Chaires Quetelet
iacchos | Louvain-la-Neuve
Créée en 1974 pour célébrer l'Année Mondiale de la Population et le centième anniversaire de la mort d'Adolphe Quetelet, statisticien et démographe belge de grand renom, la Chaire Quetelet se tient chaque année sous la forme d'un colloque international consacré à un thème choisi pour son importance dans le développement des études de population.
Behind and Beyond Numbers: Population Research Through Critical Lenses
"Demographic rearmament"
"Who will pay our pensions?"
"Secure our future, control immigration!"
Population issues lie at the crux of today’s most pressing social debates. The evolving dynamics of fertility, mortality, and migration are deeply intertwined with social and economic inequalities and discrimination, incomplete gender revolution, failed migrant integration, environmental degradation and climate change, and political conflicts. Additionally, low fertility rates, aging populations, and increasing diversity have been misappropriated to justify coercive political measures aimed at controlling specific groups. These trends underscore the relevance of population studies while prompting us to critically examine the utilization and consequences of our research. They also challenge the biases inherent in researchers’ selection of topics, inclusion/exclusion of categories, and theoretical frameworks. Conversely, these concerns compel academics to reconsider their role in effecting social change.
This conference aims to convene students, academics, NGOs, and policymakers, to examine population issues through critical lenses. We invite scholars to submit contributions that offer historical and contemporary analyses of demographic processes globally, considering themes such as:
- Feminist and gender-based perspectives
- Socioeconomic disparities
- Ecological imperative and climate change
- Decolonization, post-colonialism, or critical race theory
- Intersectionality of gender, migration background, ethnicity, and socioeconomic status
- Policy implications of population research
- Conceptualization, production, use, and dissemination of population research
Researchers from various fields beyond demography, including sociology, political science, economics, gender studies, epidemiology, geography, and anthropology, are encouraged to submit.
Conference Détails:
On-site conference only: Université Catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve, Belgium.
Registration fees: 20 EUR (students, including PhD students), 50 EUR (NGOs, National Statistical Offices); 150 EUR (regular fee).
Language: English. French oral presentations are welcome if slides are in English.
Environmental Consideration: Participants are encouraged to minimize their carbon footprint and utilize train travel where possible.
Virtual presentations: In exceptional situations (e.g., visa issues, health conditions, personal limitations), accepted speakers can present virtually.
Program
Invisibilités et incertitudes en sciences de la population
Alors que la disponibilité des informations sur les individus n’a jamais été aussi abondante, au travers notamment des bases de données administratives (registres, recensements, enquêtes) ou privées (traces des individus sur internet ou sur les réseaux téléphoniques), de nombreuses populations échappent partiellement, parfois complètement aux observations et mesures, que ce soit volontairement ou non. Il convient de distinguer l’invisibilité qui concerne des catégories de personnes et/ou d’événements qui ne sont pas ou plus mesurés de la même manière, de la carence ou de l’absence de données concernant des populations et des faits marginaux, numériquement peu nombreux et difficiles à recenser quantitativement. Ces différentes situations conduisent de facto à l’invisibilité ou à l’incertitude statistique !
L’invisibilité qui découle souvent de l’absence ou de la perte de reconnaissance juridique et administrative, peut être liée à un processus d’exclusion sociale et d’une marginalisation involontaire. C’est par exemple le cas des sans-abris ou encore des personnes en situation irrégulière sur le territoire. L’invisibilité peut également résulter d’un choix volontaire de la part de ceux qui craignent d’être stigmatisés ou qui souhaitent se mettre en marge de la société, pour échapper à un certain mode de vie, ou à la collecte d’informations à leur propos qu’ils jugent intrusive. Ces invisibilités, subies ou volontairement entretenues, constituent des formes de rupture entre l’individu et la société, par manque d’égard ou de reconnaissance, par défiance, ou à cause d’un vide que l’appareil administratif ne parvient pas à combler.
L’invisibilité peut aussi naître de manière purement fortuite, sans forcément refléter de mise à la marge. Par exemple, le lieu de résidence habituel ne correspond pas toujours au lieu de domicile « légal ». C’est notamment le cas des étudiants ou travailleurs qui vivent à un endroit (seul, en couple, en colocation, …) tout en demeurant domicilié à un autre (chez les parents, …). Cela génère de facto une difficile recension/observation de ces individus et/ou des doubles comptes. L’invisibilité statistique peut également concerner certains modes de vie d’abord « hors normes » mais de plus en plus fréquents dans un contexte de transformations des parcours familiaux et conjugaux. Ces exemples sont révélateurs de la diversité croissante des modes de vie et de leur évolution rapide (couples de même sexe, cohabitation hors mariage, adoptions homoparentales, résidence partagée des enfants en cas de séparations des parents, etc.). Ils suscitent l’intérêt des chercheurs en sciences sociales, mais nécessitent une adaptation constante des outils de collecte de données (prise en compte de « nouveaux » phénomènes et de nouvelles catégories).
De même, la statistique publique, du fait d’une certaine inertie et parce que les outils de mesure ne sont pas toujours adaptés, a souvent du mal à retranscrire les changements brutaux qui surviennent au niveau macrosocial, à l’occasion de crises économiques, politiques ou sanitaires par exemple. La crise sanitaire actuelle a mis en évidence les problèmes de définition, de mesure et de comparabilité des indicateurs.
Parallèlement, les situations associées à un tabou passé et/ou présent sont souvent l’objet de sous-estimations statistiques importantes. Par exemple, la place accordée aux identités de genre et aux orientations sexuelles reste minime dans l’espace de la statistique. Confrontées à l’hétéronormativité de la statistique courante et de la société, les populations lesbiennes, gaies, bisexuelles, queer ou transgenres sont susceptibles de passer sous silence leur situation familiale ou personnelle pour échapper au stigma social, ou parce que les individus ne se reconnaissent pas dans les catégories statistiques proposées. D’autres sujets sensibles peuvent être éludés des sources administratives et statistiques en raison du poids social et émotionnel auquel ils sont associés. Les violences sexuelles et conjugales en sont un exemple. La crainte de représailles, de jugements, d’incompréhension sont autant d’arguments qui peuvent pousser certaines victimes à ne pas déclarer des agressions subies et parfois quotidiennes. Enfin, l’histoire sociale, religieuse et culturelle d’une société laisse des traces sur les réticences actuelles à évoquer et assumer certains sujets, tels que le suicide, l’euthanasie ou l’avortement. Ces sujets tabous, parce qu’ils suscitent des condamnations sociales et des débats virulents, sont particulièrement difficiles à étudier et à appréhender sans craindre une forme de biais ou de sous-estimation dans la statistique classique, y compris dans les enquêtes spécifiques en la matière.
La Chaire Quetelet 2021 propose de s’interroger sur ces populations invisibles et l’incertitude des événements, sur les carences des outils d’observation, sur la manière de les appréhender statistiquement, sur les déterminants et les effets du processus d’invisibilisation statistique. Il s’agira finalement de mettre en évidence les insuffisances de la statistique courante face aux évolutions de la société.
Les communications pourront :
- Avoir une portée conceptuelle et/ou méthodologique, qu’il s’agisse de :
- Interroger le concept d’invisibilité ;
- Estimer la qualité des données statistiques existantes et leurs biais possibles : les recensements et les enquêtes sont souvent confrontés au phénomène des non réponses ou des omissions - plus ou moins volontaires de la part des répondants – et donc à des problèmes de représentativité ;
- Proposer des approches non conventionnelles pour l’estimation des populations invisibles, qu’il s’agisse d’enquêtes ou d’exploitations spécifiques de données administratives, voire d’approches combinant le quantitatif et le qualitatif ;
- Recommander des solutions pour augmenter la visibilité statistique de ces populations ou de certains phénomènes.
- Porter sur des populations spécifiques :
- Réfugiés, sans-papiers, sans-abris, populations mobiles (ou nomades), enfants de la rue, populations étudiantes…
- Analyser les conséquences socio-économiques de ce manque de visibilité pour les populations concernées mais également pour la société et les collectivités territoriales dans lesquelles elles vivent.
- Aborder des phénomènes spécifiques, tels que par exemple :
- Les transitions familiales et les nouvelles configurations du ménage;
- Les tabous d’hier et d’aujourd’hui : genre et sexualité, criminalité, décès violents, avortement et santé reproductive, décès périnataux…
- Les flous administratifs autour du logement, de la migration, de l’aide familiale …
- Examiner les enjeux éthiques et politiques de l’invisibilisation et de la volonté de rendre visible.
- Se concentrer sur la crise sanitaire et sociale liée à l’épidémie de COVID-19 et notamment :
- Sur les enjeux méthodologiques et de collecte de données
- Sur ses conséquences vis-à-vis de certaines populations peu visibles
Les changements démographiques au fil du gradient urbain-rural
7-8 Novembre 2019, Louvain-la-Neuve, Belgique
La vie urbaine et la vie rurale sont très distinctes, avec par exemple des activités économiques principales différentes, un accès variable aux services, y compris de santé et d'éducation, et des structures familiales différentes. Les comportements démographiques au fil du gradient rural-urbain varient selon le stade des transitions démographique et urbaine atteint. Quelles différences entre les populations rurale et urbaine observe-t-on au cours de la transition démographique ? Quel est le rôle de la migration interne dans la diffusion des comportements ? Au-delà de la dichotomie urbaine-rurale, les différences de comportement démographique selon le degré d'urbanité doivent être prises en compte.
Degré d'urbanité dans la recherche démographique
Les termes ‘rural’ et ‘urbain’ sont des mesures grossières des milieux de résidence, et il n'existe en fait aucune définition universelle de ce qui est considéré comme urbain. Aller au-delà de la dichotomie ville-campagne est une étape importante pour y remédier. En effet, une grande partie de la population mondiale vit dans des établissements semi-urbains ou périphériques, ce qui suggère qu'un continuum d'urbanité est beaucoup plus pertinent. Le regroupement dans un même ensemble des villes de 5’000 habitants et des mégalopoles occulte la diversité des caractéristiques des agglomérations dans lesquelles vivent les populations. Les communications traitant de ces questions sont les bienvenues, en particulier celles qui portent sur :
- L'usage des nouvelles technologies pour définir l'urbanité et la façon dont elles aident à estimer la population (y compris les données géoréférencées par satellite, téléphone cellulaire ou médias sociaux).
- Les nombreuses catégories de l'urbain - contributions et contraintes pour la recherche démographique.
- La démographie des agglomérations intermédiaires.
- Le rôle du gradient urbain/rural dans les théories et les politiques démographiques.
Diffusion des comportements dans les milieux ruraux et urbains
Le milieu urbain est souvent considéré précurseur de la première transition démographique. La mortalité diminuerait d'abord dans le secteur urbain lorsque les maladies infectieuses commencent à régresser. Le déclin de la fécondité commencerait également dans le milieu urbain. Est-ce vraiment un schéma universel ? Comment cette diminution des taux démographiques se propage-t-elle entre secteurs ? La disponibilité des infrastructures sanitaires en milieu urbain entraîne-t-elle le déclin de la mortalité en milieu urbain ? L'idée de limiter sa fécondité se répand-elle du milieu urbain au milieu rural ? Ou bien les deux milieux veulent-ils tous deux limiter les grossesses, mais les besoins non satisfaits en matière de contraception entravent la transition vers la fécondité dans les zones rurales ?
Par ailleurs, bien que la deuxième transition démographique diffère selon le lieu, il n'existe pas de preuves irréfutables de variance selon le milieu urbain ou rural des caractéristiques de la deuxième transition, comme la cohabitation hors mariage ou la monoparentalité. Les communications relatives à la diffusion des comportements selon un gradient rural-urbain sont encouragées, en accordant une attention particulière à ce qui suit :
- Déclin contemporain et historique de la fécondité.
- Baisse contemporaine et historique de la mortalité.
- Changements selon le genre, composition familiale et conditions de vie.
Migration et circulation interne
Les migrations internes sont plus fréquentes que les migrations internationales, mais les mouvements de populations à l'intérieur d'un pays sont souvent négligés. Les populations peuvent se déplacer d'une région à l'autre à l'intérieur d'un même pays, entre milieux rural et urbain, entre zones rurales ou entre zones urbaines. Les déménagements peuvent être à long terme, temporaires ou saisonniers. Certains peuvent choisir de vivre dans une région et de travailler dans une autre. Les facteurs d'incitation et d'attraction n'ont pas la même importance tout au long de la vie d'un individu et des événements tels que le début des études ou le mariage sont des déclencheurs importants de la mobilité résidentielle. Peu de recherches se consacrent à ces types de mobilité, et surtout à la façon dont ils déterminent les caractéristiques et les comportements des populations rurales et urbaines. Comment ces mouvements internes sont-ils mesurés ? Comment la mobilité et la circulation affecteraient-elles les estimations démographiques ? Quelle est l'ampleur de la migration intra-urbaine - l'étape supposée finale de la transition vers la mobilité ? Les contributions portant sur les thèmes suivants sont encouragées :
- Migrations cycliques et saisonnières.
- Villes satellites.
- Décisions relatives à la circulation au cours de la vie.
- Migration rurale-rurale et urbaine-urbaine.
Urbanisation, inégalités économiques et écologie
L'urbanisation est souvent associée au progrès économique, accompagné par l'industrialisation et les systèmes économiques avancées, ainsi que par l'éducation de masse et la démocratisation. Mais cette relation a également été remise en question, compte tenu de l'aggravation des inégalités et des risques pour l'environnement. L'urbanisation va-t-elle nécessairement de pair avec la croissance économique ? Dans quelle mesure provoque-t-elle la pauvreté ? Quels sont les avantages de l'urbanisation pour le développement durable ? D'une part, les agglomérations denses fournissent et distribuent la nourriture et l'eau plus efficacement et laissent des espaces verts entre elles. D'autre part, la biodiversité locale est affectée et les terres rurales sont destinées à fournir de la nourriture aux villes. Quels sont les effets des différents types d'urbanisation sur l'environnement ? Les communications traitant des questions suivantes sont les bienvenues :
- L'environnement au fil du gradient rural-urbain.
Le gradient rural-urbain en relation avec la pauvreté et les inégalités : approche spatiale et historique.
Comment vieillissons-nous ?
Louvain-la-Neuve, 28-31 août 2018
Centre de recherche en démographie, Louvain-la-Neuve Belgique
En 2018, la chaire Quetelet sera co-organisée avec le XXe colloque international de l'AIDELF.
Autres informations (demande d'appui financier, logements, etc.)
Inscription au colloque (site de l'AIDELF pour les non-membres de DEMO)
Comité scientifique
- Nathalie Burnay (Université de Namur, Belgique)
- Yves Carrière (Université de Montréal, Québec, Canada)
- Thierry Eggerickx (Université catholique de Louvain, Belgique)
- Joëlle Gaymu (Institut national d’études démographiques, France)
- Sadio Ba Gning (Université Gaston Berger, Sénégal)
- Laurent Nowik (Université de Tours, France)
- James Ogg (Caisse nationale d’assurance vieillesse, France)
- Michel Oris (Université de Genève, Suisse)
- Sophie Pennec (Institut national d’études démographiques, France)
- Jean-Paul Sanderson (Université catholique de Louvain, Belgique)
- Nathalie Sawadogo (Institut supérieur des sciences de la population, Burkina Faso)
- Maria Cristina Sousa Gomes (Université d’Aveiro, Portugal)
Comité d'organisation
- Mélanie Bourguignon (Université catholique de Louvain, Belgique)
- Patricia Brise (Université catholique de Louvain, Belgique)
- Charalampos Dantis (Université catholique de Louvain, Belgique)
- Thierry Eggerickx (Université catholique de Louvain, Belgique-AIDELF)
- Catherine Gourbin (Université catholique de Louvain, Belgique)
- Marthe Joubassi (Institut national d’études démographiques-AIDELF, France)
- Felly Kinziunga (Université catholique de Louvain, Belgique)
- Benjamin Marteau (Université catholique de Louvain, Belgique-INED, France)
- Sophie Pennec (Institut national d’études démographiques-AIDELF, France)
- Jean-Paul Sanderson (Université catholique de Louvain, Belgique-AIDELF)
- Isabelle Theys (Université catholique de Louvain, Belgique)
- Christophe Vandeschrick (Université catholique de Louvain, Belgique)
La démographie des populations réfugiées
et déplacées
Louvain-la-Neuve, 29-30 novembre 2017
Centre de recherche en démographie, Louvain-la-Neuve Belgique
Les déplacements de populations ont atteint des niveaux sans précédent au niveau mondial. L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) estime qu’en 2015, plus de 65 millions de personnes, soit une personne sur 113, étaient déplacées de force en raison de conflits, de persécutions, de violence ou de violations des droits humains. Deux tiers (62%) de ces 65 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur pays, un tiers étaient réfugiées (21,3 millions) et 5% étaient des demandeurs d'asile, dont la procédure était en cours (3,2 million). Que ce soit comme pays de départ ou d’accueil, ce mouvement global concerne quasiment toutes les régions et pays, mais l’intensité des flux et les conditions d’accueil varient sensiblement dans le monde. Une grande majorité de réfugiés sont accueillis dans les pays en développement (86% des réfugiés pris en charge par l’UNHCR). L'Asie compte le plus grand nombre de personnes déplacées internes (29,4 millions), avec un grand nombre de personnes déplacées internes en Syrie et en Irak et de réfugiés au Pakistan, au Liban et en Iran. Dans les pays occidentaux, le nombre des réfugiés accueillis reste modeste, même si les populations réfugiées occupent une place importante dans l’opinion publique et les débats qui animent le monde politique. Les changements politiques récents survenus aux Etats-Unis ou dans certains pays de l’Union Européenne laissent penser que les conditions d’accès vont continuer à se restreindre et les contrôles aux frontières à se durcir dans les prochaines années.
Dans ce contexte, les démographes et chercheurs en sciences sociales ont un rôle à jouer, notamment en estimant les flux de populations déplacées, en étudiant les trajectoires de vie de ces personnes déplacées, et en contribuant à l’amélioration de la qualité et de la comparabilité des statistiques relatives aux populations déplacées. Dans certains pays, comme en Belgique, il existe de riches bases de données administratives permettant de suivre les parcours administratifs des réfugiés. Dans d’autres pays, les estimations disponibles sur les effectifs de personnes déplacées et leurs caractéristiques restent basées sur des enregistrements partiels, issus de gouvernements ou d’ONG, de données de recensement ou d’enquêtes. Globalement, au-delà de la mesure des stocks et des flux de populations, peu d’analyses portent spécifiquement sur les comportements démographiques des réfugiés et des personnes déplacées.
C’est à l’analyse des flux et des comportements démographiques des populations réfugiées et déplacées que sera consacrée la Chaire Quetelet 2017.
Les cinq grands axes retenus pour le colloque sont les suivants :
Questions de données et méthodes
Dans un monde en mouvement, comment mesurer de manière fiable les migrations forcées ? Quelles sont les techniques de sondage les plus appropriées en l’absence, bien souvent, de base de sondage ? Quelle est la fiabilité des données de routine, telles que celles collectées dans les camps de réfugiés ? Quelle utilisation peut être faite des enquêtes par échantillon et des recensements ?
Itinéraires migratoires
Au cours des années récentes, le nombre de personnes déplacées a connu une augmentation sensible. Cette hausse s’accompagne-t-elle de modifications des itinéraires migratoires des personnes concernées ? Le durcissement des conditions d’accès en Europe a-t-il encouragé le développement de nouveaux itinéraires ? Parmi les individus ayant acquis le statut de réfugié, quelle est la fréquence des migrations de retour ? Que sait-on des parcours migratoires des demandeurs d’asile déboutés ?
Santé des populations réfugiées et déplacées
Quels sont les risques de décès encourus durant les déplacements de population ou dans les camps de réfugiés ? Dans quelle mesure les populations d’accueil et d’origine se différencient-elles des personnes déplacées en termes de santé, notamment de santé mentale ? Est-il possible de mettre en évidence des différentiels de mortalité, éventuellement par cause de décès, entre ces différentes populations ?
Impact des déplacements de force sur les familles et les couples
Comment les déplacements forcés s’organisent-ils dans le temps et dans l’espace pour différents membres d’une même famille ? Quelles sont les interactions entre les parcours migratoires des réfugiés et la formation ou les ruptures d’unions ? Comment se passent les réunifications familiales dans le cadre de déplacements forcés ? Comment l’expérience du déplacement de force modifie-t-elle les intentions et les comportements en matière de fécondité ? Quelles sont les conséquences des déplacements forcés sur le devenir des enfants (instruction, environnement familial) ?
Dispositifs légaux et trajectoires de vie
Les dispositifs légaux relatifs à l’accueil des personnes déplacées sont en évolution constante, parfois de manière soudaine. Quelles sont les conséquences des changements du cadre légal sur les parcours de vie des réfugiés ? On s’intéressera ici tant aux conditions d’accès au territoire (notamment à travers les visas humanitaires), qu’aux droits des personnes déplacées.
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Quetelet Conference 2017
The demography of refugees and displaced populations
29-30 November 2017, Louvain-la-Neuve, Belgium
Center for Demographic Research – DEMO
Université catholique de Louvain
Population displacement has reached unprecedented levels globally. The United Nations Refugee Agency (UNHCR) estimates that in 2015, more than 65 million people, or one person in 113, were forcibly displaced by conflict, persecution, violence or human rights violations. Two-thirds (62%) of these 65 million people were internally displaced, one-third were refugees (21.3 million) and 5% were asylum-seekers whose proceedings were ongoing (3.2 million). This global movement concerns almost all regions and territories, but the intensity of flows and reception conditions vary considerably throughout the world. A large majority of refugees are hosted in developing countries (86% of people of concern to UNHCR). Asia has the largest number of internally displaced persons (29.4 million), with large numbers of internally displaced persons in Syria and Iraq and many refugees in Pakistan, Lebanon, Jordan and Iran. In Western countries, the number of refugees hosted remains modest, even though refugee populations occupy an important place in public opinion and the debates that animate the political agenda. Recent political changes in the United States or in some European Union countries suggest that access conditions will continue to narrow and border controls will tighten in the coming years.
In this context, demographers and social scientists have a role to play, in particular by estimating the flows of displaced populations, by studying the life trajectories of these displaced persons and by improving the quality and comparability of statistics on displaced populations. In some countries, such as Belgium, there are rich administrative databases to monitor the administrative procedures of refugees. In other countries, available estimates of the numbers and characteristics of displaced persons remain based on partial registration-type data from government or NGOs, census data or surveys. Overall, beyond the mere measurement of stocks and population flows, few analyses specifically address the demographic behaviour of refugees and displaced persons.
The 2017 Quetelet Conference will be devoted to analysing the flows and demographic behaviours of refugee and displaced populations.
The five main axes selected for the conference are as follows:
Data issues and methods
In a world in motion, how can we reliably measure forced migration? Which sampling techniques are most appropriate in the absence of adequate sampling frames? What is the reliability of routine data, such as those collected in refugee camps? What use can be made of sample surveys and censuses? To what extent are births and deaths of refugees and IDPs registered in civil registration and vital statistics systems in the host and origin countries?
Migration routes
In recent years, the number of displaced persons has increased significantly. Has this increase been accompanied by changes in the migration routes of displaced populations? Has the tightening of access conditions in Europe encouraged the development of new routes? Among the individuals who have acquired refugee status, what is the frequency of return migration? What do we know about the migration paths of asylum seekers whose applications are rejected?
Health of refugees and displaced populations
What are the excess risks of death during displacements or in refugee camps? To what extent do host and origin populations differ from the displaced populations in terms of health, including reproductive health and mental health? Is it possible to identify mortality differentials, possibly by cause of death, between these different populations?
Impact of forced displacement on families and couples
How are forced displacements affecting families? What are the interactions between the experience of refugees and the formation or breakdown of unions? How do family reunifications take place in the context of forced displacement? How does the forced displacement alter fertility intentions and behaviors? What are the consequences of forced displacement for children in terms of familial environment, education and other outcomes such as early marriage?
Legal provisions and life trajectories
The legal arrangements related to displaced persons are constantly evolving, sometimes suddenly. What are the consequences of changes in the legal framework on the life course of refugees and internally displaced persons? Submissions can focus here on the conditions of access to the territory (notably through humanitarian visas) and the rights of displaced persons.
- 2016 Les unions, la fécondité et la parentalité du point de vue des hommes
- 2015 La démographie locale
- 2014 Fécondité, infécondité et famille, approche interdisciplinaire
- 2013 La démographie revisitée. Des 50 dernières au 50 prochaines années
- 2012 Mortalité et morbidité aux âges adultes
- 2011 Urbanisation, migrations internes et comportements démographiques
- 2010 Ralentissements, résistances et ruptures dans les transitions démographiques
- 2009 Politiques de population en Europe et en Amérique du Nord
- 2008 Migrations internationales Sud-Nord. Regards croisés des mondes scientifique, politique et associatif
- 2007 Dynamiques de pauvretés et vulnérabilités. Mesures et processus explicatifs en démographie
- 2006 Les systèmes d'information en démographie et en sciences sociales. Nouvelles questions, nouveaux outils ?
- 2005 Histoire de la population de la Belgique et de ses territoires
- 2004 Santé de la reproduction au Nord et au Sud. De la connaissance à l'action
- 2003 L'élargissement de l'Union Européenne : enjeux et implications socio-démographiques
- 2002 Entre nature et culture : quelle(s) démographie(s) ?
- 2001 Jeunesse et vieillesse : quels défis pour les sociétés d'aujourd'hui et de demain
- 2000 Population et développement. Le développement peut-il être humain et durable ?
- 1999 Populations et défis urbains
- 1998 Ménages et familles face à la crise
- 1997 Théories, paradigmes et courants explicatifs en démographie
- 1996 Entre l'utile et le futile : pistes pour une démographie du 21ème siècle
- 1995 Le défi de l'incertitude. Nouvelles approches en perspectives et prospective démographiques
- 1994 Santé et mortalité des enfants en Europe. Inégalités sociales d'hier et d'aujourd'hui
- 1993 Le temps et la démographie
- 1992 Transitions démographiques et sociétés
- 1991 Collecte et comparabilité des données démographiques et sociales en Europe
- 1990 Intégrer population et développement
- 1989 Révolution et population : aspects démographiques des grandes révolutions politiques
- 1988 Population et gestion locale
- 1987 L'explication en sciences sociales : la recherche des causes en démographie
- 1986 Populations âgées et révolution grise : les hommes et les sociétés face à leurs vieillissements
- 1985 Au-delà du quantitatif : espoirs et limites de l'ananlyse qualitative en démographie
- 1984 La démographie en perspective : visages futurs des sciences de la population et de leur enseignement
- 1983 Migrations internes : collecte des données et méthodes d'analyse
- 1982 Morbidité et mortalité aux âges adultes dans les pays développés
- 1981 Populations et structures sociales
- 1980 Perspectives de population, d'emploi et de croissance urbaine
- 1979 La mortalité des enfants dans le Tiers Monde : orientations et méthodes de recherche
- 1978 Approche systémique en sciences de la population
- 1977 Typologies et classifications en démographie
- 1976 L'observation démographique dans les pays à statistiques déficientes
- 1975 Croissance nulle et perspectives mondiales
Affiches des chaires Quetelet