Chantal Manga

Chantal Manga est employée au Service des inscriptions de l’UCLouvain, elle est gestionnaire des dossiers des étudiants internationaux et du programme "Access to refugee"*.

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Constatez-vous une évolution dans votre domaine d’activité?
Les étudiants internationaux sont de plus en plus nombreux. Nous devons veiller à ce que leur dossier soit complet afin qu’ils puissent poursuivre leur cursus à l’UCLouvain dans de bonnes conditions. Ont-ils bien payé le minerval ? Quid de leur visa et autres documents administratifs? Chacun des étudiants doit être aligné avec la réglementation belge. Chaque étudiant est également enregistré dans notre base de données. Au-delà des aspects administratifs, nous assurons également un accueil spécifique pour qu'ils puissent se familiariser avec l’environnement et l’institution.

Quelles sont les principales difficultés?
Sans aucun doute, l’articulation avec la réglementation en vigueur -de plus en plus contraignante - et l’accueil que nous souhaitons réserver aux étudiants internationaux. La réglementation est exigeante et du coup, ce service a une étiquette de "mauvais accueil" et ce d'autant plus que nous devons traiter de nombreux dossiers. Nous sommes là aussi pour veiller à ce que la réglementation soit appliquée. On veut bien être plus souple, mais cette souplesse n’est pas toujours possible.

L’accueil de ces étudiant.e.s est une dimension importante pour vous?
J’ai moi-même été dans cette situation et je veux aider et pouvoir orienter correctement les étudiant·e·s qui en ont besoin. C’était ma première motivation. C’est assez personnel, mais professionnellement c’est très intéressant : je travaille avec un réseau d’autres universités et je constate que nous sommes dans le même bain; confrontés aux mêmes difficultés; alors, on compare, on s’échange des tuyaux. .

Un accueil particulier est-il réservé aux migrant.e.s?
Oui et cela fait partie d’un autre volet de ma fonction : je me suis portée volontaire pour assurer l’accueil de ce type d’étudiants au service des inscriptions en 2015 lorsque nous avons fait face à un afflux de réfugiés. Deux projets ont été mis en place à l’UCLouvain. L'un d'eux, baptisé « Access2University », est un programme qui vise à faciliter l’intégration des migrant·e·s et des réfugiés dans l’enseignement supérieur en Belgique. L’objectif est de trouver des solutions et de les accompagner dans leur processus que ce soit à l’UCLouvain ou en dehors, au niveau des associations, etc. Je fais également partie d’un autre projet : le projet FIPA, qui concerne également les réfugiés et qui consiste à mettre en place un outil destiné à la valoriser l’expérience de ces personnes qui ont des difficultés à apporter des preuves de leur parcours à l’étranger. Elles peuvent par exemple construire un portfolio et mettre ainsi en évidence les expériences et les compétences qu’ils·elles ont pu développer et ce qui pourrait être valorisé pour qu’ils puissent accéder à l’enseignement supérieur.

Comment se déroule l’accueil de ces futur·e·s étudiant·e·s migrant·e·s?
Il se décline en deux volets selon la langue parlée par des candidat·e·s. Les étudiants qui doivent apprendre le français vont être réorientés vers un enseignement qui leur convient dans des Hautes Ecoles par exemple. Les étudiants qui parlent déjà bien le français ont accès à des programmes plus avancés. En 2018-2019, on observe une nette augmentation des étudiants ayant accès à ces programmes.

En quoi cette expérience est-elle inspirante pour vous?
Sur le plan personnel, c’est un enrichissement autant pour moi que pour ces personnes. Je suis face à des personnes qui ont des cultures diverses. J’ai rencontré des migrants qui ont vécu des situations très difficiles, voire indicible et qui sont motivés à 100% ! Cela permet de relativiser nos petites difficultés du quotidien.

Quels conseils donner aux étudiant·es qui souhaitent partir ?
Là, j’ai plutôt envie de donner un conseil à notre institution UCLouvain : ce que je remarque le plus souvent concerne l’utilisation de l’anglais qui est encore un handicap ; que ce soit au niveau des documents à compléter : ils existent uniquement en français et le minimum serait de les traduire pour que les étudiants internationaux puissent utiliser la langue internationale qui est l’anglais ! Que ce soit au niveau des documents ou même des personnes qui accueillent ces étudiants.

Si vous deviez qualifier la politique de l’UCLouvain à l’international, que diriez-vous?
Elle est prometteuse...

En savoir plus 

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Chantal Manga is manager of UCLouvain international student cases (Enrolment Office) and Access2University programme.

Have you noticed any trends in your work?
More and more students are on the move, that is, more students are going abroad and more international students are coming here. 

What are the main difficulties? 
It’s the effort to reconcile the regulations in force, which are becoming more and more constraining, with the way we want to host our international students. We want to provide them with flexibility, but that’s not always possible. 

Why is the reception of international students important to you?
First of all, because of my background. I tell myself that I’ve been in this situation, too, and I want to invest in supporting students who arrive in an unfamiliar local context. I know what's going on locally, so this is my primary motivation. This is an opportunity to work with a network of other universities. 

Is there a particular hosting programme for migrants?
I’m involved in two UCLouvain projects. Access2University facilitates the integration of migrants and refugees into higher education in Belgium, tries to find solutions and guide them through the process whether at UCLouvain or elsewhere, even at the level of associations. It’s a pilot project that was set up internationally. I was also involved in the FIPA project, which also addresses refugees, and was financed by the ESF2020. We set up a tool for the accreditation of prior experience: refugees who have difficulties in providing proof of their career abroad can build a portfolio that highlights what they have done, and the portfolio can help them access higher education. The tool is already in place, all you have to do is use it. We see the numbers increase every year, I’ve just provided them to the Access2University website.

How is this experience inspiring?
On a personal level, it’s fundamental to meet people from different cultures, I hope it’s as rewarding for them as it is for me. I’m working with people who have diverse backgrounds and cultures, and as I’ve sometimes felt concerning migrants, it's always very inspiring to see people who have lived through very difficult situations and are highly motivated, it can put into proper perspective some of the little difficulties we encounter on a daily basis.