Ces 10 questions, rédigées par le CORA, le CORSI, le CORTA et l'AGL, ont été approuvées par la Commission électorale et posées aux candidats.
La diversité est une richesse et un moteur d’excellence pour notre Université. La politique EDI figure parmi mes priorités car c’est un axe que nous devons améliorer. Il faut l’aborder par la notion de diversité(s) : elle souligne la nécessité d’une approche intersectionnelle, ne délaissant aucune des dimensions : genre, origine, convictions religieuses, validisme, âge, précarité socio-économique, situation familiale… Accueillir et accompagner les diversités impose des projets d’inclusion et la recherche d’une égalité des chances.
Une des premières mesures consiste à institutionnaliser cet enjeu et à ramener toutes les compétences liées dans le portefeuille d’un prorecteur ou d’une prorectrice. Il ou elle devra travailler en collaboration avec le Conseil EDI, les vice-rectorats et les instances de l’Université.
Les États généraux EDI et le rapport « Harcèlement et violences de genre » ont permis un diagnostic de grande qualité et aboutissent à des propositions concrètes. La mission du prorectorat sera de présenter, sur cette base, une politique-cadre transversale et un plan d’action, sans exclure des mesures plus urgentes.
La priorité est de lutter contre les violences et le harcèlement ; c’est aussi, selon moi, respecter les diversités. Autre mesure prioritaire : veiller à la conformité de nos règlements à nos obligations légales. Sur ces bases, nous devons améliorer l’inclusion en :
- assurant un accueil des diversités à tous les niveaux des carrières : recrutement, missions, promotion, soutien à la parentalité, etc. ;
- ciblant les étapes des processus administratifs et les infrastructures qui fragilisent des parcours d’étude et de travail, lesquels ne peuvent eux-mêmes créer des discriminations ;
- renforçant nos dispositifs de sensibilisation et d’aide aux étudiants et étudiantes, évaluant le statut PEPS et étoffant l’accompagnement à l’entrée et pendant les études, y compris pour les étudiant·es en mobilité internationale.
La situation financière de l’UCLouvain est bonne, spécialement grâce à l’action vigilante de l’administratrice générale et de ses équipes qui assurent la gestion financière de l'Université. Dans le respect des compétences de nos instances, il faut, avec l’administratrice générale, dégager les budgets et les moyens nécessaires qui permettront au Conseil rectoral de mettre progressivement en œuvre les priorités relayées par la communauté et développées dans mon programme. Outre les ressources dégagées dans le budget ordinaire, plusieurs autres leviers d’action s’offrent à nous : le Fonds NEXT et les fonds externes tels que les Fondations, les pôles d’excellence, les fonds régionaux et le F.R.S.-FNRS.
Au rang des priorités, en concertation avec le Conseil académique et le Conseil d’administration, je relève :
- Mettre en œuvre des actions “EDI-Respect” et de lutte contre la précarité étudiante ;
- Soutenir le corps scientifique dans la réalisation de son (post-)doctorat ;
- Créer un mécanisme de financement interne (Louvain Bridge) pour de petits budgets de recherche permettant notamment d’attendre une source de financement ou assurer la finalisation d’une thèse entravée par des obstacles légitimes ;
- Sur la base d’une analyse des besoins, étendre de manière ponctuelle ou structurelle les cadres scientifiques, administratifs et techniques ;
- Augmenter les enveloppes des promotions et des congés de perfectionnement ;
- Renforcer le personnel technique, les logisticien.nes de recherche, data officers pour les recherches à long terme ;
- Améliorer les infrastructures d’apprentissage pour soutenir des pratiques innovantes ;
- Établir un Masterplan pour nos grands équipements scientifiques ;
- Investir dans la sécurité informatique.
Je serai attentive à nos huit campus, à nos trois secteurs, tout autant qu’aux services d’appui administratif et aux cliniques. Notre identité multisite et intersectorielle révèle l’étendue de nos activités, la variété de nos expertises, la richesse de nos collaborations et la vitalité de notre ancrage territorial. Elle mérite d’être mieux reconnue, mieux exploitée. Mieux “pensée”, elle peut renforcer notre sentiment d’appartenance à une même université.
Les évolutions successives de l’UCLouvain ont accentué le besoin d'une meilleure compréhension des réalités des sites et secteurs pour construire une identité respectueuse de sa pluralité. Nos structures de gouvernance doivent être soutenantes, stimulantes, représentatives, fédératrices, et permettre d’unir sans hiérarchiser ou mettre en concurrence.
Mon projet est d’évaluer et améliorer notre gouvernance de manière participative pour garantir le respect des personnes, secteurs et sites, dans la réalisation de nos missions et de nos responsabilités sociétales. Cela implique l'identification des difficultés et plus-values, la priorisation des améliorations, la planification des actions et leur mise en œuvre progressive.
Dans ma vision, appliquant le principe de subsidiarité, les sites doivent avoir des identités fortes, des services de proximité et le niveau d’autonomie nécessaire au déploiement de leurs priorités. Les secteurs sont appelés à se comprendre, s’intégrer et dialoguer. Les organes centraux doivent, quant à eux, veiller à ce que cette diversité s’inscrive dans une vision d’ensemble transparente, cohérente, alignée avec nos objectifs et obligations, et non discriminatoire.
Je veux garantir la représentation des sites au sein des instances quand elle est nécessaire, clarifier la répartition des compétences et lieux d’arbitrages, et améliorer le soutien technique, administratif, financier et scientifique. Je veux aussi inclure dans la réflexion les impacts concrets du multisite pour en réduire le « poids » : les déplacements inter-sites, les réunions, les courriers internes, les interactions avec les services centraux, etc.
L'Université doit offrir des formations (initiales et continues) et un accompagnement qui permettent d'asseoir une solide maîtrise disciplinaire et qui soient émancipatrices afin que nos étudiant·es disposent des bagages nécessaires, en tant qu’acteurs et actrices de premier plan dans la société.
Je compte mettre en œuvre l’équité, la diversité et l’inclusion à l’Université, prendre des mesures pour réduire la précarité étudiante (supports de cours, logement, bourses d’étude, garde d’enfants, santé mentale…) et offrir, sur chacun des sites, un environnement d’apprentissage propice à l’acquisition de connaissances et compétences.
Nos campus doivent être accessibles et durables, où les étudiant·es peuvent s’épanouir, s’ouvrir à la culture, s’adonner aux sports... Quel qu’il soit, le futur calendrier académique doit permettre une réelle appropriation des connaissances, soutenir l’engagement actif des étudiant·es et veiller à une meilleure régulation des émotions liées aux examens, tout en respectant l’accomplissement des missions académiques et administratives. Les actions concrètes seront renforcées pour soutenir la réussite des étudiant·es et répondre encore mieux à leurs besoins.
Je vise une Université qui propose des formations initiales et continues ancrées dans la recherche, innovantes et impliquantes, portées par un personnel enseignant hautement qualifié et passionné. Notre institution poursuivra la culture de liens forts au-delà de l’université avec les cliniques, les entreprises, les institutions, ainsi que les universités partenaires (KU Leuven, Namur, Circle U., The Guild…) et les Hautes Écoles car ils élargissent les opportunités des étudiant.es comme les enseignant.es, enrichissent leurs perspectives et sont une fenêtre sur le monde.
Il m’importe que les frontières géographiques et linguistiques s'effacent au profit de ponts académiques, connectant notre université idéale au savoir et au savoir-faire mondial, et que toute notre communauté participe à une science plus inclusive et diversifiée.
Notre Université doit continuer à développer des partenariats porteurs avec des opérateurs économiques, sociaux et culturels à l’échelle locale, régionale, nationale et internationale. Ces collaborations concernent les trois missions de l’Université et sont faites de fertilisations croisées. Certaines organisations soutiennent la recherche fondamentale ou appliquée, d’autres permettent à nos étudiant.es d’exercer et développer leurs compétences en stage, d’autres encore bénéficient de nos formations continues et de l’expertise de nos membres, etc.
Ces partenariats contribuent à assurer un ancrage fort de l’UCLouvain et lui confèrent un statut d’opérateur majeur du développement territorial. Il convient de soutenir ces initiatives et d’en stimuler de nouvelles. Réaliser un cadastre institutionnel des organisations partenaires (entreprises, associations, administrations) permettrait déjà de saisir l’ampleur de notre réseau collaboratif existant. Sur cette base, l’Université pourrait se doter d’un outil évaluatif pour réaliser un bilan de ses partenariats et de sa capacité de développement. Cela permettra de mieux soutenir chaque site ou entité sur sa zone d’influence afin de devenir la référence d’excellence dans ses domaines de compétences. Le renforcement des liens avec les cliniques en est un bel exemple.
Le dialogue entre les expert.es issu·es des milieux scientifiques et professionnels me tient à cœur et ces échanges permettront à l’Université d’assurer ses missions de diffusion des connaissances et savoir-faire, d’une part, et d’exercer un rôle plus “politique” grâce à une prise de position informée, proportionnée et réaliste dans un contexte de crises successives (sociales, économiques, sanitaires, politique, internationales …).
Ma volonté est de faire de l’UCLouvain un acteur de premier plan de la transition en Wallonie et à Bruxelles, et un exemple pour l’extérieur. L’UCLouvain a en effet une triple responsabilité dans le contexte de l’urgence écologique actuelle.
En tant qu’entreprise et institution de recherche et d’enseignement répartie sur plusieurs campus, notre université a une empreinte écologique non négligeable. Ma priorité est de rendre nos campus plus durables et d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2035, notamment par la rénovation des bâtiments et le soutien à une mobilité douce et multimodale, sans pour autant pénaliser la mobilité internationale des chercheurs.
L’université a aussi pour mission de développer les connaissances scientifiques nécessaires à la transition. L’UCLouvain doit être à la pointe de la recherche disciplinaire et interdisciplinaire sur la transition et soutenir les approches transdisciplinaires (faisant intervenir les acteurs de terrain), dont un bon exemple est le Tiers-lieu « Les Portes de la transition » à la Ferme de Lauzelle. L’expérimentation d’innovations techniques, agronomiques et sociales pour la transition doit être promue, tout comme la coopération internationale sur cette thématique.
Mais l’action la plus significative que l’UCLouvain peut entreprendre en matière de transition est de sensibiliser et former son personnel et les étudiant·es aux enjeux et aux voies du développement durable, en l’intégrant notamment dans la formation de base obligatoire en bachelier, dans les cours de master et dans la formation initiale des enseignants. Faire entendre la voix de l’UCLouvain dans les cercles influents et auprès des pouvoirs publics et de l’ARES fait aussi partie de mes priorités. À cet effet, je continuerai la mise en œuvre du Plan transition 2021–2026 et le renouvellerai en résonance avec les recommandations de l’Assemblée de la transition, que je souhaite pérenniser.
Pour limiter l’impact du coût de la vie sur le quotidien des étudiant·es, ma priorité sera de prendre des mesures fortes pour réduire les différentes formes de précarité, en prenant en considération les spécificités des sites. Il faut plaider pour une revalorisation des bourses d’études de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), augmenter les aides financières en soutien aux études (et mieux communiquer à leur propos), permettre l’accès à une nourriture saine à un prix abordable, accélérer la rénovation de nos kots, étendre l’offre de logement et renforcer l’offre de transport à mobilité douce vers les différents sites de l’UCLouvain.
J’évaluerai rapidement la faisabilité d’implémenter sur l’ensemble des sites de l’Université le système déjà en place sur le campus Saint-Louis permettant la gratuité immédiate des syllabus et une réduction de 50 % des ouvrages pour les bénéficiaires d’une bourse de la FWB, et assimilé·es.
Outre la planification d’une deuxième tranche de travaux prioritaires de rénovation lourde pour des logements UCLouvain, j’entends porter une attention aux possibilités d’augmenter l’offre de logements sur nos campus et envisager les alternatives en collaboration avec les villes et communes concernées et les agences immobilières privées.
Eu égard aux enjeux de santé publique, il s’agit aussi de continuer à interpeller les décideurs politiques pour que les établissements d’enseignement supérieur bénéficient d’un financement spécifique permettant d’assurer une réelle politique de soutien à la santé mentale.
Enfin, une réflexion approfondie menée en co-construction avec les personnes concernées portera sur la manière de reconnaître l’engagement étudiant, en particulier pour les étudiant·es mandataires au sein des structures de représentation et les responsables de l’animation étudiante.
Je porte une attention forte à cette problématique en lien avec la politique EDI (Q1). Je réponds à ces enjeux par la centralisation des compétences entre les mains d’un prorecteur ou d’une prorectrice. Dans le cadre de ce mandat, la lutte contre les violences et le harcèlement constitue le premier champ d’actions urgent.
Nous disposons du rapport du « Harcèlement et violences de genre » ainsi que des données (alarmantes) d’une récente enquête menée au sein de notre communauté étudiante. Le rapport offre de nombreuses recommandations qu’il faut prioriser et mettre en œuvre, en s’éclairant des résultats de l’enquête.
S’inspirant du rapport, mon programme identifie des actions tendant à mieux prévenir les violences et les discriminations et à agir lorsque celles-ci se produisent ainsi qu’à renforcer la confiance dans l’attention effective que nous y portons :
- Veiller à la conformité de nos règlements aux exigences légales et réviser nos procédures disciplinaires ;
- Se doter d’une communication « simplifiée » sur les structures compétentes pour recevoir les signalements et plaintes, ainsi que sur leurs missions et cadres de travail ;
- Disposer sur chaque site d’une première ligne d’écoute, d’information et d’orientation des déclarant.es ;
- Étendre les actions de sensibilisation et de formation, avec une attention aux situations de plus grande vulnérabilité (collectifs étudiants, résidences universitaires, relations de thèse, séjours internationaux); renforcer notre collaboration avec les collectifs étudiants et agir plus activement dans les lieux sensibles (festivités, baptêmes, résidences universitaires) ;
- Assurer une égale protection du personnel dont l’Université n’est pas l’employeur (personnes sur contrat extérieur, chercheur.euses en mobilité) ;
- Renforcer, au besoin, les services de sécurité lors de certaines activités ;
- Améliorer le reporting institutionnel sur les faits de violence et agir en conséquence.
L'UCLouvain est une research university qui innove et permet de répondre aux défis de nos sociétés, économies et environnements, à l'échelle locale et globale. Atteindre ces objectifs exige de s'appuyer sur les compétences, la créativité et la capacité d’innovation de nos scientifiques.
Se lancer dans un doctorat est une entreprise enthousiasmante inscrite dans un temps long. Nos chercheur.euses doivent être soutenu·es et accompagné·es à toutes les étapes de ce parcours, personnellement, scientifiquement et financièrement
Face à la diversité des domaines et méthodes de recherche, l’accompagnement du corps scientifique doit, d’une part, aider à la réalisation d’une thèse ou d’une recherche (postdoctorale) et d’autre part, au développement des compétences scientifiques, méthodologiques et transversales, afin de faciliter les carrières « pendant et après thèse ».
L’équipe « locale » (promoteur.rices, comité, pairs) a un rôle essentiel dans cet accompagnement qui ne se réduit pas à la simple direction ou encadrement mais aussi à maintenir la motivation et le développement des compétences du corps scientifique. L’équipe « locale » doit aussi être soutenue en lui permettant de développer des compétences d’encadrement porteuse en partageant, par exemple, les bonnes pratiques ou difficultés entre promoteur.rices par exemple.
Enfin, les écoles doctorales doivent permettre des échanges (inter-)disciplinaires, exposant à de nouvelles approches ou collaborations. Les services d’accueil, d’orientation et de conseil de carrière tout au long du parcours doivent aussi être renforcés et venir en appui.
Les conditions matérielles et financières doivent accompagner la réalisation d’une thèse ou d’un postdoctorat. D’une part, il faut veiller à une équité des moyens et des ressources en fonction du statut du corps scientifique (employé, boursier, projet). Lorsque des financements externes ne sont pas accessibles (p.ex. FNRS), une ligne budgétaire spécifique pourrait être créée au niveau de l'entité tout comme mieux exploiter les opportunités existantes (Erasmus+, accessible aux doctorant·es).
Concernant le personnel, l’employeur a des obligations résultant des Conventions Collectives du Travail et du Code du bien-être, spécialement en termes de prévention et gestion des risques psychosociaux et de réintégration à la suite d’une absence de longue durée. Je veillerai à ce que nous y répondions strictement, en concertation avec le CPPT, les conseiller·ères en prévention et les personnes de confiance notamment.
Ensuite, je ne dissocie pas le bien-être individuel du bien-être collectif. L’Université est aussi une communauté de personnes. Je veux animer cette dimension par l’organisation d’assises participatives autour de nos missions et valeurs. Je veillerai à la transparence et l’équité des procédures, notamment de promotion et de gestion des carrières, ainsi qu’à l’allègement des processus de décision. Ce sont des engagements organisationnels qui bénéficient aussi au bien-être.
Dès lors que le burn-out est une maladie professionnelle liée aux conditions et à la charge de travail, l’Université doit enfin veiller à prévenir l’apparition de telles situations. L'organisation du travail et des communautés de travail est déterminante. On peut déjà y répondre en redonnant du sens et du temps aux personnes par une série d’actions concrètes de mon programme, telles que revoir la charge académique, rendre l’organisation plus agile, accroître nos cadres, mais aussi valoriser les expertises.
Quant à la communauté étudiante, je m’attacherai à définir des priorités d’une politique de soutien à la santé mentale qui renforce les actions existantes et cherche, avec les acteur·rices concerné·es, spécialement les représentant·es étudiant·es, d’autres moyens de contribuer à mieux prendre soin de nos étudiant·es, du moins pour ce qui est dans notre maîtrise. Il me semble par ailleurs qu’agir en vue de renforcer la cohésion sociale (grâce au soutien aux collectifs étudiants) et la motivation individuelle dans les parcours d’étude (grâce à des pratiques d’enseignement innovantes et inclusives) peuvent être des mesures plus indirectes, mais bénéfiques.