Chargé de cours à Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme-LOCI- Site de Bruxelles
Le concept d'utopie est terriblement stimulant pour les concepteurs de projets d'architecture puisqu'il désigne au départ un lieu inexistant tout en étant imaginable. En questionnant les modalités d'organisation spatiale de l'environnement construit, il confronte inévitablement l'architecture aux systèmes sociaux des cités qu'elle génère indirectement, mais qu'elle sert également.
Si la recherche d'un lieu (topos) tellement excellent (eu) qu'il échappe à l'altération du temps peut mener à des projets rigides, elle peut également mener à des solutions inventives, inhabituelles, rafraîchissantes, satyriques et critiques.
Dans le monde entier, les problèmes actuels que posent les villes (la pauvreté, la barbarie, la pollution…) démontrent l'actualité de la question de l'utopie, utile aux concepteurs pour mobiliser des dimensions contextuelles habituellement exclues, pour réapprendre à vivre ensemble, pour ré-enchanter le monde et laisser une place à l'imagination.
L'un des rôles fondamentaux de l'université est de former l'esprit de ses étudiants, de les rendre capables de croire à la possibilité d'un changement, de prendre le risque de penser ce qui n'existe pas encore, de poser le regard vers des pans inexplorés du savoir, de cultiver l'ironie pour dénoncer les caractères désuets de systèmes sociopolitiques et de critiquer les artefacts architecturaux qui les servent.
L'utopie n'est pas uniquement la projection imaginaire du concepteur dans un monde meilleur, c'est aussi un outil pour inventer !
► Projet:
Architecture: Les formes de l'utopie : une tour de lumière