Les 10 ans de l’Équipe EDEM :
Séminaire des jeunes chercheurs "Entre frontières et territoires: droits ou migrations"

Lundi 9 mai 2022 (08h30 – 13h00), UCLouvain, Louvain-la-Neuve, Belgique

Événement connexe au colloque international "Le temps des territoires"

Ce séminaire organisé par l’EDEM précède et accompagne le colloque « Le temps des territoires » qui se tiendra à Louvain-la-Neuve les 9 et 10 mai 2022. Ces deux journées réuniront des spécialistes du droit de l’immigration d’horizons géographiques diversifiés tout en intégrant un regard interdisciplinaire. Le séminaire du lundi matin donnera la parole aux jeunes chercheurs (doctorants, post-doctorants) tout en accueillant le public qui le souhaite. Tous les intervenants du séminaire sont invités à participer au colloque.

Le Temps des territoires s’arrête sur les effets polymorphes des frontières en droit des migrations. Les fermetures qu’elle comporte interrogent sur l’aptitude à penser rationnellement et avec humanité les mobilités. La réflexion entend se confronter au réel dont elle ne peut s’abstraire, mais aussi discuter des alternatives possibles.

Droit sans politique ou politique sans droit, l’immigration semble échapper de plus en plus à l’état de droit sur le plan des méthodes et à la recherche d’une protection fondamentale des droits humains quant aux sauvegardes.

Appel à contributions : « Entre frontières et territoires: droits ou migrations »

L'évolution et l'involution du droit d'asile et des migrations s'inscrivent dans un climat de crises cycliques – politiques et diplomatiques – et d'urgences humanitaires. La gestion politique et juridique des mobilités pose question quant au respect des droits humains, malgré la réaffirmation de leur garantie. Leur prévalence est de plus en plus discutée voire questionnée sur le plan territorial mais aussi substantiel. La souveraineté des États se heurte à l'autodétermination des personnes migrantes, la recherche d’un équilibre s’avérant délicate.

Le droit lui-même est remis en question, entre extrême complexité, « lacunes de protection » et « vides juridiques ». C'est précisément la mise en œuvre partielle du droit qui met en lumière ses nombreuses ambiguïtés et laisse ouvertes des questions sur le rôle même du droit et sur l’efficacité de la protection qu’il offre.

Les territoires et les frontières semblent avoir retrouvé une force perturbatrice, à la fois symbolique et réelle, qui est difficilement conciliable avec la mobilité en tant que caractéristique de l'humanité et valeur du monde globalisé.
La protection des droits humains des personnes migrants est mise en relation avec des solutions pragmatiques et non transparentes pour lutter contre la migration irrégulière. Dans les zones frontalières, les pratiques de refoulement sont de plus en plus répandues ; leur systématicité révèle un climat d'impunité. Dans cette fuite en avant, aucune alternative convaincante, fondée sur le respect des obligations et des responsabilités internationales, n'émerge dans l'arène politique. Dans leur article « De la "crise" migratoire européenne au pacte mondial sur les migrations : exemple d'un mouvement sans droit ? », Jean-Yves Carlier et François Crépeau demandaient :

La gestion des migrations ne laisse-t-elle pas s'ouvrir des zones trop larges de non-droit ? Le mouvement, poussé à l'extrême, ne risque-t-il pas de faire des migrants des personnes "sans droits" ? 

Cet appel à contribution met l'accent sur ces distances entre le réel et le droit. Il ouvre la discussion sur les notions dynamiques, complexes et volatiles que sont la frontière, le territoire, la marge discrétionnaire ou encore la sécurité juridique. Il vise surtout à laisser le champ aux alternatives ou à de nouvelles questions.

Il s’adresse à celles et ceux dont les recherches contribuent à ces réflexions.

Les chercheurs sont encouragés à illustrer ces propos par des exemples issus de leur champs de recherche et à aborder ces thèmes sous des angles différents et par des disciplines variées (droit, science politique, anthropologie, sociologie, géographie, histoire, etc. ).

Langues de travail

Français et anglais. Le séminaire et le colloque se dérouleront en français et en anglais et nécessiteront des compétences passives dans les deux langues.

Comité scientifique

Jean-Yves Carlier, Sylvie Saroléa, Delphine Nakache, Trésor Maheshe, Francesco Luigi Gatta, Eleonora Frasca, Francesca Raimondo.

Comment soumettre la proposition

Pour soumettre une proposition de contribution, veuillez envoyer un abstract (en français ou en anglais, entre 500 er 800 mots), ainsi qu’une courte biographie (maximum 200 mots) indiquant votre rattachement, au plus tard le lundi 31 janvier 2022 à edem-event@uclouvain.be.

Procédure de sélection et suite

Les propositions seront examinées par le Comité́ scientifique qui communiquera sa décision au plus tard le 15 février 2022. Après l’évènement, les chercheurs seront invités à envoyer leur contribution (de 5000 à 6000 mots notes de bas de pages inclues) qui sera publiée dans une édition spéciale des Cahiers de l’EDEM à paraitre au mois d'août 2022. Les contributions doivent parvenir au comité scientifique au plus tard le lundi 13 juin 2022 (des informations plus détaillées suivront après la sélection).

Participation au séminaire

Les participants devront prendre en charge les frais de leur voyage et hébergement. Certaines subventions seront disponibles pour les candidats sélectionnés. De plus amples informations sur le soutien financier seront distribuées en temps utile. Les orateurs seront également informés de l'existence d’hôtels qui offrent des tarifs préférentiels aux participants. Les pauses café et déjeuner des deux jours de colloque seront offertes.

Pour plus d’information, veuillez contacter : edem-event@uclouvain.be.