter un document réglementaire. Le vieux m’oppose son veto et m’ordonne de me rasseoir. Et cet homme est bien sûr mon cher père que j’entends se plaindre : « Prîmes-nous seulement le temps de nous connaître ? Goûtâmes-nous ensemble un seul jour mémorable ? » Puis il disparaît et je m’éveille en larmes... Dussé-je vivre cent dix ans, je me rappellerai ce rêve. Céderai-je à la tentation de le lui raconter ? Et comment l’interprétera-t-il ?
Développé par le Centre de Traitement Automatique du Langage de l'UCL (
Cental
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