Didier Culot, conservateur du Musée Gaumais

Didier

Culot

Diplômé en archéologie en FIAL, Didier Culot est l’actuel conservateur du Musée Gaumais. Ayant plus d’une corde à son arc, il est aussi expert en antiquités et restaurateur de châteaux anciens. Découvrez son parcours aussi riche que varié.

Depuis son plus jeune âge, Didier a toujours aimé construire. Il se souvient qu’il aimait par-dessus tout utiliser des outils et manipuler divers matériaux. L’attachement aux choses anciennes se manifesta aussi très tôt, ses parents l’emmenaient au Musée gaumais qui vendait alors des petites villas gallo-romaines en carton à monter soi-même. Avantage peu courant, durant les vacances, il passait avec eux quelques jours chez un couple d’amis âgés qui possédaient un petit château d’époque Renaissance à Saint-André d’Apchon (France). Chasses aux trésors, exploration de souterrains et combats en armures (d’époque !) sont autant de jeux qui ont rythmé son enfance.

Alors à l’adolescence, Didier ne rêve que d’une chose : devenir architecte d’intérieur. Mais c’était sans compter l’insistance de ses parents pour qu’il réalise plutôt des études universitaires. Ils l’orientent alors vers ce qui s’en rapproche le plus à l’époque : une licence en archéologie et histoire de l’art.

Des rêves d’enfant au réveil de la passion

Un choix d’études qu’il ne regrette pas. Quand on lui demande quel est son meilleur souvenir, il répond sans hésiter qu’il n’en a que de bons. Il a d’ailleurs noué des liens d’amitié très forts puisqu’encore aujourd’hui, plus de 40 ans après avoir terminé ses études, il se rassemble encore régulièrement avec plusieurs de ses camarades.

Sur les bancs de notre université, il a aussi rencontré des professeurs étonnants et marquants dont Joseph Mertens (fouilles), Maurice Michaux (institutions grecques), ou Luc Francis Génicot qui a ouvert son regard sur l’architecture. Cela l’a été tellement pour Didier qu’il fouille et restaure ou plutôt « raccommode » des châteaux (selon ses propres mots). Il a passé près de 20 ans à restaurer celui de Laclaireau, de style néo-Louis XIII, à Ethe (Virton). Toujours prêt à assouvir sa passion, Didier a ensuite repris le château médiéval de Montquintin (Rouvroy) qui se cherchait une seconde vie depuis longtemps.

De l’antiquaire au conservateur de musée

De ses études en histoire de l’art, Didier a coutume de dire que « le plus grand avantage en est de regarder une production humaine et de pouvoir déterminer intuitivement d’où elle provient et de quand elle date (grosso modo) ». Un exercice que Didier a toujours trouvé très amusant. C’est d’ailleurs ce qui l’a conduit à la fin de ses études à entamer une carrière d’indépendant comme antiquaire en province. Cela l’a amené à découvrir de nombreux objets étrangers, notamment d’Asie, que ses collègues négligeaient. Aujourd’hui, Didier a délaissé le commerce des antiquités par déontologie puisqu’il est désormais le Directeur-Conservateur du Musée gaumais (Virton). Il reste cependant expert pour les tribunaux ou les particuliers qui le sollicitent en cas de litiges ou de successions. Un aspect du métier qui profite d’ailleurs pleinement aussi à son nouvel employeur.

C’est donc en 2008 que Didier a finalement rejoint un univers qu’il a toujours adoré et qui lui permet de valoriser son terroir : le Musée gaumais. Ses attributions concernent bien sûr les collections, mais aussi les bâtiments, les animations, les expositions, les lieux à visiter, les publications, etc. Ce qu’il aime le plus ? C’est la gestion du patrimoine bâti. Et il est servi : le Musée gaumais possède plusieurs antennes décentralisées et des monuments qui lui ont été légués et dont certains sont classés. Il a le sentiment de les projeter du passé vers l’avenir. Il les gère en bon père de famille, mais surtout en spécialiste. Il observe les bâtiments et les scénographies pour déterminer si elles sont toujours attractives. Il établit le diagnostic et les interventions s’ils ont besoin d’être restaurés. Actuellement, il est en pleine procédure pour restaurer le musée de la Vie paysanne à Montquintin, un petit bâtiment classé du XVIIIe siècle qui appartient également au musée depuis 1965.

Didier exerce avec passion son métier et ne cesse d’insister sur la richesse de son Musée. Chaque semaine, de nouveaux objets arrivent. De belles découvertes en perspective pour tous les futurs visiteurs.