Cours : Histoire de l'architecture : enjeux contemporains LBARC2140. Bruxelles Saint-Gilles ; 3.00 crédits ; 30 heures.
Enseignant : Gregorio Carboni Maestri, PhD
Exercice : recherche-étude référencée sur une thématique libre liée à l’histoire de l’architecture contemporaine (1980-2020)
Objectifs : ce module, qui se déroule principalement sous forme de séminaires ex cathedra, porte sur l'histoire de l'architecture contemporaine, se limitant à la période allant de 1980 à nos jours. Un regard critique sur le construit qui ne peut se faire qu'en élargissant l'horizon afin de le restituer dans un contexte large (intellectuel et artistique, social, politique, économique, etc.) Le cours appréhende le monde bâti dans sa dimension historique et adopte, pour ce faire, une approche socio-historienne, avec toutes les difficultés inhérentes à ce genre d'exercice. Les classes ont pour objectif de fournir aux étudiants une formation critique sur les événements essentiels de l’évolution de l’art de bâtir et de l'urbanisme des dernières décennies du XXe siècle et des 20 premières années du XXIe. On vise à fournir les rudiments d'une méthodologie d'approche historique correcte, en se concentrant sur les relations existantes entre projet et narration historique ainsi qu'entre environnement construit et ville. Le tout se divise en parties générales et monographiques, sans que cette division soit binaire et organisée en compartiments étanches. Fait inhabituel pour un séminaire d'histoire de l'architecture contemporaine, la question du patrimoine historico-architectural est également mise au premier plan : dans sa grande cohérence, il constitue un élément de base destiné à conditionner la discussion autour du sort de l'architecture et des villes internationales.
Exercice : Les étudiants sont invités à approfondir un thème avec leur propre itinéraire bibliographique sous forme d'un travail écrit individuel. La liste de thèmes est libre, à condition qu’il s’agisse d’une question d’histoire, de problématiques spatiales actuelles. Toute question d’ordre économique, sociétale, écologique, etc., doit contribuer à une description analytique et critique du domaine architectonique (le projet, le bâti, l’espace, l’urbain, etc.) Un domaine, donc, central, et non périphérique, ni vu sous sa forme phénoménologique ou postmoderne. Le travail peut toucher à la « petite histoire » (les anecdotes qui se rattachent à une période historique) ; à la « grande histoire » (les grands évènements) ou de l’historiographie (l’évolution de l’étude historique…) Une connaissance reposant sur l'observation et la description des faits (et non pas l'imagination). Il ne s’agit pas d’un paper didactique ou compilateur, ni de se concentrer trop sur des exemples individuels au détriment d'une discussion plus organique et large. Plutôt, d’un travail articulé et argumenté, avec une orientation historico-sociologique, contribuant à exprimer implicitement une opinion. En somme, une recherche scientifique de niveau universitaire. Les travaux peuvent être aussi des articles répondant à des appels à contribution ou des « états de l’art » bibliographiques sur une question précise ou s'encadrent dans un TFE en phase d’écriture. Certaines pages Wikipédia ont aussi été réalisées, ainsi que des organigrammes théoriques sur l’architecture du XX siècle.
Illustrations :
Photo d’un tronçon de la Seine représentatif de phases récentes de la postmodernité : un monument de pouvoir, la BNF (Dominique Perrault architecture, 1988-1996), un quartier spéculatif, Tolbiac (années 1990-2000), les tours Duo à Ivry-sur-Seine (Ateliers Jean Nouvel 2017-2022).
Projet spéculatif dans une publicité pour une gated city au Brésil : thématiques normalement absentes de tout cours d’architecture contemporaine. Pour notre cours, ce matériel est considéré nécessaire à la compréhension de ce qu’est l’environnement architectural dans toutes ses contradictions. La même chose vaut pour l’étude des nouveaux moyens de communication, tels Instagram, par lesquels passe désormais une grande partie de la communication liée à l’architecture. Nous nous interrogeons, aussi, sur comment est présentée l’architecture dans la presse, et comment le discours journalistique tende à la déposséder de toute tension théorique et politique.
Vessel est une « attraction architecturale » construite dans le cadre du projet de spéculation immobilière du Hudson Yards à New York (Thomas Heatherwick, 2016-2019) définitivement fermée à la suite de nombreux suicides et désormais utilisée comme hubpublicitaire. Un autre des innombrables cas d’étude affrontés avec les étudiants dans ce cours.
Gênes, la Superba, capitale de la Riviera, fut l’un des plus puissants ports d’Europe. Aujourd’hui c’est une ville industrielle qui vit crises et transformations représentatives d’enjeux typiques de la ville européenne. Sur cette photo on voit deux projets emblématiques des années de la phase de grands travaux dans un des plus vastes centres historiques du monde : en avant-plan la faculté d’architecture (Ignazio Gardella, 1972-1990) et, sur le fond, l’extension du Théâtre Carlo Felice (Aldo Rossi, 1984-1991).