L'endocytose... sous pression

Bruxelles Woluwe

 

L’équipe du Pr Philippe Gailly (Institut des neurosciences, IoNS) et le Docteur Roberta Gualdani ont pu montrer que des défauts dans l’endocytose contrôlée par le canal TRPV4 peuvent être à l’origine de la protéinurie - un excès de protéines dans les urines -, un symptôme commun à de nombreuses maladies rénales. Cette découverte a été publiée dans la revue Science Signaling.

Plusieurs fois par jour, les reins filtrent le sang, et l'eau filtrée, les solutés et les protéines comme l'albumine sont réabsorbés par des structures appelées tubules et retournent dans la circulation (raison pour laquelle on ne trouve ni sucre ni albumine, par exemple, dans les urines). 

On sait d’autre part que les cellules convertissent les forces mécaniques de leur environnement en processus biochimiques. Les forces subies se manifestent sous forme d'étirement de la membrane, de contrainte de cisaillement, de pression osmotique, de texture et de rigidité cellulaires. Ce processus se traduit par un certain nombre d'effets physiologiques.

L'effet pulsatif de la pompe cardiaque 

L’équipe du Pr Philippe Gailly (Institut des neurosciences, IoNS) et le Docteur Roberta Gualdani étudient le rôle de certains canaux ioniques (des protéines membranaires) dans le rein et en particulier ceux qui laissent passer le calcium. Ils ont constaté que certains de ces canaux sont mécano-sensibles c’est-à-dire qu’ils sont activés quand la cellule est étirée. Quand le liquide arrive dans les tubules, ceux-ci se distendent sous l’effet pulsatif de la pompe cardiaque, ce qui contribue à faire rentrer le calcium dans la cellule, améliorant ainsi l’endocytose (le transport de molécules vers l’intérieur de la cellule). Leur découverte met plus particulièrement en avant le rôle du canal cationique TRPV4* dans l’endocytose : en bloquant le TRPV4 chez des souris, ils ont montré que les protéines étaient moins bien réabsorbées. 

En conclusion, les chercheurs ont pu montrer que des défauts dans l’endocytose contrôlée par le canal TRPV4 peuvent être à l’origine de la protéinurie - un excès de protéines dans les urines -, un symptôme commun à de nombreuses maladies rénales. Cette découverte importante a été publiée dans Science Signaling

* Transient Receptor Potential type vaniloid 4

Publié le 15 décembre 2020