Islam-christianisme : une approche historique et contextuelle comparée des rapports entre religion et politique

CISMOC

07 mars 2019

20-22h

Bruxelles

Fondation Universitaire - Salle Félicien Cattier

Dans le cadre du cycle de conférences SSH2020-Islam « Pensées, rationalités, cultures et sociétés d’Islam : hier, aujourd’hui, demain » soutenu par le Secteur des Sciences humaines (SSH) et son projet stratégique « Louvain 2020 », nous avons le plaisir de recevoir :

Mohamed-Chérif Ferjani, professeur émérite de l’Université Lumière Lyon 2 (Département d’Etudes arabes & Département de Science politique), Directeur du pôle recherche-action « Religions, Démocratie et Paix » et membre du Board of Trustees du Timbuktu Institute-African Center for Peace Studies (Dakar), membre du Comité de rédaction de la revue en ligne Prologues, Maghreb des livres et des idées, chercheur associé à l’Institut de Recherche sur le Maghreb contemporain (IRMC, Tunis) et au Laboratoire Dirasset-Etudes maghrébines (Université de Tunis), lauréat du Prix de l’Emir Abdelkader pour la rencontre des peuples, des cultures et des fois de l’Hospitalité d’Abraham à Lyon. Il est l’auteur de nombreux articles et de nombreux ouvrages, dont Le politique et le religieux dans le champ islamique, publié chez Fayard, et Les voies de l'Islam : approche laïque des faits islamiques, publié chez Desclée de Brouwer.

Sont prévus dans ce cadre :

  • Une grande conférence intitulée « Islam-christianisme : une approche historique et contextuelle comparée des rapports entre religion et politique», ouverte au grand public, le jeudi 7 mars (de 20h à 22h), à la Fondation Universitaire – Bruxelles, Salle Félicien Cattier (Rue d’Egmont 11 @ Bruxelles)

Résumé :

Les deux religions que sont l’islam et le christianisme ont toutes deux entretenu des rapports contrastés au / à la politique et ont été traversées, au gré des contextes de lieu et de temps, par des processus complexes de politisation et de dépolitisation. Cette approche comparée des expériences historiques des deux religions permet de désessentialiser les rapports de subordination du politique au religieux ou du religieux au politique, ou encore, de séparation du religieux et du politique, qui leur seraient intrinsèques. Ainsi, pour ce qui est de l’islam, ce n’est que très tardivement, avec l’apparition des codifications juridiques inspirées par les conceptions liées à l’État-nation moderne et avec l’avènement d’une volonté d’unifier les juridictions séculières, coutumières et religieuses qui avaient toujours cohabité dans les sociétés musulmanes jusqu’aux xixe et xxe S., que le terme sharî‘a a commencé à prendre, à côté de ses significations traditionnelles, le sens de « loi religieuse » englobant les codes établis à partir du xixe S. dans le cadre des tanzimât et autres réformes inspirées de telle ou telle législation européenne. L’Église catholique-romaine a condamné le modernisme, la démocratie libérale et la laïcité lors de leur irruption dans les sociétés européennes au xixe S., avant de les embrasser lors du Concile Vatican II. Dès le xixe S., les forces politiques du catholicisme libéral, une adaptation du catholicisme à l’ordre libéral issu de la Révolution française, embrassent la démocratie parlementaire, donnant naissance à la démocratie chrétienne. De telles évolutions sont-elles possibles dans l’espace politique et religieux du monde arabo-musulman contemporain ?

  • Un séminaire de recherche sur « Langage politique de l'islam ou langage islamique du politique ? », le vendredi 8 mars ( de 12h45 à 14h00), Salle du Conseil LECL-93 (Place Montesquieu 1 @ Louvain-la-Neuve)

Résumé :

L’objectif du séminaire est d’étudier si les termes politiques que l’on trouve dans l’islam sont consubstantiels de celui-ci comme religion, ou s’il s’agit d’un langage politique qui s’est constitué historiquement en rapport avec les conflits politiques au sein du monde musulman avant qu’il ne soit étendu, pour des raisons de politiques d’abord internes, aux relations avec le reste du monde. Pour cela, nous partirons notamment du texte coranique, considéré par tous les musulmans comme l’ultime, voire la seule référence, en vue d’examiner l’usage qui y est fait des termes en présence, dans un jeu de signifiants et de signifiés aux statuts équivoques et polysémiques, mobilisés de manière instrumentale par les pouvoirs et les théologiens qui les servent.

 

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