Sols arctiques : autant de gaz à effet de serre qu’aux USA

En août 2019, une équipe de chercheurs et chercheuses de l'UCLouvain est partie en Alaska afin d'analyser le dégel du sol (appelé le permafrost). De retour dans leur laboratoire, les scientifiques se sont immédiatement attelés à l’étude des échantillons de sol recueillis sur place. Un des constats ? « C’est la première fois que cette portion du sol en profondeur dégèle depuis des milliers d'années ».

Quelques premiers résultats de cette mission de trois semaines sont déjà disponibles. Sophie Opfergelt, chercheuse au Earth and Life Institute de l’UCLouvain et coordinatrice de la mission, tire la sonnette d'alarme : « la partie du sol qui dégèle annuellement est jusqu'à 10 à 15% plus profonde qu'habituellement à cette période ». Selon elle, le permafrost n'aurait même jamais dégelé aussi rapidement. Les échantillons de sol étudiés sont exceptionnels, car « c'est la première fois que cette portion du sol en profondeur dégèle depuis des milliers d'années ».

L'équipe va maintenant devoir analyser, grâce aux échantillons, les conséquences de ce dégel sur la libération de minéraux. Et en particulier du carbone jusque-là gardé dans le sol, qui finit par s'échapper et produire une production de gaz à effet de serre équivalente à celle des Etats-Unis : « c'est le dégel de ces sols arctiques qui libèrent ces gaz à effet de serre ». Les scientifiques tenteront ensuite de mesurer l’impact de ces minéraux sur le réchauffement climatique.

Petit retour en arrière. Pourquoi cette mission ? Jusqu'ici, le sol de l'Alaska était considéré comme « inerte », mais avec sa fonte massive se dégage des minéraux qui vont influencer la matière organique du sol et donc des émissions de gaz à effet de serre. Catherine Hirst, Arthur Monhonval, Elisabeth Mauclet et Simon Malvaux sont donc partis récolter des échantillons afin de tenter de déterminer l'impact de ces changements de sols sur le climat à l'échelle du siècle.

Les chercheurs et chercheuses de l’UCLouvain avaient comme objectif de « comprendre ce que le dégel du permafrost libère comme éléments minéraux dans l’environnement suite à cette hausse des températures jamais mesurée en Alaska. Cette mission est une étape essentielle pour préciser l’impact du dégel sur les quantités de gaz à effet de serre émises dans l’Arctique. Ces précisions sont requises pour affiner les prédictions climatiques à l’échelle du siècle » indique Sophie Opfergelt.

Aperçu, en images de la mission UCLouvain en Alaska, dans un reportage de la RTBF diffusé le mardi 24 septembre :

Publié le 02 octobre 2019