Charlotte Langohr invitée des "Éclaireurs" sur LaPremière

CEMA

Fabienne Vande Meerssche reçoit dans les Éclaireurs : Charlotte Langohr, archéologue-céramologue. Chercheure qualifiée du FNRS et chargée de cours à l’UCLouvain, Olivier Klein, professeur de psychologie sociale à l'ULB et Johan Yans, docteur en sciences de la Terre et spécialiste en géologie continentale, professeur ordinaire au Département de Géologie de UNamur et maître de conférence à l'ULB et l'ULg.

Charlotte Langohr est archéologue-céramologue, chercheure qualifiée du FNRS et chargée de cours à l’UCLouvain. Elle est membre du groupe de recherches AegIS (Aegean Interdisciplinary Studies), affilié à l’institut des Civilisations, Arts et Lettres à l’UCLouvain.

Les recherches de Charlotte Langohr concernent la civilisation dite minoenne, qui s’est développée sur l’île de Crète, dans le sud de l’Egée, à l’Âge du Bronze, entre 3000 et 1100 avant notre ère. La thèse de Charlotte Langohr portait sur les trois derniers siècles de cette civilisation, et cherchait à mieux saisir les circonstances de ce qui fut souvent présenté comme son déclin et son assimilation à la civilisation mycénienne, qui se déploie à cette époque sur le continent grec. Dès le début de son doctorat, Charlotte Langohr passe plusieurs mois par an en Grèce, à Athènes, pour poursuivre sa thèse, et en Crète, pour prendre part à des projets de fouilles archéologiques, notamment sur le site de Sissi fouillé par une équipe de l’UCL.

Au terrain, Charlotte Langohr préfère le chemin de l’entrepôt et du laboratoire, là où tous les objets de la fouille arrivent chaque jour et sont documentés, restaurés, dessinés, inventoriés et analysés. Elle se spécialise dans l’analyse et l’étude de la poterie produite et utilisée par la civilisation minoenne. Matériau durable composant 90% des trouvailles collectées sur les chantiers de fouilles protohistoriques, la céramique constitue un paramètre fondamental dans la reconstruction de l’histoire des civilisations du passé. Son étude permet d’établir des chronologies relatives, a fortiori pour les civilisations qui ne nous ont pas laissé de documents écrits déchiffrés, ce qui est le cas de la Crète minoenne. Mais l’analyse des modes de production, de diffusion et d’utilisation de la poterie permet surtout de préciser de larges pans du fonctionnement des sociétés anciennes, que l’on s’intéresse aux questions de chaînes opératoires technologiques et aux transferts de savoir-faire, aux échanges économiques et culturels ou aux pratiques sociales qui lient ces communautés et leur culture matérielle (approvisionnement et  stockage des denrées, cuisine et repas, activités artisanales, ou encore coutumes rituelles).

Charlotte Langohr coordonne aussi un projet financé dans le cadre de l’action Louvain 2020, qui s’intitule " Enseignement et recherche au cœur du Musée-laboratoire ". Ce projet vise la dynamisation des interactions entre différentes disciplines des Sciences Humaines de la communauté UCL et le nouveau Musée L. Ce musée universitaire abrite et fait dialoguer œuvres d'art, objets de civilisations et inventions scientifiques. L’objectif est de promouvoir et soutenir des initiatives lancées par des étudiants, enseignants et chercheurs, qui souhaitent faire interagir histoire de l’art, archéologie, histoire, études littéraires, anthropologie sociale et culturelle, science des religions, gestion patrimoniale, ou médiation culturelle et multilingue.

Publié le 26 avril 2018