Le Laboratoire d’Anthropologie Prospective (LAAP) est un centre de recherche de l’Institut d’analyse du changement dans l’histoire et les sociétés contemporaines (IACCHOS) de l’Université de Louvain (UCLouvain).
Son objectif principal est l’élaboration de théories socio-anthropologiques empiriquement fondées et révisées au regard des évolutions des sociétés contemporaines. Il promeut une anthropologie impliquée dans les multiples enjeux auxquels les groupes humains ont à faire face, qu’ils concernent l’humanité dans son ensemble ou des espaces socio-naturels locaux. Cinq axes constituent le pivot sur lequel s’articulent les recherches du LAAP :
La Laboratoire d’anthropologie prospective encourage les recherches pointues qui portent sur les principes du vivre ensemble et sur leurs tiraillements entre des logiques parfois antinomiques. Il s’intéresse à l’élaboration et à la concrétisation des modes de gouvernance locaux, dans une conjoncture caractérisée par l’accélération des flux transnationaux – de personnes, de capitaux, de marchandises, d’informations et d’imaginaires notamment.
Il s’attache à comprendre la gestion des cadres de vie et la multiplication des prérogatives en matières d’usages des corps, d’ascension sociale et d’émancipation ; à documenter et à analyser les effets d’une économie de marché englobante. Il accorde une attention particulière à l’analyse de cette dernière dans ses dynamiques contradictoires : violences, inégalitéssocio-économiques, corruptions, mais aussi créativités nouvelles, alternatives, résistances, initiatives citoyennes.
Les travaux ethnographiques menés au LAAP portent à la fois sur les pratiques et les imaginaires que véhiculent ou génèrent les technologies. Ses chercheurs entendent interroger les usages quotidiens, en observant les multiples protagonistes impliqués – concepteurs, usagers passifs et usagers actifs –, qu’ils soient humains ou non-humains.
Attentifs à la perception, à la cognition et à la socialisation, le LAAP s’attache à saisir les manières de produire des objets ou des œuvres de fiction, et de les mobiliser matériellement et symboliquement, dans des chaines opératoires ou dans des comportements ordinaires.
A travers des recherches menées au sein d’écosystèmes côtiers, steppiques, forestiers, montagneux, désertiques ou urbains, le LAAP entend éclairer l’inscription des humains dans leurs environnements, en apportant un regard situé et impliqué, produit d’une expérience partagée avec les populations locales.
Au sein de contextes culturels variés, ses membres mènent des recherches focalisées sur les relations techniques et/ou rituelles, sur les connaissances concernant l’entourage socio-naturel, ainsi que sur leur actualisation dans des pratiquesdiverses. Ils portent également attention aux conflits cosmopolitiques engendrés par la rencontre de manières divergentes de comprendre l’inscription des humains dans le monde. Ils s’attachent à décrire et comprendre les usages quotidiens, ainsi que les procès d’acquisition, de production et de consommation des ressources, dans des environnements cultivés (systèmes agraires, semences, élevage…), utilisés (techniques de chasse, zones de pâture…), abusés (projets miniers, changements climatiques, catastrophes, érosion des berges…) ou encore (ré-)inventés (innovations urbaines, maraichage collectif…).
Les chercheurs du LAAP s’attachent à saisir la manière dont des collectifs – modernes et non modernes – s’engagent dans le monde, au regard de la pluralité de ses habitants. A travers les modalités multiples de l’habiter, ils posent un regard analytique sur les logiques d’appropriation de l’espace, de gestion des corps et des existants visibles et invisibles. Ilss’enquièrent des manières dont les lieux sont investis matériellement et symboliquement, dont ils sont perçus et vécus par et à travers le corps, dont ils sont conçus par l’imagination et (ré)inventés, dont ils font l’objet de stratégies privées et/ou collectives, dont ils constituent un horizon de négociations et de controverses entre des acteurs multiples.
De la mobilité vécue quotidiennement et ancrée dans des modes de vie, aux exils engendrés par des situations de guerre et d’inégalités, les recherches menées au LAAP visent à rendre compte de la pluralité des mouvements migratoires dans un monde globalisé.
Soucieux de s’investir dans l’un des défis contemporains majeurs, son attention est portée sur la circulation des individus, celle des objets, des marchandises, des informations et des images. Le LAAP entend développer des réflexions novatrices sur les imaginaires qui gravitent autour des notions d’« Ailleurs » et d’« identité », sur les rêves et les nécessités qu’elles nourrissent, c’est-à-dire dans leurs dimensions contextuelles et dynamiques.
A travers l’analyse des conditions de l’asile et des dispositifs d’accueil, il s’attache aussi à questionner les dimensions pragmatiques – politiques et citoyennes notamment – des mobilités. Le LAAP s’attèle encore à problématiser la distanceau regard de ses dimensions et affectives. Il entend ainsi analyser les recompositions familiales, les rapports de genre et deparenté.
Interrogeant les grands concepts de la discipline, le LAAP entend produire un savoir anthropologie et empiriquement ancré au sujet des phénomènes dits « religieux » et de leurs multiples voies d’actualisation. Il place au centre de ses analyses les pratiques qui traduisent des modalités d’interaction avec des non-humains, quelle qu’en soit la nature.
Il aspire à éclairer le sens dont les individus investissent des gestes, des paroles, des artefacts, des objets naturels, des rythmes, des mouvements, des cycles, des lieux, des contextes… Il interroge les dynamiques qui concourent à la réalisation des projets individuels et collectifs, qui gèrent l’infortune ou aspirent à attirer les faveurs des êtres qui ont le pouvoir d’influer sur les conditions de vie. En mettant au centre de ses analyses les mécanismes d’instauration et de maintien de relation, le Laboratoire d’anthropologie prospective s’intéresse ainsi aux expériences que vivent les individus et à la manière dont ils produisent et véhiculent du sens.
Le laboratoire d’anthropologie prospective s’interroge aussi sur les logiques transnationales qui concourent à reconfigurer les dynamiques religieuses, en les disséminant ou en en généralisant certains ressorts. Il se donne pour ambition d’analyser les dispositifs qui s’offrent comme des alternatives, voire relèvent de stratégies de résistance.
Revendiquant un ancrage pluridisciplinaire, le Laboratoire d’anthropologie prospective prône la rigueur méthodologique et l’excellence dans la recherche. Il s’attache dans le même temps à construire et à valoriser une culture de recherche commune, portée par équipe dynamique et un noyau de chercheurs permanents. Cette culture de recherche repose sur le travail collectif et sur le partage d’un espace commun où se déroulent des échanges scientifiques quotidiens.
Le laboratoire d’anthropologie prospective encourage le rayonnement international de ses membres, tout en accordant une attention particulière à l’opérationnalisation de leurs résultats, ainsi qu’aux échanges avec les milieux professionnels. Il développe à cette fin des synergies avec de multiples acteurs, nourrissant une politique de partenariats avec des réseaux de recherche nationaux et internationaux.
La mise en valeur des travaux individuels et collectifs du LAAP s’appuie également sur la diffusion régulière de podcasts sur la chaîne Basculements, ainsi que sur deux collections scientifiques : Anthropologie prospective et Investigations d’anthropologie prospective. La première s’engage à éditer, à publier et à diffuser des monographies originales, tandis que la deuxième valorise des ouvrages collectifs de haute tenue. Diverses activités régulières complètent encore cette mission de promotion, et encouragent les discussions avec des pairs. Diffusées grâce à une riche vidéothèque, ces activités attestent de la variété des formats et des supports privilégiés :
- Le séminaire hebdomadaire du LAAP est l’activité structurante du laboratoire. Tous les membres sont invités à y participer et à y présenter chaque année leurs travaux, et discuter ceux de leurs collègues ;
- Humains en société est un festival bisannuel de films à visée anthropologique (documentaires ou fictions) qui réunit des chercheurs et toute personne intéressée autour de débats suscités par les films visionnés au cours du festival ;
- La Chaire Singleton est un colloque international organisé de façon bisannuelle sur un thème émergent en anthropologie, et discuté entre les membres du LAAP ;
- Les Chaires Leclercq
- Le LAAP ciné
- La chaîne Youtube Les possédés et leurs mondes
- Le podcast Basculements (en anthropologie prospective)
- La Chaire d’Anthropologie de l’Europe contemporaine
- Le Groupe d'études : savoirs autochtones et milieux (Gésam) rassemble des chercheurs qui s'intéressent aux savoirs locaux et aux formes d’inscription interspécifiques dans les milieux.
À travers ces différents événements scientifiques, le LAAP développe une politique de partenariat avec des réseaux de recherche sur des problématiques anthropologiques aussi bien au niveau national qu’international.