Pierre-Etienne Vandamme

Aspirant FNRS, ISP - Chaire Hoover d'éthique économique et sociale Pierre-Etienne Vandamme

Que représentent pour vous les utopies du temps présent ?

Les utopies du temps présent, de moins en moins nombreuses et ambitieuses, sont pourtant ce qui nous permet de respirer quand l'atmosphère ambiante se fait nauséabonde. Pour rester optimiste, on a besoin de deux choses. Des idées utopiques qui nous libèrent du poids du présent, et des pistes d'action réalistes qui nous font entrevoir des chemins possibles vers un monde différent. Plus ces pistes sont réalistes, moins elles sont enthousiasmantes. On ne change pas une société en sept jours. Il est donc nécessaire de regarder aussi plus loin, on ne sait quand, on ne sait où, vers cet autre monde imaginable auquel nous aspirons.

Est-ce le rôle d’une université de ranimer ce besoin d’utopies ?

Le rôle d'une université est à la fois de voir loin et près. Si la recherche n'était qu'utopique, elle perdrait de son utilité sociale. Mais si elle abandonnait cette dimension de prospection, elle perdrait également de son sens. Quant à l'enseignement, il est nécessairement tourné vers le futur et l'espoir utopique de l'émancipation sociale généralisée.

En quoi ce thème concerne-t-il les étudiants?

Il est important que les étudiants comprennent le rôle moteur des utopies dans l'histoire, les mécanismes psychologiques qui ont contribué à ce que nous les « aimions » et ceux qui aujourd’hui, nous amènent à les craindre…

Quelle est votre utopie pour le temps présent ?

Mon utopie, assez banale, est celle d'un monde sans frontière, mais où l'on peut vivre bien partout, de sorte qu'on ne migre plus que pour le plaisir et non par nécessité.

► Groupe de lecture « Utopies et dystopies » [lundi 13h à 13h30]

Quelques lectures proposées :