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C'est l'fun de venir au Canada !

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eureka
9 October 2023, modifié le 6 December 2024

Didju, ça caille après la drache, j’ai la dalle! Envie d’une crasse ?

Il y a un an, je n’aurais rien compris à cette phrase. Et pourtant, ce sont des francophones qui la prononcent, j’étais déjà venue voyager en Europe et j’avais déjà tissé des liens d’amitié avec des Belges. Mais à moins d’avoir vécu en Belgique, non comme touriste mais comme habitant, de s’être immergé de sa culture, de ses expressions, ces mots ne résonneraient probablement pas. C’est ce que permet la mobilité internationale : d’ouvrir ses horizons, de se laisser surprendre par un autre style de vie, de s’intéresser au lieu, à son histoire, à sa langue, mais aussi d’enrichir son bagage de compétences.

Je suis Maria et voici un aperçu de mes expériences de mobilité internationale pour vous parler du pays qui m’a accueillie pendant 15 ans : le Canada.
Originaire de la Colombie, j'ai terminé un bi-diplôme en communication stratégique internationale offert conjointement par l’Université de Sherbrooke au Canada et l’Université Catholique de Louvain en Belgique.
Par ces lignes, vous lirez aussi quelques témoignages de Belges qui sont allés étudier au Canada, ainsi que des conseils pour entreprendre à votre tour une expérience à l’étranger.

S’enrichir d’expériences

Plusieurs raisons peuvent motiver un projet de mobilité internationale, notamment une envie de découvrir le monde et des cultures, de s’émanciper, d’apprendre une langue, de rencontrer des gens, de se ressourcer et bien plus encore. Dans mon cas, c’était une soif d’aventure, d’explorer l’immensité du monde dans sa profondeur, des modes de vie et des pratiques. Après 10 mois en Belgique, j’ai eu l’occasion d’étudier dans la ville universitaire de Louvain-la-Neuve, de vivre un blocus (pour le meilleur et pour le pire!), de faire un stage dans une organisation bruxelloise et de m’immerger dans le quotidien de différents projets citoyens dans la capitale. J’ai pu « vadrouiller » à travers la Belgique et ses pays voisins en train, ou en flix bus. J’ai admiré des villes charmantes, j’ai visité des musées pour en apprendre leur histoire. Les Belges m’ont ouvert les portes de leurs maisons, j’ai baigné dans l’humour parfois bien piquant, dans les histoires incroyables d’immigration, dans le goût pour les bonnes frites et de bières belges (et il y en a des centaines).

Visite de lieux en Belgique : la magnifique ville de Leuven en Flandre, sortie aux grottes de Hans et visite du Château de la Hulpe dans la province du Brabant-Wallon.

 

 

 

 

 

 

 

Mais, une chose m’a frappée assez rapidement : les Belges, pour la plupart, rêvent du Canada. Quand je dis que j’aime la Belgique, j’ai parfois l’impression qu’on ne me croit pas.
Laissez-moi vous dire que les deux pays sont magnifiques chacun à leur façon, mais aussi que, malheureusement, l’herbe n'est pas toujours plus verte ailleurs…

Tout n’est pas toujours « nickel »

Ce n’est peut-être pas un argument vendeur, mais je pense qu’au-delà de la destination, un élément important à tenir en compte quand on part à l’étranger est que tout ne se déroulera pas comme prévu, il y a des choses qui ne se font pas comme chez nous ou comme on aimerait que ce soit. Et c’est ce qui fait aussi la richesse de ces expériences : partir à l’étranger, c’est s’exposer à des « challenges », et par le fait même on développe notre capacité d’adaptation et notre résilience. Cette capacité à rebondir et s’adapter à un nouveau milieu, c’est utile ensuite dans tous les aspects de notre vie et les employeurs l’apprécient particulièrement. Pour Barbara Pierrot, étudiante belge qui a fait la première année de notre master au Canada, les difficultés la rendent plus forte : « Quand j’ai une épreuve, je me dis que je suis capable de la surmonter. Cela me montre que les limites ne sont pas ce qu’elles sont et je peux toujours les repousser », explique-t-elle. Elle nous mentionne que par moments c’est difficile, particulièrement durant la période des fêtes loin de la famille, mais que globalement elle retire beaucoup de positif et qu'elle aimerait retourner vivre au Canada.

Clara Schöningh, qui a effectué le même parcours, nous raconte que partir à l’étranger lui a également permis de développer son esprit critique : « le fait de partir ailleurs nous permet de nous interroger sur notre pays d’origine » . C’est aussi se confronter à des enjeux qui ont lieu ailleurs sur la planète, par exemples les enjeux touchants aux communautés autochtones au Canada. « Le mieux c’est de ne pas avoir d’attentes et de se laisser surprendre, et pourquoi pas arrêter de tout comparer? » , conclut-elle.

Voyons-donc, faque je lisais pas un article sur le Canada là? Parlons maintenant de ce pays, qui a beaucoup à vous offrir, sans aucun doute! (et ressortons quelques expressions québécoises!).

Le Canada, le pays de l’immensité, une terre d’accueil et d’opportunités

C’est bien connu, la Canada est un pays énorme, le 2e plus grand au monde. Et ces grands espaces, cette nature brute, elle est belle, elle est époustouflante. Les gens, ils sont sympas; l’hiver, il est sublime quand on profite des belles activités (ou alors terrible pour ceux et celles qui doivent conduire, déneiger, etc..). En tout cas, pour avoir rencontré plusieurs personnes qui sont venues étudier au Canada, le constat est clair : ce pays a de quoi vous ravir et vous charmer.

Le Canada, c’est aussi différentes cultures et endroits bien différents. J’ai eu l’occasion de vivre quatre mois à Victoria, en Colombie-Britannique pour un stage, de faire une immersion linguistique un été dans les maritimes, et bien sûr ma scolarité au Québec. Je vous offre ici un très petit aperçu de mon point de vue de ce que ces régions ont à offrir.

 

Quelques astuces pour une expérience réussie

Préparer un projet de mobilité internationale requiert en amont du temps et de l’énergie, puisque plusieurs démarches administratives sont nécessaires. Elles ne sont pas les plus amusantes à faire, mais elles en valent fortement la peine. Pour mieux vivre le tout, je vous conseille de vous prendre le plus d’avance possible. Clara mentionne aussi l’entraide entre étudiants : contacter des gens qui sont dans la même situation, ou qui ont fait un projet similaire auparavant, aide à gagner beaucoup de temps et aussi à créer des liens. Essayez de vous informer sur les aspects de base de la vie dans l’autre pays, par exemple comment fonctionnent les contrats et les charges de logement, les pourboires, les possibilités de transports (par exemple la plateforme de covoiturage Amigo Express au Québec) et plus encore. Les forums et les sites du gouvernement fournissent aussi beaucoup d’informations, puisque le Canada est habitué à recevoir des immigrants et instaure plusieurs mesures pour faciliter l’arrivée.

Une fois sur place, Barbara mentionne que le mot d’ordre qu’elle se donnait pour profiter au maximum de l’expérience est OSER : « oser parler aux autres, aller vers le gens, faire activités qui te sortent de ta zone de confort. On est là pour vivre quelque chose d’unique, alors j’essaie de dire le plus possible de dire oui et de pas me poser mille questions ». Lors de son séjour à Sherbrooke, elle s’est notamment impliquée dans la radio étudiante, ce qui lui a permis de découvrir un intérêt pour ce domaine en plus de rencontrer des gens et de baigner davantage dans la culture québécoise.

Et finalement, un petit conseil inspiré de plusieurs personnes que je connais : documentez votre expérience! J’ai vu par exemple le concept de filmer une seconde par jour pour faire un montage vidéo, réaliser un « vlog » par semaine ou par mois, tenir un journal avec trois petits moments de gratitude de la journée ou alors ouvrir un compte instagram pour partager des bribes de la vie quotidienne. Des vrais souvenirs en or, puisque par la suite on peut rapidement oublier les petits détails de cette riche expérience que vous allez avoir vécue !

Recevoir des internationaux, c’est redécouvrir son pays

 

Journée ski au Mont-Orford, à proximité de Sherbrooke

 

 

 

 

 

 

 

 

J’aimerais terminer en parlant d’un côté auquel on pense peut-être moins quand il est question de mobilité internationale, et que j’ai eu la chance de vivre grâce à la formule du bi-diplôme. Quand dix Belges sont arrivés à Sherbrooke pour entamer le bi-diplôme, je menais un quotidien qui n’avait pas fort changé depuis des années. Rapidement, ils m’ont amenée à m’émerveiller du Québec à travers leurs yeux. J’ai profité de l’hiver comme jamais : ski - que je n’avais plus fait depuis mes 10 ans - , escalade sur glace dans la gorge de Coaticook, soirées à patiner sur un étang, et bien plus encore. J’ai chanté la Marine Marchande des Cowboys Fringants dans les roads trips, j’ai répertorié la richesse des expressions québécoises. Sans leur présence, je serais restée dans mon quotidien et mes activités habituelles, alors que j’ai au final vécu une de mes meilleures années au Québec.

Maintenant, nous avons créé des amitiés tissées serrées et malgré la distance qui va nous séparer avec la fin du master/maîtrise, ces liens vont perdurer sans aucun doute. Ce vécu il est riche, il ouvre des opportunités qu’on n’aurait pas autrement, on y laisse une partie de nous. Au final, la beauté de la mobilité internationale pour moi, c’est de prendre ce qui résonne pour soi de chaque endroit, de chaque rencontre, en étant plus tolérants, respectueux et reconnaissants de ce qui s’offre à nous.

 

Un témoignage de Maria Camila Gallego