Conférence - rencontre | Présentation du dernier livre de Georges Ugeux (11/10/21)

11 octobre 2021

16h - 18h

Participation gratuite mais inscription requise

Louvain-la-Neuve

UCLouvain - Faculté de droit et de criminologie (Collège Thomas More) - salle Jean Dabin- Place Montesquieu 2

PRÉSENTATION DU DERNIER LIVRE DE GEORGES UGEUX, en présence de l'auteur

"Wall Street à l’assaut de la démocratie. Comment les marchés financiers exacerbent les inégalités"

 

Responsables académiques: Professeurs Philippe Lambrecht et Pauline Begasse de Dhaem

Inscription préalable via ce lien (la participation est gratuite mais l'inscription est requise)

Monsieur Ugeux présentera son dernier ouvrage intitulé "Wall Street à l’assaut de la démocratie. Comment les marchés financiers exacerbent les inégalités" (Editions O. Jacob - parution: 6 octobre 2021)

Résumé de l'ouvrage

Le 24 novembre 2020, en plein milieu de la pandémie, l’indice Dow Jones dépasse le cap de 30 000 points pour la première fois alors qu’une crise mondiale éclate au grand jour. Ce moment met en évidence la déconnexion entre les marchés financiers et la société.

Le rebond des bourses a été provoqué par l’injection massive de capitaux par la Réserve Fédérale américaine et par des mesures de stimulation budgétaire qui ont atteint, au niveau mondial, 16 000 milliards de dollars en un an. C’est le contribuable qui est venu au secours des actionnaires. Ce déséquilibre est devenu insoutenable et questionne les mécanismes qui permettent un tel abus face auquel le populisme s’engouffre alors que c’est l’humanisme qui devrait prévaloir.

Ce livre invite le lecteur à comprendre comment une telle dérive financière du capitalisme a été rendue possible. De lieu de rencontre entre les entreprises et les investisseurs, le marché des capitaux s’est étendu à un écosystème fragmenté qui permet à chaque grand acteur de s’assurer que son propre intérêt est bien servi. Entre les banques, les fonds spéculatifs, les traders et divers opérateurs et conseillers, la responsabilité est partagée, mais elle est collective.

Face à cette foison d’intérêts divers, l’horizon de temps s’est raccourci, soutenu par l’arrivée d’acteurs spéculatifs et une recherche frénétique des profits trimestriels non seulement des entreprises mais aussi des investisseurs. Il suffit de s’assurer que les dirigeants soient rémunérés par le cours de bourse, plutôt que par les résultats de leur entreprise, pour boucler le système sur lui-même en favorisant les actionnaires.

Depuis la crise de 2008, les banques centrales sont devenues partie prenante du marché des capitaux, alors que ce n’est ni leur mission, ni leur fonction. Le décuplement mondial de leurs bilans à 50.000 milliards de dollars en a fait le premier prêteur des Etats. En y ajoutant la baisse des taux d’intérêt, souvent en dessous de zéro, elles ont facilité le surendettement des Etats qui clament à tout vent que la dette ne leur coûte rien : l’explosion de la dette publique a 60.000 milliards de dollars constitue une épée de Damoclès au-dessus de la stabilité financière qui est, elle, la responsabilité des banques centrales.

L'idéologie américaine du capital, née a l’Université de Chicago en 1970, a engendré la suprématie de l’actionnaire. La mondialisation a, depuis, permis de réduire l’impôt des sociétés de 75%. Il rapporte moins de 10% des revenus dès l’Etat de l’OCDE. Il a fallu dès lors taxer les revenus du travail et la consommation.

Ces mécanismes maximisent les revenus du capital au détriment du travail. Les profits des entreprises ont été favorisés par une série de mesures qui, naturellement, ont financé ceux des acteurs politiques qui ne risquaient pas de remettre cette idéologie en question.

Ayant analysé les mécanismes du néo-libéralisme, Georges Ugeux développe une série de mesures qui doivent être prises de manière urgente. Il est convaincu que les réformes qui s’imposent doivent atteindre le cœur du système. Le but est de réduire les inégalités qui sont devenues la plaie de nos démocraties. Le citoyen ne s’y retrouve plus et sa réaction se fait déjà sentir. Ce ne sont pas des placebos charitables qui rééquilibreront nos sociétés. Le problème est beaucoup plus profond. Il faut un changement de perspective et une redéfinition des finalités sociétales. Un capitalisme social et solidaire est possible si les dirigeants écoutent les attentes des citoyens.

  • Le secteur public ne peut plus être soumis aux exigences des marchés financiers,
  • Les banques centrales doivent se recentrer sur la politique monétaire,
  • Les entreprises doivent se libérer du dogme de la primauté des actionnaires,
  • Les investisseurs ont une responsabilité sociétale qui va au-delà de leurs profits,
  • L’iniquité des marchés est devenue insoutenable et doit être rééquilibrée,
  • Les autorités financières doivent être réellement indépendantes et robustes,
  • Les marchés européens ont une opportunité de promouvoir des valeurs sociétales.

Au cœur de ces réformes, la perte de crédibilité de la communication des entreprises et des pouvoirs publics, la répercussion souvent complaisante par les medias mais surtout le deficit d’ éducation financière rendent difficile une information du citoyen qui, mal informé, vote pour ceux et celles qui le priveront du contrôle démocratique de la Sainte Alliance des intérêts financiers.

Au fil de cet ouvrage, le chemin qui se trace cherche par des propositions concrètes à démocratiser les marchés financiers et à y réintroduire une éthique qui leur fait cruellement défaut.

Georges Ugeux

Ancien Vice Président Exécutif de la Bourse de New York

Professeur adjoint à la Faculté de Droit de Columbia University
Président Directeur Général de Galileo Global Advisors

Inscription préalable via ce lien (la participation est gratuite mais l'inscription est requise). La conférence-rencontre sera suivie d’un drink, si la situation sanitaire le permet.

Accès | Faculté de droit et de criminologie (Collège Thomas More) - salle Jean Dabin - Place Montesquieu 2 à 1348 Louvain-la-Neuve

Contact | catherine.vanderlinden@uclouvain.be