17 avril 2021
"Le projet « Gudule » tient son nom du fonds Sainte-Gudule, une collection de plus de 500 manuscrits musicaux des 17e et 18e siècles composés en grande partie par des compositeurs bruxellois attachés à la collégiale Sainte-Gudule et à la Chapelle royale. Il a pour objet de rassembler différents acteurs de la musique ancienne autour de ces manuscrits pour les revaloriser et les rejouer dans l’esprit de l’interprétation historiquement informée, c’est-à-dire en se rapprochant le plus possible des goûts et des pratiques de l’époque, notamment par l’utilisation d’instruments anciens ou de copies.
Ce projet, financé par le fonds pour la recherche-création, est directement lié aux recherches en musicologie que je mène avec ma promotrice de thèse Anne-Emmanuelle Ceulemans. Ces travaux partent du constat d’une absence de standardisation dans la famille du violon dans les anciens Pays-Bas méridionaux (types d’ensembles, dénomination des instruments, taille des violons conservés, etc.) et de la carence de répertoire de nos régions dans les interprétations de musique ancienne.
Le projet consiste dans un premier temps en trois journées d’étude au cours desquelles des musiciens spécialisés en musique ancienne - Hervé Douchy, Benoit Douchy, Bernard Woltèche, Nicolas Achten, François Fernandez, Yun Kim et Maxime Melnik - ont interprété des œuvres du fonds sur des copies et reconstitutions de violons bruxellois dans un processus d’expérimentation et de réflexion commune. Ces copies sont réalisées par les luthiers Geerten Verberkmoes et Mirte Maes (Hogeschool Gent). Les résultats sont ensuite partagés publiquement sous la forme d’un concert-table ronde enregistré début mai à la Chapelle Saint Roch en Volière à Liège.
C’est grâce à la richesse de cette interdisciplinarité que peuvent se reconstituer les récits musicaux du passé
En amont du projet « Gudule », une série d’acteurs a déjà contribué à l’avancement de ces recherches : le Pôle d’imagerie médicale des cliniques universitaires Saint-Luc (équipe d’Emmanuel Coche), l’École Polytechnique de Louvain (équipe de Paul Fisette) et la Bibliothèque du Conservatoire de Bruxelles (Olivia Wahnon de Olivera). Tous ces acteurs sont réunis avec les musicologues, les musiciens et les luthiers lors d'une table ronde pour échanger sur leur contribution et les problématiques auxquelles ils ont été confrontés. En effet, c’est grâce à la richesse de cette interdisciplinarité que peuvent se reconstituer les récits musicaux du passé."
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