décembre 19, 2022
18h30
Auditoire SUD 01 à LLN
L’atelier Hart Berteloot (HBAAT) a peaufiné au fil de ces réalisations modestes un langage qu’il inscrit en droite ligne du régionalisme théorisé par l’historien et critique Kenneth Frampton.
Une approche qui s’applique à une architecture du quotidien, sans désarmer face à la difficulté de mener ces projets à leur terme dans ces territoires à l’économie incertaine.
Sur ce terrain de jeu difficile, l’atelier revendique au contraire, et avec encore plus de vigueur, la qualité de l’architecture. La structure y tient une présence forte, avec une prédilection pour les ossatures bois dont le dessin rappelle parfois les squelettes métalliques de Mies van der Rohe.
Poteaux cruciformes, nappe de caissons en plafond, ce langage transposé au bois accuse les épaisseurs et façonne des géométries habitables. Viennent ensuite les matériaux, les filières courtes de préférence. La sélection puise souvent dans l’éventail des produits standard, budget oblige, mais l’atelier propose d’en donner une lecture savante, en soignant particulièrement le détail de leur exécution.
Ainsi le parpaing, récurrent dans les projets, n’est-il jamais enduit ou badigeonné, mais calepiné avec autant de soins qu’une pierre pour lui donner une légitimité et une force expressive.
Au fil des réalisations, l’atelier poursuit un même but : faire l’économie des finitions - enduits, peintures, carrelage, qui parasitent l’essence du projet, nécessitent un entretien, et grèvent une somme que l’on peut destiner à un jardin, des surfaces en plus, un programme qui s’enrichit...
En parallèle d’une production en France, l’atelier Hart Berteloot mène depuis quelques années de nombreuses collaborations en Belgique et en France avec des bureaux Belges comme Vplus, Ouest, ou encore Jan De Vylder.
Extrait de : «L’architecture, une matière en construction», portrait de Cyrille Veran, d’architecture, décembre. 2018
Crédit photos : HBAAT Le pont des arts, Marcq-en-Baroeul, V+/HBAAT, 2021