Bérénice Bloc, enseignante et experte consultante en éthique

Bérénice

Bloc

Diplômée en éthique de la Faculté de philosophie, arts et lettres, Bérénice Bloc enseigne la morale ainsi que la philosophie et la citoyenneté dans une école en secondaire. Elle est également experte consultante en éthique auprès de Pallium, la plate-forme de concertation en soins palliatifs du Brabant Wallon. 

Bérénice est arrivée en philosophie par un pur hasard. Elle se destinait depuis toujours à faire des études scientifiques et a choisi une option scientifique dans son cursus scolaire. « Je me suis rendu compte à 18 ans que je n’étais plus du tout sure de vouloir faire cela. Grâce à mes lectures, j’ai constaté que la philosophie touchait à tous les champs du savoir et au fonctionnement même des choses. Je me suis alors dit que j’allais commencer par là pour affiner par la suite ». Elle s’inscrit donc en FIAL un mois avant la rentrée pour réaliser un bachelier en philosophie.

Quand la philo rencontre les sciences du vivant

Bérénice n’a pas regretté un seul instant son choix même si la première année l’a un peu déconcertée puisqu’elle y a suivi de nombreux cours généraux dédiés à la littérature, à l’histoire, à la méthodologie, etc. « Ce n’est qu’à partir de la deuxième année de formation que j’ai compris que ces fondements qu’on nous imposait constituaient une base solide pour la suite des études ». 

Gros coup de cœur pour son master qu’elle consacre à l’éthique biomédicale et la bioéthique. Elle y voit l’occasion d’approfondir certaines notions qui l’avaient toujours interpellée. Elle rencontre des professeurs accessibles, ouverts et passionnés par les mêmes branches qu’elle. Ils lui offrent un réel accompagnement. « Mon master était très satisfaisant. Je suis arrivée avec des fondements en mathématique et en sciences du vivant. En effet, la biologie m’intéressait énormément. J’ai pu lier la démarche philosophique avec l’étude des sciences du vivant tout en ayant une confrontation réelle avec le terrain ». 

L’éthique au service du patient

Son diplôme en poche, Bérénice choisit de ne pas se consacrer directement à l’enseignement même si elle sait qu’elle y reviendra. « Je voulais voir le monde avant de retourner en classe ». Elle rentre dans différents comités d’éthique locaux, réalise une formation complémentaire avant de rejoindre les Cliniques Universitaires Saint-Luc comme coordinatrice de recherches cliniques et médicales.
Pendant trois années, Bérénice était l’interface entre les protocoles, les sociétés et les acteurs de terrain. Ethiquement, Bérénice travaillait au service du patient. Une expérience particulièrement enrichissante qui lui a permis de confronter les concepts théoriques d’éthique aux réalités de terrain.

La philosophie, un ancrage solide pour le futur

"Mes études m’ont donné un panel de compétences actives et potentielles qui me permettent de me réinventer selon mon envie. Il n’y a pas qu’une vie après des études en philosophie. Il y a tout un parcours à créer avec énormément d’opportunités. Il ne faut surtout pas croire les stéréotypes disant qu’en philosophie, il n’y a pas de débouchés. C’est faux. Nous sortons avec un ancrage solide notamment en ce qui concerne l’organisation, la gestion du temps, la connaissance de soi, la capacité de travail, le développement d’un esprit critique et surtout la suspension du jugement. Pour exercer mon métier et travailler avec des patients, j’avais besoin d’empathie et de trouver la juste distance dans la relation. Mes études m’ont appris à suspendre mon jugement et à être dans l’analyse, ce qui s’est révélé un réel atout". 

De l’éthique à l’enseignement

En parallèle, Bérénice décide ensuite de poursuivre une agrégation en horaires décalés afin d’obtenir le titre requis pour enseigner. Elle se lance ensuite comme enseignante tout en continuant à faire partie de comités d’éthique et à dispenser des conférences sur le sujet afin de garder un pied dans le secteur clinique. 

Au début, cela n’a pas été évident pour elle d’enseigner dans le secondaire comme activité principale car il s’agissait d’heures vacantes souvent à temps partiel. Elle exerce donc aussi comme professeure d’éthique dans des hautes écoles en paramédical, dans le secteur technique et du droit. Elle donne également quelques heures de cours dans une école primaire en tant que maître de morale. Elle dispense aussi un module de neutralité en cours du soir en promotion sociale. 

Aujourd’hui après avoir suivi le certificat en didactique et citoyenneté, elle travaille uniquement comme professeure de morale et de citoyenneté à l’école Da Vinci à Perwez tout en continuant à être membre du comité d’éthique de Pallium. 

La philosophie au service des élèves

Ce qui lui plaît tout particulièrement dans l’enseignement, c’est le contact avec les élèves. « J’aime la diversité des points de vue rencontrés. Ils reflètent une certaine partie de la société.  Je peux ainsi percevoir comment la société évolue en partie ».

Bérénice nous révèle qu’elle a en plus la chance d’enseigner dans une école à pédagogie active. « Pour moi, la philosophie est un moyen en vue de former les élèves à devenir des citoyens. Je sers les hommes avec la philosophie ». Un exemple ? Pour leur enseigner les bases de l’argumentation, les élèves ont réalisé un micro-trottoir dans les rues de Perwez. Ils ont ensuite décortiqué les arguments pour comprendre comment se construit un discours. 

Pour conclure, Bérénice conseille aux étudiants en FIAL d’ouvrir les yeux au-delà de ce qu’ils croient savoir. « L’ignorance la plus dangereuse est celle qui ne s’accompagne pas de curiosité ».