Laurent Wartel - Le rapport au travail marchandisé et organisé numériquement par des plateformes. Une approche fonctionnelle du phénomène d’ubérisation du secteur du transport rémunéré de personnes à Bruxelles

ESPO Louvain-La-Neuve, Mons

décembre 13, 2021

14h30

Louvain-la-Neuve

LECL93 (Salle du conseil)

Le Recteur de l'Université catholique de Louvain fait savoir que

Mr. Laurent Wartel

soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention du titre de Docteur en sciences Politiques et Sociales

Le rapport au travail marchandisé et organisé numériquement par des plateformes. Une approche fonctionnelle du phénomène d’ubérisation du secteur du transport rémunéré de personnes à Bruxelles

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Résumé 

Depuis quelques années a émergé un phénomène qualifié d’« économie des plateformes », c’est-à-dire l’usage d’outils numériques, les plateformes, qui permettent de mettre en relation une offre et une demande en court-circuitant les professionnels, les producteurs, les prestataires, les réseaux et les modèles classiques d’une activité (p.e. Airbnb, Blablacar, Tinder, Deliveroo, etc.). Certaines de ces plateformes mettent en relation une offre et une demande de travail et c’est parmi celles-ci que l’on peut situer le phénomène dit « d’ubérisation », c’est-à-dire la marchandisation et l’organisation numérique de ce travail par les plateformes et hors du cadre salarié.

Cette recherche doctorale vise à mieux comprendre le rapport au travail « ubérisé ». L’étude de cas s’intéresse aux plateformes qui agissent dans le transport rémunéré de personnes à Bruxelles, c’est-à-dire les plateformes « LVC » qui échangent des tâches de type « chauffeur de taxi » (Uber et Heetch). Cet objectif de connaissance est concrètement poursuivi au travers de quatre grandes dimensions du rapport au travail : les trajectoires et les perspectives professionnelles, le sens que les chauffeurs donnent à leur travail (sa valeur, les attentes et les finalités), le rapport à un contenu (l’activité, ce qu’ils font concrètement) ainsi qu’une dimension plus structurelle (les rapports sociaux de production, une organisation numérique du travail, un contexte politico-juridique, etc.).

De plus, une perspective originale de cette recherche doctorale est la manière d’aborder cette dernière dimension structurelle. En effet, si l’ubérisation soulève différents enjeux, l’un des plus clivants est sans aucun doute le fait qu’elle remet en question le compromis salarial, notamment en créant un écart entre le statut d’« indépendant » des travailleurs et leur situation concrète de subordination. Or, la littérature en sciences sociales privilégie souvent cet aspect de l’ubérisation pour analyser les rapports sociaux de production. La perspective de cette recherche est différente, puisqu’elle étudie les effets de ces rapports sociaux selon une approche « fonctionnelle », c’est-à-dire en considérant d’abord au regard de la fonction de chacun dans la production (« apporteur en travail », « apporteur en capital », « apporteur en clients »). Enfin, la question de la subordination est également traitée d’un point de vue plus fonctionnel que juridique, c’est-à-dire que l’organisation numérique du travail est d’abord considérée dans son objectif de conquérir et conserver des parts de marché. De telle sorte, il est alors possible d’étudier les effets de cette organisation et du contrôle étroit des chauffeurs sur leur rapport au travail.

Membres du jury 

Pr. Patricia Vendramin (Université Catholique de Louvain), Promotrice et Secrétaire du jury.
Pr. Laurent Taskin (Université Catholique de Louvain), Membre du comité d’accompagnement et Président du jury.
Pr. Monique Ramioul (Katholieke Universiteit te Leuven), Membre du comité d’accompagnement et Membre du jury.
Pr. Sophie Bernard (Université Paris-Dauphine-PSL (France)), Membre du jury.
Pr. Mircea Vultur (Institut national de la recherche scientifique (Canada)), Membre du jury.

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