Higly Cited Researcher depuis 10 ans, le Pr Vincenzo Di Marzo a reçu le titre de docteur honoris causa du Secteur des sciences de la santé de l’UCLouvain. Il dirige l’Institut de biochimie biomoléculaire du Conseil national de la recherche en Italie. Il est également titulaire de la Chaire d’excellence en recherche du Canada sur l’axe microbiome-endocannabinoïdome dans la santé métabolique à l’Université Laval à Québec.
Titulaire d'un doctorat en chimie de l'Université de Naples (1983) et d'un doctorat en biochimie de l'Imperial College London (1988), Vincenzo Di Marzo a reçu, le 18 avril, un doctorat honoris causa du Secteur des sciences de la santé de l’UCLouvain. Il est coauteur de plus de 900 articles publiés dans des revues scientifiques et figure régulièrement parmi les chercheurs les plus cités (1 % du monde) dans toutes les disciplines scientifiques.
Fin 2018, il a été élu membre de l'Accademia dei Lincei italienne, la plus ancienne académie des sciences au monde. Tout récemment, il a été élu membre étranger de l'Académie royale de médecine de Belgique.
Les endocannabinoïdes
Le nouveau docteur honoris causa est un pionnier dans son domaine, le système endocannabinoïde qu’il a contribué à découvrir et à caractériser. Vincenzo Di Marzo a d’abord découvert les voies métaboliques de plusieurs de ces lipides bioactifs. En développant ensuite les premiers inhibiteurs des enzymes métaboliques des endocannabinoïdes*, il a pu augmenter leur niveau endogène afin d’étudier leur effet dans des contextes pathologiques. Aujourd’hui, plusieurs inhibiteurs d’enzymes métaboliques du système endocannabinoïde sont étudiés pour leurs effets, notamment, sur l'inflammation, la douleur ou les maladies neurologiques.
En plus du terme endocannabinoïde, le professeur Di Marzo a inventé un autre terme, largement utilisé par la communauté scientifique, les endovanilloïdes, des médiateurs endogènes qui se lient au récepteur responsable de la sensation de brûlure induite par la capsaïcine, le composant piquant des piments. Ce récepteur est désormais une cible pour les composés analgésiques.
Propriétés antitumorales
Grâce à des techniques de quantification, Vincenzo Di Marzo a montré des altérations des niveaux d'endocannabinoïdes dans plusieurs contextes pathologiques tels que l'inflammation, la douleur et le cancer. Sur base de ses observations de l'altération des niveaux d'endocannabinoïdes dans les tumeurs, il a été un des premiers à décrire les propriétés antitumorales des endocannabinoïdes.
Ses travaux pionniers ont également révélé le rôle du système endocannabinoïde dans la régulation de la prise alimentaire et du métabolisme.
Au Louvain Drug Research Institute
Au fil des années, les travaux du Pr Di Marzo et d’autres équipes, y compris au Louvain Drug Research Institute à l'UCLouvain, ont ajouté plusieurs lipides, enzymes et récepteurs à ce système endocannabinoïde et ont permis de mieux cerner ses rôles physiologiques et pathologiques.
Aujourd'hui, le système endocannabinoïde offre de nombreuses cibles pharmacologiques à étudier pour le traitement de plusieurs maladies.
*plus précisément, les inhibiteurs de FAAH, l'enzyme dégradant l'anandamide – un des deux endocannabinoïdes le plus étudiés - et d'autres lipides connus sous le nom de N-acyléthanolamines
Photo, de gauche à droite : Pr.es Mireille Al Houayek, Patrice Cani, Vincenzo Di Marzo, Didier Lambert, Raphaël Frédérick, Giulio Muccioli.
Endocannabinoïdes ?Qui dit endocannabinoïdes pense évidemment au cannabis. Les effets du cannabis – qu’ils soient récréatifs ou utilisés en médecine traditionnelle – passent par des récepteurs : c‘est à la fin des années ’80, début des années ’90, que des récepteurs cannabinoïdes ont été identifiés (pour le THC, la substance active du cannabis). Mais pourquoi l’organisme est-il équipé de récepteurs pour des molécules exogènes ? C’est alors que la recherche a mis au jour des médiateurs endogènes qui se lient à ces récepteurs cannabinoïdes, logiquement nommés ‘endocannabinoïdes’ par le Pr. Di Marzo. |