Depuis l’apparition de la figure du metteur en scène à la fin du XIXe siècle, la forme dramatique et la pratique scénique se sont distinguées et ont connu des évolutions parfois nettement divergentes ; dans le même temps, elles n’ont cessé de se réinventer mutuellement. Aujourd’hui, la représentation théâtrale peut se définir par son caractère hybride et la mise en jeu, en son sein, de « pratiques irréductibles et pourtant conjuguées » (B. Dort) – et l’apparition de ces nouvelles théâtralités a ouvert aux écritures modernes et contemporaines un champ d’expérimentation inédit.
Avec l’invention du cinéma et l’apparition d’internet, le concept de représentation s’est aussi complexifié et a fait naître de nouveaux enjeux et problématiques anthropologiques qui informent le discours théâtral, qu’il soit dramatique ou scénique. Quels dispositifs et quelles stratégies les artistes adoptent-ils pour y répondre ? Quelles méthodologies critiques mettre en place pour en rendre compte ?
En multipliant les angles d’approche ‒ théorique, esthétique, historique ‒ et en instaurant un dialogue constant entre universitaires et praticiens, les recherches menées au Centre d’études théâtrales s’attachent à rendre compte de la complexité de leur objet : un art multidisciplinaire, un art de l’éphémère, un art inscrit au cœur de l’espace social et nouant indissociablement les enjeux culturels, économiques et éthico-politiques.