L’intérêt de la région environnant la
vallée de la Meuse moyenne au haut Moyen âge
n’est plus à démontrer. Y siège le centre administratif du diocèse de
Tongres-Maastricht-Liège ; s’y développent des centres
« urbanisés » regroupant fonctions administrative, politique, religieuse,
commerciale ; s’y créent des sites de production ; s’y trouvent de nombreuses
propriétés pippinides bientôt situées au cœur du nouvel empire carolingien… Cette
région, archéologiquement bien documentée, souffre toutefois d’un manque d’examen
de synthèse. En outre, il s’agit souvent de fouilles anciennes, parfois
partiellement ou non publiées. Ainsi, au vu de l’intérêt de ce territoire et afin
d’évaluer véritablement l’emprise territoriale de ces populations mérovingiennes,
il était primordial de revoir cette documentation archéologique à la lumière des données environnementales et des sources
administratives et diplomatiques telles qu’analysées par les historiens. Le
cadre spatial défini pour structurer cette recherche comprend la vallée mosane,
de Hastière à Visé, et les régions agro-géographiques de la Hesbaye et du
Condroz, correspondant globalement aux pagi
Hasbaniensis, Condrustis et Lomacensis.
Il est entre autres question d’évaluer la relation des centres d’influence avec
leurs hinterlands, de déterminer les facteurs ayant favorisés les choix
d’implantation des communautés mais également d’apprécier comment ces
populations se sont intégrées au sein d’un paysage anthropique et environnemental
préexistant et comment elles ont influencé l’occupation carolingienne de ce
même territoire.