Depuis 2014, les bourses Leleux, créées par l’architecte du même nom, récompensent chaque année une ou plusieurs recherches portant sur des questions d’actualités qui se posent dans le domaine de l’architecture, dans une perspective de développement durable, au sein de la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme (LOCI). Les bourses Leleux célèbrent cette année leurs dix années d’existence.
Architecte de formation, Monsieur Christian Leleux fut un des tout premiers étudiants à étudier l’urbanisme et l’aménagement du territoire à l’Institut Inter-facultaire d’Urbanisme et d’Aménagement du Territoire sur le site de Louvain-la- Neuve. Acteur dans le développement de la ville et passionné par son métier, il a souhaité soutenir son ancienne faculté en offrant chaque année une ou plusieurs bourses pour des projets porteurs en architecture.
« J’ai souhaité créer cette bourse suite à deux constats que j’avais faits à l’époque. Le premier était qu’il n’existait pas de bourse de recherche pour la Faculté d’Urbanisme et d’Architecture (actuellement dénommée LOCI) alors qu’il existait de très nombreuses bourses de recherche dans d’autres facultés de l’université : en médecine, en économie, en droit, etc. Le second constat était qu’il n’existait pas de recherches « théoriques » en Aménagement du Territoire, mais seulement un centre de recherche (le CREAT) qui répondait essentiellement à des demandes pratiques d’autorités publiques », explique Monsieur Leleux. Les bourses Leleux devaient donc permettre de financer des recherches dont le thème concerne « l’évolution de la conception de l’architecture et de l’aménagement du territoire dans la perspective d’un développement durable (entendu dans ses dimensions éthiques, sociales, environnementales, techniques, économiques, esthétiques) ».
« En dix ans, les recherches financées par les bourses que j’ai créées sont passées de recherches sur l’espace « traditionnel » des villes et/ou de l’architecture à des études portant sur des habitats et/ou les aménagements alternatifs : habitat « léger », occupation temporaire, aquosité du territoire rural, les paysages sonores, etc. », conclut Monsieur Leleux.
Depuis 2014, Christian Leleux soutient également d’autres projets à l’UCLouvain, tels que le programme PEPS qui apporte une aide financière aux étudiants à profils spécifiques ou encore une aide annuelle pour le bon fonctionnement de DOMISUM, un lieu de vie communautaire pour personnes présentant un handicap et situé dans Louvain-la-Neuve. Annuellement, un montant total de 25.000 € est mis à la disposition de la Fondation Louvain pour alimenter ces bourses.
Une trentaine de lauréats
Depuis dix ans maintenant, une bourse de 12.000 € est mise à la disposition de la Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme, dans le cadre du mécénat de Christian Leleux. Depuis 2014, les bourses Leleux ont récompensé une trentaine de chercheurs dont la sélection est établie par un jury composé de professeurs internes et externes à la Faculté LOCI.
Pour la première édition, trois bourses ont été octroyées. La première a été attribuée à Jean-Denis Thiry pour sa recherche concernant les impacts des renouvellements technologiques sur la conception de l’espace architectural, dans la perspective d’un développement soutenable : « Lumière naturelle, bien-être et santé ». La seconde bourse a été attribuée au LAPs (Laboratoire d’Architectures Potentielles), représenté par Renaud Pleitinx pour sa recherche concernant l’optimalisation de la localisation des activités humaines afin de réduire la consommation des espaces territoriaux : « Développement durable de la Ville de Charleroi : cartographie des possibles ». Enfin, la troisième bourse a été octroyée au CREAT (Centre de Recherche et d’Étude pour l’Action Territoriale), représenté par Yves Hanin, pour l’organisation d’une « journée d’étude » sur les thèmes des deux premiers projets récompensés et la publication des actes relatifs à cette journée d’étude, ainsi que la publication des recherches faites dans le cadre de ces bourses de recherche : « Articulation transport / énergie / aménagement du territoire pour une (ré)organisation et une (re)qualification de l’espace et de la mobilité ».
La seconde édition de la bourse, en 2015, a récompensé Gilles Debrun, Gérald Ledent, Chloé Salembier et Damien Vanneste, pour le projet : « Soutenir l’Habiter ». Un ouvrage faisant la synthèse des résultats de leur recherche et les travaux réalisés lors du colloque a été publié aux Presses universitaires de Louvain en 2019. Cette seconde édition a également récompensé Bernard Declève, Roselyne de Lestrange et Julie Denef pour le projet de recherche intitulé : « Un chemin planté entre Senne et canal ».
La bourse de 2016 a été octroyée au projet de recherche de Roselyne de Lestrange, intitulé « Urbanisme et Paysage : convergences - exploration des besoins et potentiels d’enseignement en projet et écologie du paysage au sein de la faculté LOCI ».
En 2017, ce sont Denis De Grave, Gérald Ledent et Geoffrey van Moeseke qui ont obtenu la bourse pour leur projet intitulé : « L’habiter « alternatif « comme solution énergétique ? ». Le projet avait pour objectif d’identifier et de valider des opportunités de performance énergétique basées sur des formes alternatives d’habitation, en particulier en réponse aux questions de précarité énergétique.
En 2018, la bourse Leleux a été décernée à l’équipe de chercheurs LoCiLoCaL, composée de Sébastien Verleene, Vincent Bottieau, Thibaut Gillis, Yves Hanin et Quentin Wilbaux pour le projet : « Recherches sur l’aquosité d’un territoire urbano-rural ».
La bourse 2019 a été accordée à Gérald Ledent, Chloé Salembier et Anaïs Angeras pour le projet intitulé : « Habitat léger mais résilient ? ». Cette recherche contribue à nourrir les réflexions qui portent sur « l’habitat léger » en tant que proposition de changement de paradigme en matière d’habiter et sur les « habitations légères ».
En 2020, la bourse a été octroyée à Bernard Declève, Chloé Salembier, Chiara Cavalieri et Anna Ternon pour le projet intitulé : « Un observatoire citoyen des pratiques d’occupation temporaire à Bruxelles ». Dans le cadre de cette recherche, l’équipe de chercheurs a voulu alimenter le débat lié à l’occupation de bâtiments inutilisés en mettant en place des espaces, des moments et des outils d’observation et de réflexions collectifs.
L’édition 2021 a récompensé Renaud Pleitinx, Luca Sgambi et Elie Pauporté pour le projet « L’architecture durable s’use-t-elle ? ». Le projet a été salué par le jury pour la pertinence de la question posée.
L’édition 2022 a, quant à elle, récompensé Jean-Philippe De Visscher, Géraldine de Neuville et Pietro Manaresi pour le projet « Learning from the South ». Le projet vise à comparer la gestion et le développement des réseaux primaires (réseaux qui permettent de répondre aux besoins fondamentaux des habitants d’une ville ou d’un territoire du Nord et du Sud) et à apprendre des pratiques mises en place dans les pays du Sud.
L’édition 2023
Pour cette dixième édition de la bourse Leleux, le montant a été augmenté à 15.000 €. Pour cette édition, dont la remise de la bourse s’est déroulée à Tournai le 26 octobre dernier, trois candidatures de grande qualité ont été soumises. Après délibération, le jury a décidé de récompenser l’équipe de chercheurs composée d’Elisabetta Rosa et de Gérald Ledent, pour leur projet « Paysages sonores ».
De nos jours, les questions écologiques et de soutenabilité occupent le devant de la scène dans la conception des espaces architecturaux. Peu d’attention est encore portée au rôle que l’environnement sonore peut avoir dans l’atteinte de ces objectifs et dans la construction d’une relation symbiotique entre les individus et leur espace habité. Travailler à partir de cette relation devient fondamental, surtout si l’on considère les effets bénéfiques que l’environnement sonore peut avoir sur la santé physique et mentale des habitants des architectures.
Le projet développé par Elisabetta Rosa et Gérald Ledent vise à explorer le paysage et l’empreinte sonore d’un espace architectural, afin d’appréhender la manière dont l’espace est à la fois producteur de son et vecteur de variations sonores, révélant à travers ceci de nouveaux outils potentiellement applicables à la conception.
À travers des séances de travail des étudiants et des collaborations entre architecture et sciences du son, les chercheurs vont travailler les paysages sonores des trois sites de la Faculté LOCI et, plus précisément, des trois halls (serre/palmeraie du bâtiment de Bruxelles, espace Albert à Tournai, hall du bâtiment Vinci à Louvain-la-Neuve) et des cours qui les jouxtent. Ces espaces possèdent des caractéristiques architecturales fortes, propices à une étude et un travail de conception sur base de leur environnement sonore multiple.
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