mai 06, 2024
14h
Bruxelles
Local P02 - UCLouvain Saint Louis Bruxelles
Le Recteur de l'Université catholique de Louvain fait savoir que
Claire Lafon
soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention des grades de Doctorat en sciences politiques et sociales de l’UCLouvain, et de Doctorat en histoire de l’Université Sorbonne Nouvelle
Histoire et sociologie politiques du Lobby Européen des Femmes. Quand des femmes et leurs organisations s'orientent vers l'Europe (1919-1993)
La thèse a été réalisée dans le cadre d’une convention de cotutelle avec l’Université Sorbonne Nouvelle.
Abstract
Combining two disciplines (sociology and history) and two frames of analysis (organisations and individuals), this thesis studies the socio-historical genesis of the European Women's Lobby. It therefore proposes to view the process of creating this lobby as a process of Europeanisation of the organisations, and of the women who helped to form it. Using process-tracing in the form of a historical narrative and a detailed prosopography of 43 women at the origin of the EWL, it reveals four sequences of the shift towards Europe that led to the EWL (including a major turning point in 1979) and brings to light several of its mechanisms (previous political socialisation of the founders, use of institutional and political opportunities, alliances between players from different strands of the women's cause movement, politically engaged tours and colloquia, specialisation and bureaucratisation through the creation of committees and meta-organisations).
In addition, this thesis concludes that, in the construction of the EWL, there is a particular prevalence of professional organisations representing elites as well as some first-wave feminism international NGOs. These moderate, United States-born organisations were experienced lobbyists and already Europeanised. The thesis specifically highlights the major influence of the International Council of Women, which could partly explain the abolitionist position adopted by the EWL in 1998. Finally, it proposes a typology of biographic trajectories leading to the EWL, and shows that a switch occurred, from the idea of a women’s lobby for European construction, to a European lobby for women’s cause.
Résumé
Combinant deux disciplines (sociologie et histoire) et deux échelles d’analyse (par les organisations et par les individus), cette thèse étudie la genèse socio-historique du Lobby Européen des Femmes. Elle propose pour cela de percevoir le processus de création de ce lobby comme un processus d’européanisation des organisations et des femmes qui ont participé à le former. Grâce à un process-tracing sous forme de récit historique et à une prosopographie détaillée de 43 femmes à l’origine du LEF, elle révèle quatre séquences de cette orientation vers l’Europe menant au LEF (dont un tournant majeur en 1979) et met à jour plusieurs de ces mécanismes (socialisation politique précédente des fondatrices, usages d’opportunités institutionnelles et politiques, alliances entre actrices de différents pôles de l’espace de la cause des femmes, tournées et colloques de conviction, spécialisation et bureaucratisation par la création de commissions et de méta-organisations).
Par ailleurs, cette thèse conclut qu’il y a, dans la construction du LEF, un poids particulier d’organisations professionnelles représentant des élites ainsi que de certaines ONG internationales de la première vague du féminisme, nées aux États-Unis, modérées, rodées au lobbying, et déjà européanisées. Elle révèle plus spécifiquement l’influence majeure du Conseil International des Femmes, qui pourrait expliquer en partie la position abolitionniste votée par le LEF en 1998. Enfin, elle propose une typologie de trajectoires biographiques menant au LEF, et montre qu’un basculement s’est opéré de l’idée d’un lobby féminin pour la construction européenne à celle d’un lobby européen pour la cause des femmes.
Membres du jury
Prof. Christine Manigand (Université Sorbonne Nouvelle), co-promotrice
Prof. Olivier Paye (UCLouvain), co-promoteur
Prof. Sophie Jacquot (UCLouvain), présidente du jury
Prof. Catherine Achin (Université Paris Dauphine), secrétaire du jury
Prof. Petra Meier (Université d’Anvers), membre du comité d’accompagnement
Prof. Yves Denéchère (Université d’Angers), évaluateur externe