SOUTENANCE PUBLIQUE DE THÈSE DOCTORALE : Diane du Val d’Eprémesnil

Louvain-La-Neuve

05 septembre 2019

14h00

Faculté de théologie Auditoire DESC 85 Grand-Place 45 1348 Louvain-la-Neuve

Madame Diane du Val d’Eprémesnil, de Paducah (USA), présentera sa dissertation doctorale pour l’obtention du grade de docteur en théologie et la soutiendra publiquement le jeudi 5 septembre à 14h dans l’auditoire DESC 85, Grand Place, 45 à Louvain-la-Neuve.

 

 

 

Le jury est composé de MM. les professeurs :

J. Famerée, président

H. Derroitte, promoteur

B. Bourgine,

W. Lesch,

H. Roebben, correcteur extérieur (professeur à l’Université de Bonn)

 

Construire du sens au cours de religion. Les apports de Jean Ladrière et Adolphe Gesché pour une théologie critique de l'enseignement religieux

La thèse présentée ici pose la question de la construction de sens au cours de religion catholique, avec une proposition qui concerne plus particulièrement les élèves de la fin du secondaire et leurs enseignants. Des fils rouges guident le travail, qui lui confèrent une coloration spécifique. Le premier a trait au sens, entendu dans son acceptation la plus large, qui va du sens du langage au sens le plus ultime, en passant par le sens tel qu’il se décline au cœur d’une existence. Le suivant renvoie à l’articulation entre la construction et la transmission d’un sens, la première expression se rapportant à la pratique des communautés de recherche, la seconde s’inscrivant dans l’acceptation classique du terme en lien aux savoirs. Le dernier fil conducteur est relatif à l’association de deux disciplines essentielles pour le cours : la philosophie et la théologie, avec une insistance sur la philosophie comme mode de vie et quête de sagesse, à rapprocher de la quête de sens, mais également sur les apports des différentes religions. Les œuvres de Jean Ladrière et d’Adolphe Gesché ont grandement inspiré ce travail, comme philosophe chrétien et théologien en amour avec la philosophie qui dialoguent volontiers avec la discipline de l’autre.

Une première étape de description et d’interprétation se veut cerner le champ de la recherche, avec une investigation épistémologique de la notion de sens suivie d’un panorama de l’environnement des adolescents selon ces axes : leur contexte religieux et certains grands modes du penser et de la relation qui affectent leur rapport au monde (consommation, connexion, insécurités). Une étude du cadre scolaire complète cette partie et traite des réseaux d’enseignement, du programme du cours de religion catholique et de ses liens à la question du sens, avant d’interroger enseignants et élèves à ce sujet. Ce moment plus empirique se base pour partie sur la récente enquête menée par le CRER auprès des élèves. Les propositions de la thèse répondent aux défis relevés dans ces chapitres.

La section suivante entend clarifier un peu plus le débat, en questionnant d’abord les contributions de la philosophie, par un chapitre qui permet une première articulation de la construction de sens en communauté et de la transmission des savoirs, avec la détermination d’une approche philosophique adaptée à un cours de religion à visée existentielle. Ensuite, les liens de la philosophie et de la théologie sont examinés, pour une alliance sans confusion des deux domaines de rationalité autour de l’idée de Dieu comme idée qui donne à penser à tous les humains, mais aussi en ce qui concerne leurs modes respectifs de travailler en communauté de recherche. Des lieux du sens repris à l’ouvrage éponyme de Gesché jalonnent un chapitre ultérieur, comme les stations d’un pèlerinage du sens qu’entreprendrait le professeur de religion en compagnie de sa classe, lieux auxquels se joint une proposition de silence.

Enfin, des pistes concrètes sont esquissées, tant pour le programme de religion et ses compétences que pour l’enseignement catholique, avec un projet de formation à destination des futurs enseignants du cours, selon une triple modalité de transmetteurs de trésors, de constructeurs de sens et de pèlerins qui témoignent d’un chemin de vie qui les a conduits à se pencher à la margelle de leur propre puits.