C’est au 2ème étage que se trouve cette curieuse boite noire remplie d’objets tout aussi curieux. De quoi s'agit-il exactement et comment compose-t-on un « cabinet de curiosités » ? Elisa de Jacquier, responsable du Service expositions du Musée L, vous l’explique en images !
Retour aux origines
Les cabinets de curiosités apparaissent au 15e siècle dans l’Europe de la Renaissance. Ils consistent en un petit meuble (ou parfois une chambre entière), qui réunit toutes sortes d’objets étranges, bizarres ou exotiques. Une panoplie de « jamais-vu » destinée à titiller notre imagination et, parfois aussi, à nourrir nos fantasmes de lointains inconnus.
Très vite, collectionneurs et savants ressentent le besoin de trier et de classer ces objets en catégories diverses. Ils distinguent ainsi les Naturalia, qui désignent des éléments issus de la nature - alors considérés comme des créations divines - comme des rostres de poisson-scie, des coraux, des coquillages ainsi que des prétendues cornes de licorne (en réalité des dents de narval).
À l’opposé, il y a les Artificialia qui regroupent des objets fabriqués par l’homme, comme des armes ou des automates dont les cours princières sont alors particulièrement friandes.
Par la suite, les catégories s’affinent et se diversifient pour inclure entre autres des Exotica, qui regroupent des objets ethnographiques mais aussi des plantes et animaux exotiques (on y trouve donc un mélange de Naturalia et d’Artificialia) ; des Scientifica représentés par les instruments scientifiques qui accompagnent le développement sans précédent de la recherche scientifique ; ou encore des antiquités, qui témoignent à la fois du nouveau regard posé sur la période antique et de la naissance d’une nouvelle discipline : l’archéologie.
Le cabinet de curiosités du Musée L vous invite à découvrir « l’incroyable diversité du monde ». Il se compose d’une collection d’objets hétéroclites glanés dans les collections du musée mais aussi dans les différentes facultés de l’UCLouvain : modèles de cellules, écorché de cheval en carton, plastinat de pied, fioles de cristaux colorés, squelettes d’animaux intrigants, papillons et scarabées… Il constitue une passerelle inattendue entre notre prodigieuse faculté d’étonnement et les différentes disciplines de la recherche et de l’enseignement universitaires.