Légitimé par les mesures de confinement, le digital va-t-il d'autant plus prendre le pas sur l'humain ? Pour Mark Hunyadi, professeur de philosophie morale et politique à l'UCLouvain, la sortie de crise est au contraire l'occasion d'en abolir les facettes qui, dit-il, " automatisent nos esprits ". Un article de Christophe Leroy.
"Des visioconférences pour le travail. Une soirée Skype avec les amis. Un échange sur le suivi d'une commande en ligne avec un chatbot, ces robots dialogueurs que la langue française traduit par " agents conversationnels ". Un paiement à la caisse automatique d'une grande surface. Et puis, entre tout cela, dans un indescriptible désordre : Facebook, Netflix, Instagram, YouTube, des mails, des pubs ciblées à n'en plus finir, entre les textes, les vidéos, les stories, des notifications pour acheter, jouer, se reconnecter... Bzz, bzz, bzz... Le vibreur du smartphone n'arrête plus".
Mark Hunyadi plaide pour la fin d'un asservissement à l'ère de la donnée.