24 octobre 2017
Que nous apprennent les sciences cognitives de la lecture ? Cette question était au cœur de la conférence inaugurale du cycle dédié à la lecture numérique. Ecoutez la présentation des intervenants en vidéo.
C'est à Louvain-la-Neuve que le cycle de conférences dédié à la lecture numérique s'est ouvert le 24 octobre dernier. Organisé à l'UCL en partenariat avec les ambassades de France et d'Allemagne, le Goethe Institut, l'Alliance française, ce cycle comprend quatre rendez-vous (24/10, 7/11, 21/11 et 28/11), au cours desquels divers intervenants belges, français et allemands réfléchissent aux bouleversements apportés par le numérique, au support papier qu’est le livre, et à la lecture.
La rencontre du 24 octobre portait sur les processus cognitifs liés à la lecture et à son apprentissage. Il est en effet possible aujourd'hui, grâce aux progrès des techniques d’imagerie cérébrale de cerner les zones qui sont activées lors de la lecture. Or il s’avère que l’acte de lire est extrêmement complexe pour notre cerveau de "primate". Quels sont les fondements cognitifs de la lecture ? Comment s’articulent-ils avec ceux du langage parlé ? Que signifie apprendre à lire ?Existe-t-il des méthodes d’apprentissage meilleures que d’autres ? Autant de questions autour desquelles ont échangé Laurent COHEN (INSERM), Johanna RIMMELE (Max-Planck-Institut für empirische Ästhetik), et Marie VAN REYBROECK (Institut de recherche en sciences psychologiques de l’UCL). Modération: Françoise MASUY, Premier maître de langues au Département de français de l'Institut des Langues Vivantes de l’UCL (ILV).
Visionnez la conférence :
QUESTIONS - REPONSES
> Téléchargez le résumé des interventions: Le cerveau lecteur (Laurent Cohen) | Apprendre à lire ou les débuts d’un apprentissage complexe (Marie Van Reybroeck)
Laurent COHEN (France)
Professeur de neurologie, chercheur en neuropsychologie et neuroimagerie, Laurent Cohen est professeur de neurologie à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, et coresponsable de l'équipe PICNIC Lab au sein de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM) à Paris.
Ses recherches actuelles portent notamment sur les mécanismes cérébraux de la lecture. Il associe l'étude de patients cérébro-lésés et de sujets sains, les méthodes de la psychologie expérimentale et de l'imagerie cérébrale anatomique et fonctionnelle.
Il contribue à la diffusion dans le plus large public des progrès des neurosciences cognitives, à travers des chroniques télévisées régulières (Allô docteurs sur France 5) et la publication d’ouvrages : L'Homme thermomètre : le cerveau en pièces détachées (Odile Jacob, 2008) ; Pourquoi les chimpanzés ne parlent pas : et 30 autres questions sur le cerveau de l'homme (Odile Jacob, 2011) ; Pourquoi les filles sont si bonnes en maths : et 40 autres histoires sur le cerveau de l'homme (Odile Jacob, 2012).
Johanna RIMMELE (Allemagne)
Collaboratrice scientifique à l’Institut Max Planck d’Esthétique empirique à Francfort-sur-le-Main.
Johanna Rimmele est chercheuse en neurosciences à l'institut Max-Planck d’esthétique empirique. Elle a mené des recherches à l'université de Leipzig, au centre hospitalier universitaire d’Hambourg-Eppendorf, ainsi qu’à l’université de New York et à l’Albert Einstein College of Medicine à New York.
Son domaine de recherche est celui des mécanismes neuronaux du traitement du langage parlé. Et en particulier comment, au départ de signaux acoustiques, se forment des représentations abstraites, nécessaires par exemple à la compréhension de mots. Pour analyser les mécanismes et réseaux neuronaux sous-jacents, elle se réfère notamment à la neuroplasticité. Elle explore ainsi comment des réseaux neuronaux sont modifiés par les processus de vieillissement cognitif ou de privation sensorielle chez des aveugles de naissance. Avec ses collègues de l’Institut Max Planck d’esthétique empirique, Johanna Rimmele travaille à une approche interdisciplinaire du traitement du langage et de la musique.
Marie VAN REYBROECK (Belgique)
Professeure à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’UCL.
Marie Van Reybroeck enseigne l’apprentissage et les troubles du langage écrit dans les programmes de master en logopédie et de master en sciences de l’éducation. Elle est membre de l’Institut de recherche en sciences psychologiques. Ses travaux portent notamment sur les processus cognitifs d’apprentissage de la lecture et de l’orthographe chez les enfants en général et chez les enfants dyslexiques, ainsi que sur l’efficacité des interventions en classe ou dans le cadre d’une prise en charge d’enfants présentant des difficultés d’apprentissage. Elle s’intéresse en particulier à l’efficacité de plusieurs dispositifs pédagogiques permettant de débuter l’apprentissage de la lecture.
Organisé à l’UCL en partenariat avec les ambassades de France et d’Allemagne, l’Alliance française, le Goethe Institut, ce cycle de conférences compte quatre rendez-vous qui auront lieu en octobre et novembre 2017. Ouvert à toutes les personnes intéressées par la lecture (numérique) et ses différents aspects, ce cycle accueille, lors de chaque panel, des artistes, des chercheurs, des écrivains français, allemands et belges qui dialogueront et partageront le fruit de leurs réflexions et répondront aux questions que le public se pose.
Depuis 2013 et le 50ème anniversaire du Traité de l'Elysée scellant l’amitié entre la France et l’Allemagne, chaque année, les Ambassades de France et d’Allemagne en Belgique, l’Alliance française de Bruxelles-Europe et le Goethe-Institut Brüssel s’associent pour organiser ensemble une manifestation dans le cadre du Fonds Culturel Franco-Allemand. Cette année, en lien avec l’invitation de la France en tant qu’invitée d’honneur à la Foire du Livre de Francfort qui s'est tenue du 11 au 15 octobre dernier, il s’agit d’une série de quatre conférences-débats où divers intervenants belges, français et allemands réfléchiront aux bouleversements apportés par le numérique, au support papier qu’est le livre, et à la lecture. Le numérique induit des changements profonds dans nos façons d’apprendre et d’enseigner. L’UCL s’intéresse à cette dimension et considère que les nouvelles technologies peuvent favoriser la collaboration, la création, l’acquisition et la diffusion de connaissances. C’est ainsi que ces conférences-débats sont inscrites au programme de l’année thématique 2017-2018 de l’UCL consacrée aux Mondes Numériques. |
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> Contact : xaviere.lucas@uclouvain.be
Cette conférence fait également partie des activités organisées dans le cadre de la saison culturelle de l'UCL |