Séminaire GReMS/RECOM : Mélanie Millette

29 février 2024

10h45

Louvain-la-Neuve

d.144 (Bâtiment Dupriez)

Séminaire GReMS/RECOM : Mélanie Millette - Jeudi 29 février - 10h45

Le premier séminaire transversal RECOM de ce quadrimestre se tiendra le jeudi 29 février, de 10h45 à 12h45 au d.144 (Bâtiment Dupriez).

Nous aurons le plaisir d'accueillir Mélanie Millette, professeure titulaire au Département de communication sociale et publique de l’UQAM, membre du Laboratoire sur la communication et le numérique (UQAM et Université Laval), où elle est responsable de l’axe méthodologique. Elle est membre du Réseau québécois en études féministes (ReQEF), où elle participe au Chantier sur l’antiféminisme. Elle mène des recherches sur l’appropriation politique des médias socionumériques et sur les enjeux entourant la participation en ligne des femmes et personnes minorisées. Elle s’intéresse aussi aux approches méthodologiques en sciences sociales, aux perspectives féministes, à l’activisme et au phénomène de la « mise en données » de la société.

Elle nous présentera un séminaire intitulé : « Detransitioners deserve better than to be used as "gotchas" by transphobes » : La mise en discours de la détransition de genre sur Twitter.

Résumé de la présentation : La détransition de genre est généralement comprise comme l’interruption ou le renversement d’une transition médicale. Ce phénomène peu fréquent attire cependant l’intérêt d’un nombre croissant de médias et reste peu étudié. Cette recherche analyse les « cadres interprétatifs » produits dans les discours circulants sur Twitter (maintenant X) à propos de la détransition. Dans une perspective socioconstructiviste, les discours façonnent la réalité sociale, et les cadres interprétatifs influencent la manière dont on comprend les phénomènes et l’environnement qui nous entourent. Ces cadres sont comparables à des « grilles de lecture », conscientes ou non, et nous permettent de faire sens du monde.

Cette communication présente des résultats de l’analyse d’un corpus de 10 628 tweets, ainsi que de l’analyse qualitative critique d’un sous-corpus composé des 2 396 tweets issus des comptes les plus prolifiques du corpus ainsi que des comptes dont les messages originaux ont été les plus rediffusés. L’analyse révèle trois cadres interprétatifs dominants traversés par l’idéologie de droite gender-critical : (1) la transition initiale est une erreur de parcours; (2) la détransition constitue le retour au sexe/genre assigné à la naissance; (3) les facteurs expliquant la détransition sont internes et soutiennent une position anti-transition ou pro-gatekeeping. Finalement, comme l’illustre le titre du séminaire, qui restitue un extrait du corpus, nos résultats montrent la mise en place de cadres interprétatifs délétères non seulement pour les personnes détrans, mais aussi pour les personnes trans.

 

Il est également possible d'assister au séminaire à distance, en suivant le lien : Lien de la réunion Teams