In Memoriam Marcel Gérard

Le Professeur émérite Marcel Gérard, professeur à la Louvain School of Management (LSM) et membre correspondant de l’IRES, nous a quittés ce samedi 1ᵉʳ février.

Spécialiste reconnu, le Pr. Gérard a consacré ses travaux à des thématiques majeures telles que la taxation des entreprises multinationales, la concurrence fiscale et le financement de l’enseignement supérieur dans un contexte de mobilité des étudiants et des chercheurs.

Parmi ses nombreuses contributions académiques, plusieurs publications marquantes méritent une attention particulière :
 

• Gérard, Marcel (2014). Economic aspects of constitutional change: the case of Belgium. Oxford Review of Economic Policy, Vol. 30, no. 2, p. 257-276. doi:10.1093/oxrep/gru016
• Gérard, Marcel (2007). Financing Bologna: which country will pay for foreign students? Education Economics, Vol. 15. doi:10.1080/09645290701409723
• Gérard, Marcel (2007). Reforming the Taxation of Multijurisdictional Enterprises in Europe. CESifo Economic Studies, Vol. 53, no. 2, p. 329-361. doi:10.1093/cesifo/ifm012

Au sein de l’IRES, le Pr. Gérard collaborait étroitement avec le Professeur Vincent Vandenberghe. Cette dernière collaboration a notamment donné lieu à une publication dans Regards économiques :
 

• Gérard, Marcel & Vandenberghe, Vincent (2007). Mobilité étudiante en Europe : une idée qui mérite mieux que des quotas, Regards économiques, n°54. Lire l’article
   

Vous trouverez ci-dessous un hommage rédigé par son fils, Damien Gérard, suivi d’un texte de la Professeure Natacha Gilson.

« l’économiste est un intendant du bonheur »

Comme pour beaucoup d’académiques, l’enseignement, la recherche et le service à la société et à l’Université ont occupé une place essentielle dans sa vie. C’était un esprit libre et généreux, qui aimait répéter que « l’économiste est un intendant du bonheur ». À côté de l’Université, il s’est également beaucoup investi dans des associations de soutien aux personnes porteuses d’un handicap.  Il avait tenté une synthèse du rôle de l’économie publique et de l’importance de l’accueil des personnes porteuses d’un handicap dans notre société à l’occasion d’un discours prononcé pour le centenaire des FUCaM.

Tout au long de sa vie professionnelle, il a enseigné et interagi avec des collègues sur de multiples sites de l’UCLouvain, à Mons aux FUCam, à Louvain-la-Neuve à la LSM et à l’Institut des études européennes, ainsi qu’aux Facultés universitaires Saint-Louis. Au préalable, il avait passé plusieurs années à donner cours à l’ICHEC à Bruxelles (en ce compris dans le cadre de l’Ecole Supérieure des Sciences Fiscales) et à HEC Liège, après une thèse à l’UNamur. En tant que chercheur, il s’est notamment beaucoup investi dans le CESIfo Research Network et a contribué à de nombreuses reprises aux travaux de l’International Institute of Public Finance (IIPF).

Texte de Damien Gérard

Durant sa carrière, le professeur Marcel Gérard a enseigné les matières économiques à des milliers d’étudiants dans différentes institutions renommées, notamment au sein de plusieurs sites de l’actuelle UCLouvain et au collège d’Europe à Bruges. Il a aussi supervisé les travaux de doctorants et les résultats de ses recherches ont été communiqués lors de colloques internationaux et publiés dans diverses revues.

Animé d’une vive curiosité intellectuelle, ses domaines d’intérêt étaient nombreux et concernaient, par exemple, la taxation des entreprises multinationales, la concurrence fiscale ou encore l’enseignement supérieur dans un contexte de mobilité des étudiants et des scientifiques. Ces thèmes divers avaient néanmoins généralement des traits communs : l’économie publique et les décisions multi-juridictionnelles.

Ponctuellement, le professeur Marcel Gérard prêta aussi son expertise à des institutions bien connues telles que la Commission Européenne et l’OCDE.

Convaincu que la réflexion intellectuelle contribuait à mieux organiser nos sociétés et à accroître le bien-être collectif, il a exercé son métier avec beaucoup d’intégrité et d’humanisme. Ses engagements envers l’enseignement, la recherche et le partage des connaissances méritent notre profonde reconnaissance. La richesse de nos échanges, son humanité et l’élan qu’il a pu insuffler à plusieurs chercheurs resteront à jamais dans nos mémoires.

 

Texte de Natacha Gilson

L’IRES présente ses sincères condoléances à la famille.