Axes de recherche

JURI

Une des missions essentielles de l’Institut pour la recherche interdisciplinaire en sciences juridiques JUR-I est de mener une réflexion approfondie sur les orientations de la recherche en sciences juridiques qui résultent d’un certain nombre d’évolutions importantes de la société contemporaine. Il s’agit en effet de répondre à de nouveaux défis.

  • Même si le droit reste pour une bonne part national, l’intégration européenne et la mondialisation posent la question de la construction d’un « droit commun » supra-national, élaboré dans des sphères multiples mais le plus souvent reliées les unes aux autres. 

Ce mouvement va par ailleurs de pair avec le développement de pouvoirs décentralisés, de droits régionaux et de pratiques juridiques locales spécifiques.

La recherche en droit, comme la formation en droit et aux métiers du droit, était, jusqu’il y a peu, restée largement nationale.
C’est assurément une perspective différente qui doit aujourd’hui être envisagée. Elle implique que la recherche dans les sciences juridiques, comme il en est déjà dans les autres disciplines, puisse désormais, pour une part, être menée au sein de réseaux européens et internationaux, tout en continuant cependant à prendre en compte les spécificités nationales et régionales.
 

  • Aussi longtemps que la vie en société était structurée sur le principe d’autorité, on a pu penser que les règles de droit, complétées par les injonctions des juges, constituaient l’instrument spécifique de la mise en ordre des relations sociales et de la gestion des conflits humains.

Il n’y a plus à démontrer aujourd’hui que les modes de régulation de la vie sociale, économique, politique, culturelle, familiale... ne peuvent plus être pensés, élaborés et mis en œuvre qu’à travers l’articulation de différents processus dont les processus juridique et judiciaire ne constituent qu’une composante.

L’ouverture des juristes aux autres disciplines des sciences humaines (politologie, philosophie, criminologie, économie, sociologie, psychologie, médecine...) n’est dès lors pas seulement nécessaire pour l’analyse et la compréhension des systèmes ou des phénomènes juridiques mais, plus fondamentalement, afin d’élaborer des propositions et des solutions destinées à assurer la régulation des sociétés démocratiques, en prenant en compte toutes les dimensions de leur complexité.

Un des axes de la réflexion concernera, dès lors, la mise en œuvre de projets et d’activités de recherche qui prendraient en compte l’éclairage des autres sciences humaines et qui pourraient par ailleurs déboucher sur des propositions permettant de mettre en place des processus innovants de régulation des relations humaines dans la société contemporaine.
 

  • La recherche en sciences juridiques doit, dans le même temps, tenir compte des besoins considérables en termes de formation qui s’expriment, à partir de multiples champs de la vie sociale, au fur et à mesure de la juridicisation croissante des sociétés contemporaines.


Une Faculté de droit doit dès lors également pouvoir développer ses axes de recherche – tant fondamentale qu’appliquée – en lien avec ses filières spécifiques de formation, aussi bien la formation de base, la formation en deuxième et troisième cycles – qui va elle-même devenir une formation à vocation internationale – que la formation continuée tout au long de la vie.
Comment articuler, en d’autres termes, recherche et formation ?
 

  • Enfin, les contraintes imposées par les marchés de la recherche – puisqu’il y a désormais de véritables marchés de la recherche qui posent d’ailleurs question au regard de la nécessaire indépendance scientifique, intellectuelle et éthique des universités – ne peuvent aussi que conduire les juristes à s’interroger sur la place qu’ils peuvent désormais prendre dans l’obtention de subsides à la recherche et de contrats de recherches, et, plus fondamentalement, sur la réponse qu’il leur appartient d’apporter à différents types d’appels d’offres de recherche et sur les moyens qui doivent être mis en œuvre pour être en mesure de répondre à ces différents types d’appels d’offres de recherche.