La Fondation Roi Baudouin est une fondation d’utilité publique qui a pour mission de contribuer à une société meilleure ; acteur de changement et d’innovation au service de l’intérêt général et de la cohésion sociale, elle cherche à maximiser son impact en renforçant les capacités des organisations et des personnes. Ses domaines d’action actuels sont la pauvreté et la justice sociale, la philanthropie, la santé, l’engagement sociétal, le développement des talents, la démocratie, l’intégration européenne, le patrimoine et la coopération au développement.
En 2003, la Fondation Roi Baudouin a soutenu la production d’une synthèse relative aux enjeux liés à l’islam en Belgique. Cette initiative a mené à la production d’un bref rapport : Bousetta H. et Maréchal B., L'Islam et les musulmans en Belgique. Enjeux locaux et cadres de réflexion globaux, Fondation Roi Baudouin, septembre 2003, 26 p.
Entre septembre 2004 et octobre 2005, la Fondation Roi Baudouin a soutenu le CISMOC pour son projet « Islam en Belgique : société multiculturelle et co-inclusion ». Ce projet particulier d’intervention sociologique poursuivait deux objectifs conjoints. Le premier visait à fournir un aperçu des enjeux liés à la présence de l’islam en Belgique, en particulier au niveau des relations entre musulmans et non musulmans. Le deuxième visait l’élaboration et l’expérimentation d’une méthode de recherche basée sur la rencontre répétée de groupes constitués de musulmans et de non musulmans. Concrètement, sept forums réflexifs, lieux de rencontres et de débats, répétés, approfondis, ont été organisés. Ils visaient à cerner les points d’accords et de désaccords, mais aussi à préciser les nœuds du dialogue et leurs contours. Différents thèmes-enjeux y ont été abordés dans cette recherche-action tels que les défis nouveaux provoqués par la présence de l’islam et de musulmans dans les écoles, la question de l’islam politique en Belgique, la confrontation des identités ethniques, culturelles et religieuses, l’image de l’islam et des musulmans dans les médias, le port du voile, le rapport des jeunes à la sexualité et les rapports entre religions et Etat en Belgique. Ces forums ont donné lieu à des constats et analyses divers qui sont présentés de manière exhaustive dans un ouvrage publié en 2006. Des rapports intermédiaires, et plus concis, ont également été produits en français et en néerlandais.
♦ CISMOC, Musulmans et non musulmans. Les noeuds du dialogue, Bruxelles, Fondation Roi Baudouin, 2006.
♦ CISMOC, Moslims en niet-moslims. Knelpunten in de dialoog, Brussels, Koning Boudewijnstichting, 2006.
♦ De Changy J., Dassetto. et Maréchal B., Relations et coinclusion Islam en Belgique, Paris, L'Harmattan, 2007.
Entre janvier 2013 et août 2014, une nouvelle recherche a été menée sur l’islam bruxellois car l’écho et les débats suscités par l’ouvrage de F. Dassetto, L’Iris et le Croissant, publié aux Presses Universitaires de Louvain en 2011, a pointé la nécessité de devoir avancer dans un débat entre musulmans et non musulmans. Un projet de recherche-action a donc été formulé autour de Bruxelles, conduit selon les modalités des « forums réflexifs » déjà mises en œuvre et expérimentées dans une recherche précédente au CISMOC. Il visait à établir un état des lieux des relations à partir des discours, attitudes et pratiques afin de cerner et d’analyser les expressions de craintes ou de malaises, les frictions ou questions qui fâchent dans les milieux de socialisation obligatoire (notamment école, hôpitaux, entreprises), pour mieux comprendre les processus sociaux et culturels qui mènent à la distanciation réciproque voire au conflit. Il nous apparaissait important de pouvoir aborder les problèmes épineux et nommer les difficultés pour saisir les enjeux de société et se donner les moyens d’agir. Au total une quarantaine de personnes aux profils très variés ont participés à 4 forums réflexifs sur des thèmes distincts : sur les « phobies» réciproques, la neutralité dans la fonction publique, les discriminations au travail et les relations entre jeunes. Des entretiens approfondis ont également été mené avec 150 personnes de multiples secteurs (jeunesse, enseignement, animateurs sportifs ou culturels, domaine de la santé, des syndicats, ..) et de l’observation a été menée lors de plus de 60 évènements qui touchaient au vivre-ensemble. Les résultats de cette recherche sont disponibles en lignes sur le site de la Fondation Roi Baudouin mais également ci-dessous :
♦ Bocquet C., Dassetto F. & Maréchal B., Musulmans et non musulmans à Bruxelles, entre tensions et ajustements réciproques, Bruxelles, Fondation Roi Baudouin, octobre 2014
♦ Version néerlandaise: Moslims en niet-moslims in Brussel: tussen spanningen en wederzijdse aanpassingen, Brussels, Koning Boudewijnstichting, October 2014.
Entre janvier 2014 et février 2015, une nouvelle recherche a été menée, également dans le prolongement de la précédente qui révélait l’émergence d’un vrai malaise au sein de la société belge, d’autant plus perceptible que semble prédominer l’absence de pistes de changements en vue de surmonter les difficultés qui se présentent. De là notre préoccupation de parvenir à établir un répertoire et une analyse des pratiques de relations pour proposer des alternatives voire de nouvelles pistes d’action qui puissent permettre d’entrevoir des solutions de moyen-long terme qui se rapportent à l’importance de :
♦ réinventer un modèle du mode de présence du religieux dans les espaces publics, sans renoncer à l’autonomie totale de l’Etat, au fonctionnement démocratique ou à l’autonomie des sciences, mais en réinterrogeant la place du religieux dans nos sociétés;
♦ réinventer des pratiques inter-convictionnelles qui ne peuvent plus ignorer le retour en force de ces dimensions ;
♦ réinventer des pédagogies pratiques de construction d’approches interconvictionnelles dans la vie de la cité car les relations positives ne vont pas de soi ;
En se concentrant sur les (bonnes) pratiques en cours en Belgique (Flandre, Wallonie, Bruxelles), mais souvent méconnues, ce projet vise donc à compléter et à dépasser les résultats de la recherche précédente, effectuée en 2013, portant sur les relations entre musulmans et non-musulmans à Bruxelles. Notre préoccupation vise à faire mûrir, tant auprès des musulmans que des non-musulmans, la prise de conscience d’emprunter et d’inventer des chemins nouveaux de pratiques. L’hypothèse qui sous-tend ce projet de recherche-action consiste à voir si la Belgique peut être, aussi, un laboratoire de dynamiques à construire positivement et volontairement. Les résultats de cette recherche sont accessibles en ligne sur le site de la FRB et ci-dessous :
♦ Bocquet C., Maréchal B., Dassetto F. (en collaboration avec S. van den Abeele et F. Iskandar), Relations entre musulmans et non musulmans: les «bonnes pratiques» qui favorisent le vivre ensemble, Bruxelles, Fondation Roi Baudouin, novembre 2015.
♦ Bocquet C., Maréchal B., Dassetto F. (met S. van den Abeele & F. Iskandar), Moslims en nietmoslims in België : inspirerende praktijken bevorderen het samenleven 
, Brussels, Koning Boudewijnstichting, november 2015.