Études techniques des céramiques archéologiques : la question du façonnage

Louvain-La-Neuve

11 octobre 2021

Liège

Salle « petit physique », place du XX-août

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La journée se déroulera en présentiel et en distanciel. L’inscription à la journée est obligatoire 

Si la reconstitution de la première étape de la chaîne opératoire - stratégies d’acquisition et de préparation des matières premières - est désormais davantage présentes dans les études céramologiques, notamment via les analyses de provenance qui l’abordent de manière indirecte, le façonnage - deuxième étape du processus- n’est que rarement étudié en archéologie. Beaucoup de travaux se limitent en effet à une distinction entre céramiques modelées, ou « faites la main » et céramiques tournées. Ces deux procédés sont encore trop souvent mis en opposition, le premier étant envisagé comme rudimentaire, issu d’une production domestique sans grande maîtrise technique, le second étant parfois considéré comme le reflet d’un développement technologique supérieur, signe d’une spécialisation voire d’une industrialisation accrue de l’artisanat.

Le faible intérêt porté aux techniques de façonnage s’explique notamment par la complexité de la reconnaissance de ces dernières à partir du matériel archéologique. Une complexité par ailleurs accrue par les résultats des recherches anthropologiques, ethno-archéologiques et expérimentales de ces dernières décennies qui ont mis en évidence l’immense diversité des techniques et des variantes possibles.

À titre d’exemple, l’identification tant en contexte dit ‘ethnographique’ qu’au sein de certains corpus archéologiques de techniques mixtes mobilisant l’usage du tour ou du tour lent pour la finition d’une ébauche non tournée apporte désormais un éclairage nouveau sur la question du développement et de la propagation de cet outil en Méditerranée. Toutefois, la polysémie de certaines traces visibles sur les poteries et la difficulté d’établir un lien récurrent entre le mobilier archéologique et les référentiels expérimentaux et ethnographiques demeurent problématiques. De nombreuses questions se posent encore : est-il possible d’établir un protocole valide pour l’étude des techniques de façonnage du matériel archéologique céramique ? Et par quelles méthodes ? Comment faire la différence entre l’utilisation d’un tour rapide et d’une tournette ? Cette distinction est-elle elle-même généralement pertinente? Peut-on faire un lien entre techniques de façonnage et organisation de la production ?  De quelle manière l’étude des techniques de façonnage peut-elle nous renseigner sur les transmissions de savoirs et sur les contacts entre les artisans ? À l’échelle régionale (ou plus large), que peut-on apprendre de la répartition géographique des différentes techniques ?

En guise d’introduction à cette journée, nous aurons le plaisir d’accueillir, Georges Mouamar, chercheur au National Museum of Denmark, et Guillaume Florent, archéologue-céramologue (Archéopole- Université de Lille 3, Halma- UMR 8164). Le premier travaille sur la chaîne opératoire des céramiques du Nord Levant à l’Âge du Bronze. Le second nous proposera un renouvellement méthodologique en cours visant à appréhender la chaîne opératoire céramique.

Pour modérer et conclure les discussions à cette journée, nous aurons le plaisir de compter sur la participation de Valentine Roux, Directrice de recherche au CNRS, dont les nombreux travaux étudient les processus des changements céramiques via une analyse technologique des assemblages, notamment le façonnage des céramique produites dans le Levant Sud et Nord entre le 5e et le second millénaire avant notre ère.

  • Roux V. (coll. M.-A. Courty), 2019. Ceramics and Society. A technological Approach to Archaeological Assemblages. Springer Nature.
  • Roux V. (coll. M.-A. Courty), 2016 (2017, 2nd édition). Des Céramiques et des Hommes. Décoder les assemblages archéologiques. Presses Universitaires de Paris Ouest, Nanterre.

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