Lauréats et mentions du Prix DUYVER

Bruxelles Saint-Gilles, Louvain-La-Neuve, Tournai

Dans la caftégorie : TRAVAIL REFLEXIF

Prix 2019
Elodie DEGAVRE : “La vie en kit”, une démarche où s’articulent film, écrits et recherches sur l’architecture.

Dans le travail réflexif qu’elle propose au Prix Charles Duyver sous le titre de « La vie en kit », Elodie Degarve présente en principal l’article « Assemblages heureux » qu’elle a publié dans l’ouvrage « Les utopies de Jean Englebert » (ouvrage coordonné par Sebastien Charlier). En outre, elle recadre ce texte, que le jury a estimé aboutit, dans le processus déjà très riche d’une recherche multiforme qu’elle mène depuis plusieurs années autour du thème de la participation des futurs habitants au processus de conception de leur logement, tel qu’il fut développé dans les années 1970. Plus particulièrement dans le contexte belge, Elodie Degarve s’attache à trois grandes figures : Lucien Kroll avec notamment la Mémé à Woluwé-Saint-Lambert, Jean Englebert avec le système Patze-Englebert, et Paul Petit avec ses logements modulaires en acier à Sart-Saint-Nicolas. Chez ces architectes engagés, la notion de « composants » est un commun dénominateur conceptuel. Développés à l’occasion d’une exposition, d’explorations d’archives, de rencontres d’usagers, de l’élaboration d’un film, de conférences et de la rédaction de l’article présenté au Prix Charles Duyver, les sujets passionnants abordés par Elodie Degarve sont très parlant pour les architectes de la génération formée dans les années 1970, mais également plein d’enseignement à transmettre auprès des générations actuelles et futures. L’adaptabilité du logement aux besoins et attentes des usagers reste plus que jamais d’actualité. Par ailleurs, le travail d’Elodie Degarve montre que l’engouement contemporain pour le bois dans la construction trouve dans le travail de Jean Englebert les sources pionnières de qualités spatiales particulièrement bien vécues par les habitants.


MENTION
Charlotte LHEUREUX : Architecture du rythme/ Rythmes d’architectures
Révéler un invisible de l’architecture, en donnant à voir la transformation du cadre visuel autour du corps se mouvant entre les limites bâties et ses modes particuliers de représentation par un diagramme innovant, a attiré particulièrement l’attention du jury.
Cette approche/ recherche nouvelle de la promenade architecturale et de son rythme dans un processus de réflexion réciproque est encouragée par l’octroi d’une mention.


MENTION
Cécile VANDERNOOT : Un essai intitulé « Art public » paru dans l’ouvrage : Jean Glibert
Le jury souligne l’importance et l’actualité du thème traité par Cécile Vandernoot dans son article « Art public », à savoir : l’intégration d’œuvres d’art dans les espaces publics. Il apprécie en particulier la façon dont l’auteure replace l’activité artistique de Jean Glibert dans l’histoire des politiques de soutien à l’art public en Belgique pour en rappeler les conditions de réalisation, souvent compliquées, et mieux en apprécier les succès.


Dans la catégorie : ŒUVRE ARCHITECTURALE

Prix 2019
Laure BERTRAND : Reconversion des anciennes faïenceries Boch à La Louvière en Centre d’Art et de Design Céramique
Cette réalisation d’une grande franchise structurelle et formelle se situe à la rencontre d’un renouveau de ce qu’il y a de plus intéressant dans le brutalisme, ce courant initié par d’immenses figures de l’architecture telles que le Corbusier, avec la pureté du minimalisme entrepris par le Bauhaus à Dessau. Par rapport à ces références retrouvées du XXème siècle et à l’opposé de la tabula rasa qui en étaient le prélude, la contemporanéité de ce projet résulte notamment de la réutilisation judicieuse de structures anciennes associée aux matériaux nouveaux qui l’habillent et l’éclairent. Ce choix traité avec intelligence et simplicité confère une grande fluidité aux espaces d’exposition, de vente et de travail. En outre, le jury a particulièrement apprécié le parti du patio au premier étage qui rassemble et intériorises-en un lieu serein l’essentiel des fonctions du bâtiment, le travail et la résidence, tout en connectant cet espace avec le parc urbain au travers d’une large et profonde fenêtre formant une loggia couverte, amplement ouverte en façade.


MENTION
Yannick MIARA, École d’architecture de Kigali : Déjà auréolée de plusieurs distinctions internationales, cette réalisation enthousiasmante répond à la volonté récente du gouvernement rwandais de développer une formation locale en architecture. Conçu par l’agence strasbourgeoise Schweitzer et associés, ce projet tonique dont l’inspiration oscille entre les cases d’un village traditionnel et la silhouette des volcans rwandais, se présente en lui-même comme un outil pédagogique où la richesse architecturale se passe de toutes solutions techniques sophistiquées. Pour autant, son édification confiée à Yannick Miara en tant qu’architecte d’opération, n’a nullement rejeté les apports architectoniques contemporains, tout en ayant principalement recours aux savoir-faire traditionnels, et à l’utilisation prioritaire des filières, ressources et matériaux locaux.


MENTION
L’ambition de l’ordinaire : Jean-Philippe Jasienski et Alba Urena Jover Architectes (Jean-François Rondeau stabilité)
Cette réalisation, intitulée l’ambition de l’ordinaire, porte bien son nom. Une maison mitoyenne minuscule de 3 mètres de large et un budget de travaux très modeste.

Le jury a particulièrement apprécié la manière avec laquelle l’ensemble est littéralement transcendé par le projet. Il vise l’essentiel. Tout devient grand avec si peu d’espace, tout devient généreux avec si peu d’argent. Ce degré zéro de l’architecture, au sens de la neutralité stylistique, nous rappelle à l’ordre quant à l’office de l’architecte, quant à l’essence du projet d’architecture : Décidément, il n’y a pas de petit projet.
 


MENTION
Christophe PHAM, LABEL architecture

École Arc-en-ciel située à Saint-Josse-ten-Noode :L’augmentation de la capacité actuelle de l’école, par la création de nouvelle classes et d’espaces de récréation ainsi que l’optimisation d’une aile existante, donne à voir et à vivre de nouveaux lieux de grandes qualités architecturales.

Le jury a particulièrement apprécié la poétique spatiale qui résulte de l’ensemble des interventions ainsi que la dialectique subtile entre la nouvelle matérialité au regard de celle qui préexistait.


Publié le 12 novembre 2019