Une nouvelle cryothèque de pointe !

Dorénavant, les échantillons des chercheurs des Instituts de recherche du site de Woluwe et de l’UCL peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Et pour cause : ils sont stockés dans une cryothèque flambant neuve équipée d’une technologie de pointe.

Impossible pour une université telle que l’Université Catholique de Louvain de ne pouvoir stocker ses échantillons en lieux sûrs. « Les chercheurs collectent en permanence des prélèvements sanguins, des échantillons de tumeurs à divers stades de développement ou encore des lignées cellulaires, des échantillons biologiques d’une extrême importance pour leur travail. Il est donc primordial que ceux-ci puissent être conservés plusieurs années sans courir le risque d’être altérés », explique Pierre Coulie, professeur d’immunologie à l’UCL.

La cryoconservation : une congélation qui préserve

C’est là que la nouvelle cryothèque de l’université intervient ! Le principe d’une cryothèque est simple : il s’agit de conserver des cellules et des tissus à très basse température (-190°C) à l’aide d’azote liquide. « À cette température, toute activité biologique est suspendue, les échantillons sont donc figés dans l’état dans lequel ils étaient au moment de la congélation. Toutefois, pour éviter que le processus de congélation/décongélation ne dégradent les cellules, celles-ci subissent un traitement chimique au moment de la congélation et de la décongélation », précise Pierre Coulie. De cette manière, il est possible de conserver des lignées cellulaires et de les récupérer exactement dans le même état des années plus tard afin de leur faire subir de nouveaux tests qui, par exemple, n’étaient pas encore au point quelques années plus tôt.

Deux types d’équipements en un même lieu

Jusqu’il y a peu, chaque laboratoire de l’UCL disposait de sa propre petite infrastructure. Une solution qui peut paraître pratique en termes de proximité mais qui était plus à risque de panne. Pour éviter de prendre des risques inutiles, l’UCL s’est donc dotée d’une grande cryothèque accessible à toutes les équipes de chercheurs qui en font la demande. « Sur place, ils ont accès à deux types d’équipements frigorifiques : 20 grandes cuves approvisionnées en azote liquide à – 190°C et 32 congélateurs électriques à -80°C. » De quoi stocker tout échantillon qui pourrait être réutilisé à court ou à long terme.

La priorité ? La sécurité !

Si la cryoconservation est très fiable pour conserver des échantillons de qualité, elle redoute tout de même une chose : la panne électrique ! En effet, si la température des cuves ou des frigos augmente soudainement, les échantillons qui s’y trouvent se dégraderaient et deviendraient rapidement inutilisables. « Dès le début du développement de cette cryothèque, la sécurité a été notre principale préoccupation. Nous avons donc mis sur pied toute une infrastructure qui permet d’assurer une cryoconservation continue en toutes circonstances.

Cela passe d’abord par des cuves dites intelligentes parce qu’elle s’approvisionnent automatiquement et en continu en azote liquide et par des congélateurs électriques qui en cas de panne peuvent être aussi alimentés par de l’azote liquide. Ensuite, la structure est reliée à des groupes électrogènes indépendants qui prendront le relais automatiquement en l’absence de courant électrique. Enfin, le regroupement des échantillons biologiques en un seul endroit a permis de protéger le local via différents systèmes de sécurité qu’il était impossible de fournir indépendamment à chaque laboratoire », conclut Pierre Coulie.

Cet investissement de 640.000€ qui permet aujourd’hui d’accueillir jusqu’à plus de 2 millions d’échantillons est salué par les chercheurs de l’université : « Cette cryothèque nous permet de stocker de manière sécurisée et à long terme des cellules congelées comme des cellules tumorales, par exemple, que nous utilisons au quotidien. De toute évidence, ce type d’infrastructure est indispensable pour la conservation d’échantillons dont le coût est simplement inestimable ».

Elise Dubuisson

 

Coup d'oeil sur la bio de Pierre Coulie

Pierr Coulie

1982             Docteur en médecine (UCL)
1982-1989    Aspirant puis Chargé de recherche auprès du Fonds National de la Recherche Scientifique (FNRS)
1989- 1995   Chercheur à l'Institut Ludwig pour la Recherche sur le Cancer          
1995              Docteur en Sciences (Agrégé de l'enseignement supérieur, UCL)
1995-1997     Chercheur Qualifié auprès du FNRS
1997 - 2005   Professeur à l’UCL  (Immunologie)
Depuis 2005  Professeur ordinaire à l’UCL

Publié le 03 novembre 2016