Ces 10 questions, rédigées par le CORA, le CORSI, le CORTA et l'AGL, ont été approuvées par la Commission électorale et posées aux candidats.
Mon ambition est de porter cette politique de diversité, d’équité et d’inclusion (EDI) à l’avant-plan, et de lui conférer une dimension transversale au sein de toutes nos missions et de chacun des segments de la communauté universitaire. L’UCLouvain doit être reconnue en tant qu’espace inclusif et capable d’accueillir, de respecter et de valoriser les diversités, un espace où l’on peut étudier, rechercher et travailler dans un contexte humainement riche et satisfaisant.
Un dispositif majeur consistera en la nomination d’une prorectrice ou d’un prorecteur en charge de l’EDI, assisté·e d’une équipe, et disposant de moyens. Cette personne, en collaboration avec les autres membres du conseil rectoral, sera chargée d’une mission de stimulation, de promotion et d’évaluation d’une politique EDI incarnée entre autres par les mesures suivantes :
- Rendre effective l’égalité entre hommes et femmes, notamment dans le cours des études, l’accès au doctorat et dans la progression de la carrière (tous profils confondus) ;
- Améliorer encore la prise en charge des étudiant·es à profil spécifique (PEPS) en renforçant la cellule PEPS-IN et en la connectant mieux aux activités d’accompagnement de la réussite
- Former de façon systématique les responsables et les membres des commissions de recrutement et de promotion à la prise en compte des critères EDI ; élargir le module de formation à la lutte contre le racisme et les autres formes de discrimination
- Rendre accessible les bâtiments aux personnes à mobilité réduite et le communiquer efficacement
- Mettre en œuvre rapidement la déclaration COARA récemment signée, afin de mieux reconnaitre et valoriser la diversité des profils en recherche
- Organiser une véritable politique d’accueil des étudiant·es et des nouveaux et nouvelles engagé·es venant de l’étranger (en particulier hors UE), pour en faire une réelle expérience humaine positive et mutuellement enrichissante
- Mettre régulièrement à l’honneur un pays ou une région dans les pages d’actualités de l’Université, et les membres de notre communauté qui en sont originaires
Un dialogue permanent et une grande entente avec l’administratrice générale sont à mes yeux essentiels, seuls garants de dégager les moyens nécessaires à la réalisation des priorités définies ensemble.
La première priorité est certainement d’agir sur la surcharge, d’investir pour soulager les équipes et mieux accompagner les étudiant·es en difficulté, de veiller à un cadre de travail ou d’étude qui assure l’épanouissement de chacun·e. Les actions suivantes devront être financées :
- Permettre une reconnaissance hors-promotion, accompagner les fins de carrière
- Réduire le délai d’attente de promotion du personnel administratif et technique
- Mettre un terme aux disparités dans les frais de fonctionnement des doctorant·es
- Veiller à la gratuité des supports de cours obligatoires pour les boursier·es
- Soutenir les étudiant·es qui doivent travailler pour payer leurs études
- Accroitre de manière pérenne l’aide à l’encadrement des mémoires
- Accompagner avec des heures APH la réduction de la norme d’enseignement
- Assurer une autonomie des sites pour la réalisation de leurs projets spécifiques
- Envisager l’intérêt d’équipes volantes, de sous-traitance ou d’intérim pour les métiers en tension
- Renforcer le soutien logistique à la recherche
La seconde priorité renforce la première tout en permettant à l’UCLouvain d’assumer pleinement sa responsabilité sociétale. Les mesures suivantes auront un coût :
- Renforcer le financement FSR du soutien au montage et à la gestion de projets de recherche, y compris interdisciplinaires
- Créer deux fonds de recherche : un fonds RESTART et un fonds d’opportunité stratégique
- Poursuivre l’élargissement du parc de logements et sa rénovation
- Réduire l’empreinte écologique de l’université et de ses membres, notamment dans le développement du bâti (équilibre entre rénovation et/ou nouvelles structures)
- Optimiser les moyens de transport collectifs entre les différents sites
- Financer la mise en place de la politique EDI
- Renforcer la cellule PEPS-IN
- Améliorer les conditions d’accueil de tous les publics internationaux rejoignant l’UCLouvain
Facultés, instituts, secteurs, sites… L’UCLouvain n’a jamais été aussi plurielle. Chacun de ses trois secteurs est aujourd’hui concerné par le multisite. Cette pluralité est un atout mais également un défi si on veut qu’elle soit vécue comme une opportunité pour toutes et tous. Le relever impose pour moi d'inscrire le principe de subsidiarité au cœur de nos processus de décision et de fonctionnement. En assurant l'autonomie des entités, sans compromettre la possibilité pour l'université de définir des objectifs clairs et cohérents, la logique de subsidiarité entend confier la responsabilité des actions et décisions aux entités les plus directement concernées par celles-ci, qu’il s’agisse des facultés, des instituts, des secteurs ou des sites eux-mêmes. Localiser les processus dans les entités promeut la simplification administrative, et doit concourir à une culture institutionnelle où la confiance doit jouer un rôle central.
Les actions suivantes concrétiseront ma conception :
- Évaluer au travers d’un processus participatif le plan de développement de 2009 qui a créé la structure actuelle de notre université (la gouvernance, les structures et leur fonctionnement, l’organisation des secteurs, les relations entre les services centraux et les entités ainsi qu’entre les entités elles-mêmes, la ligne hiérarchique là où cela est nécessaire et la gestion des plates-formes technologiques)
- Formuler de véritables projets de sites et veiller à ce que ces derniers disposent des moyens et de l’autonomie d’action nécessaires pour les réaliser
- Permettre à chaque site de promouvoir des activités de recherche et d’enseignement différenciées
- Pour tous les sites, fluidifier et simplifier les interactions avec les administrations centrales, notamment pour la gestion des budgets et des travaux d’entretien des bâtiments
- Donner à chacun·e, y compris aux étudiant·es, les outils et les accès nécessaires pour exercer son métier ; mettre à la disposition de toutes et tous des espaces de travail sur tous les sites
La mission de l’université est souvent décrite sur base du triptyque « enseignement-recherche-service ». Ma vision est que cette manière de définir la politique d’une université n’est plus de mise. La recherche nourrit l’enseignement et inversement. Ils s’inscrivent tous deux dans une visée de service à la communauté et à la société. C’est la spécificité de l’enseignement universitaire, qui doit être constamment réaffirmée en collaboration étroite avec les universités belges et internationales. Une fois bien orienté·e, chaque étudiant·e doit pouvoir y trouver sa place, s’épanouir, bénéficier d’un accompagnement individualisé à la réussite et développer au mieux les compétences qui lui seront utiles. Pour moi, notre université doit aussi s’inscrire résolument dans une vision de formation tout au long de la vie (FTLV), dont le déploiement participe de la capacité de l’université à réagir et s’adapter aux besoins émergents d’une société en pleine mutation.
Cette ambition demandera de :
- Donner du temps aux enseignant·es pour évoluer : optimiser l'offre de cours et lutter contre l'obésité curriculaire
- Ajuster au mieux le rythme académique et le rythme scolaire
- Partager les enseignements issus du projet « Lutter contre l’échec, repenser la relation pédagogique » mené au sein du site Saint-Louis et les traduire en actions concrètes
- Adopter une politique forte de FTLV qui estompe graduellement la division actuelle entre formation initiale et formation continue
- Promouvoir l’évaluation effective des enseignements par les étudiant·es
- Valoriser/développer l’acquisition de compétences transversales
- Valoriser l’investissement et les compétences pédagogiques développées par les étudiant·es qui prennent des fonctions de représentation ou de monitorat
- Favoriser l’implémentation de dispositifs de type service learning là où ils sont possibles et justifiés
Comme vous le savez, la responsabilité sociétale de notre université est une de mes deux priorités. Afin d’assumer celle-ci, L’UCLouvain doit stimuler, favoriser et reconnaitre l’engagement de ses étudiant·es, de ses chercheur·euses et de ses enseignant·es. J’observe que le service à la société est parfois ressenti comme une mission moins valorisée. Je souhaite qu’il puisse devenir -pour celles et ceux qui le souhaitent- une partie intégrante de leurs programmes d’enseignement et de recherche. Cela implique entre autres de pouvoir encourager, soutenir et valoriser la participation au débat public de nos expert·es, en veillant à leur formation et à la pluralité des points de vue. Il en va de même du renforcement des dispositifs pédagogiques innovants, de type service learning, et des programmes de recherche transdisciplinaires, construits autour du dialogue entre différentes disciplines et mobilisant des méthodes participatives dans le cadre de partenariats avec des acteurs et actrices économiques, politiques et associatif·ves de la société. Placés devant des difficultés majeures, nos hôpitaux universitaires doivent être fermement défendus pour qu’ils puissent continuer à assumer leur rôle et leurs missions.
- Créer un nouvel organe consultatif, l’UCLouvain Advisory board for social responsibility and sustainability, qui veillera à renforcer les synergies de notre institution avec son environnement économique et social et dont la mission sera d’arrimer fermement notre université aux autres parties prenantes des défis des transitions
- Se doter d’un espace dédié à l’accompagnement méthodologique, le soutien à l’évaluation et la valorisation des recherches inter- et transdisciplinaires, avec le double enjeu d’une valorisation utile pour la société et pertinente pour la communauté scientifique
- Développer une communauté de pratique et une offre de formation spécifique à l’apprentissage académique par le service à la société
- Participer activement aux débats au niveau des commissions de planification de l’offre en santé, tant au niveau fédéral que de la fédération, et au conseil des hôpitaux universitaires
En son sens général, le terme transition se réfère au passage d’un état à un autre, de manière lente et graduelle, à la différence d’un choc. La transition socio-écologique qui sous-tend ma seconde priorité prendra la pleine mesure de cette temporalité et veillera à combiner le respect des limites planétaires et l’atteinte des objectifs sociaux. L’exemplarité doit devenir la norme, tant au travers de nos programmes d’enseignement que de notre recherche, de notre fonctionnement interne et de nos engagements et partenariats avec la société civile, en Belgique et à l’international. Si je suis convaincue que l’UCLouvain doit se montrer exemplaire et ambitieuse sur ces thématiques, je mesure pleinement les difficultés concrètes qu’une telle politique pourrait rencontrer, les dilemmes qu’elles ne manquera pas de soulever et les inévitables divergences de vues quant aux solutions à adopter. Ma préoccupation à cet égard sera de privilégier la pédagogie à la culpabilisation, la responsabilisation à la réglementation, l’incitation à la coercition, la co-construction à l’injonction autoritaire. Nous n’avancerons efficacement que si nous parvenons à intégrer ces enjeux dans un récit collectif qui rassemble la communauté UCLouvain et la met en mouvement vers un horizon que chacun et chacune aura pu s’approprier.
Je souhaite :
- Accélérer le Plan Transition là où nous le jugerons nécessaire, entre autres au regard des conclusions qui émaneront de l’Assemblée de la Transition
- Poursuivre un processus d'évaluation continue du plan à des fins d'adaptation et de poursuite, permettant aussi de prendre en compte de nouveaux défis émergents
- Réduire l’empreinte écologique de l’université et de ses membres, notamment au niveau de son bâti (équilibre entre rénovation et/ou nouvelles structures) et de la mobilité entre les sites
- Soutenir l’enseignement des enjeux des transitions, l’acquisition de compétences transversales et le développement de recherches transdisciplinaires
C’est une de mes préoccupations principales car elle est étroitement reliée à mes deux priorités. Sous la coordination du vice-recteur aux affaires étudiantes, l’administration de la vie étudiante et le service d’aide ont fait plusieurs progrès en ce sens, notamment avec le service jobs et les aides multiples proposées aux étudiant·es. Malgré cela, la santé et plus particulièrement la santé mentale de nos étudiant·es restent une réelle préoccupation et il est nécessaire d’aller plus loin.
Cela nécessitera notamment de :
- Renforcer le soutien aux étudiant·es à profil spécifique et aux étudiant·es en situation de précarité, y compris ceux et celles qui travaillent pour financer leurs études
- Mieux définir ce que l’on entend par « support de cours obligatoire »
- Veiller à leur gratuité effective pour les boursier·es
- Poursuivre l’élargissement du parc de logements et sa rénovation sur tous les sites, et réfléchir avec les étudiant·es sur la manière la plus équitable de définir les priorités d’accès
- Optimiser les moyens de transport collectifs intersites
- Garantir à chaque étudiant·e la mise à disposition des outils, applications et accès nécessaires à son travail, y compris un équipement informatique adapté
- Garantir sur tous les campus l’accès à un repas de qualité à prix le plus bas possible
- Tenir compte de la précarité étudiante lors de la réflexion sur les rythmes académiques
Pour moi, il est temps d’agir et je m’y engage. Le temps des constats et des réflexions est terminé, la communauté attend des actions concrètes et elle a raison. Tenant compte des travaux de la Commission Tulkens et du rapport issu des États-généraux EDI, il conviendra de discuter des mesures proposées avec la communauté, notamment au niveau du Conseil EDI récemment créé. Pour moi, il sera essentiel que les actions retenues soient réfléchies dans une vision globale, qu’elles emportent l’adhésion de la majorité d’entre nous et concernent toutes les facettes de notre vie universitaire. Ces actions engageront l’institution. Les moyens nécessaires y seront consacrés. A mon sens, il faudra aussi étendre les dispositifs au harcèlement moral et aux différentes formes de discrimination. Il sera essentiel de libérer la parole et d’assurer une prise en charge rapide et transparente des situations problématiques, tout en reconnaissant la nécessité d’assumer un risque raisonnable.
Je propose en particulier de :
- En matière de lutte contre le harcèlement, les discriminations et le racisme, identifier et corriger la violence institutionnelle là où elle se manifeste, et repenser un soutien pro-actif aux catégories vulnérables
- En matière de harcèlement et de violence genrées, veiller à travailler activement sur la prévention (formations), la protection (des victimes, des témoins, des lanceuses et lanceurs d’alerte, du droit de la défense) et la poursuite (commission disciplinaire, agissant selon des procédures claires et vérifiables)
- Simplifier et clarifier les voies de dépôt de plainte et assurer la totale indépendance de leur suivi
- Veiller, en ma qualité de rectrice, à une excellente coordination entre le vice-recteur ou la vice-rectrice à la politique du personnel et celui ou celle aux affaires étudiantes, de même qu’avec le prorecteur ou la prorectrice EDI et leurs équipes respectives.
Pour moi la recherche est l’essence même de l’université. Elle est en constante interaction avec l’enseignement et tous deux sont au service de la société. Le temps et les conditions de réalisation d’une recherche de qualité doivent absolument être respectés, tout autant que la liberté de chercher. Et ceci de manière identique dans les trois secteurs, en reconnaissant la diversité des obstacles spécifiques à chacun d’entre eux. Comme nombre d’entre vous l’ont expérimenté, l’engagement au service de la société, au service de l’institution ou dans les activités d’enseignement entraîne une réduction parfois importante du temps disponible pour la recherche. Par ailleurs, il semble également important d’accroître la réactivité de la recherche aux évolutions sociétales et la capacité de notre université de répondre à des sollicitations et de saisir des opportunités émanant d’acteurs sociaux. Enfin, le personnel scientifique temporaire a trop souvent été le parent pauvre des initiatives et des préoccupations, et ceci n’est plus acceptable.
Mes propositions sont de :
- Clarifier la structure d’encadrement des thèses et bourses postdoctorales et leur statut trop diversifié
- Continuer à agir de façon déterminée dans le domaine de la formation des promoteurs et promotrices, notamment en insistant sur l’importance du cycle de formation « Parcours de formation intégré en leadership » et sur la prévention du harcèlement
- Diffuser les bonnes pratiques concernant la comptabilisation des charges d’encadrement assurées par les assistant·es
- Valoriser l’investissement et les compétences pédagogiques développées par les assistant·es notamment à travers un « dossier de valorisation pédagogique »
- Se doter d’un outil de monitoring d’arrêt des thèses et des raisons de ces arrêts
- Mettre un terme aux disparités injustifiées dans les frais de fonctionnement dont disposent les doctorant·es
- Proposer au Conseil de la recherche de créer et doter deux nouveaux fonds de recherche : un fonds RESTART et un fonds d’opportunité stratégique
- Renforcer le financement FSR du soutien au montage et à la gestion de projets de recherche
- Renforcer le support administratif et/ou technique aux équipes de recherche là où cela s’avère nécessaire
L’épanouissement et le bien-être de toute personne au sein de l’UCLouvain est le ressort de toutes les actions et de toutes les réussites de notre université. Ils doivent donc mobiliser toute notre attention. Je souhaite que l’institution prenne soin - « care » - des personnes qui la composent plutôt que de se contenter de traiter - « cure » - les problèmes qui y émergent. C'est pourquoi je veillerai à inscrire les actions proposées dans un cadre emprunté à la prévention des risques psychosociaux au travail, reprenant les cinq leviers sur lesquels nous pouvons agir : l’organisation du travail, son contenu, les conditions de travail, les conditions de vie au travail et les relations interpersonnelles. Je m’assurerai que les membres du personnel ainsi que les étudiant·es soient pleinement parties prenantes de ce processus. Le terme même de « communauté universitaire » pourra ainsi (re)faire sens.
Les actions suivantes seront prioritaires :
- Redéfinir la mesure de la charge des académiques de manière à mieux rendre compte de la diversité des situations et de l’ensemble des composantes de cette charge et mettre en place un plan pluriannuel de réduction de celle-ci
- Développer un outil pour objectiver la surcharge de travail des étudiant·es
- Accroitre de manière pérenne l’aide à l’encadrement des mémoires dans tous les secteurs, selon des modalités spécifiques à la diversité des pratiques
- Favoriser une large communication autour de la « Charte d’équilibre des temps de vie » et de la Convention collective « Télétravail », mais aussi par la diffusion/valorisation de bonnes pratiques visant un « présentiel de qualité » et un « droit à la déconnexion »
- Développer la reconnaissance au travail en promouvant une politique globale de gestion des carrières : encourager et accompagner la formation, améliorer le feed-back, mettre en place une reconnaissance hors promotion
- Garantir à chaque membre du personnel la mise à disposition des outils, applications et accès nécessaires à son travail
- Soutenir davantage les doyen·nes et président·es d’institut ainsi que tous les responsables d’équipe dans leur rôle managérial, notamment face aux difficultés qu’ils ou elles rencontrent