Micro-Art: quand art et science se rejoignent

Bruxelles Woluwe

Une centaine de chercheuses, de chercheurs et d’étudiant·es ont participé au concours organisé par Arte-Fac et UCLouvain culture. Le résultat ? L’expo Micro-Art qui présente les meilleurs clichés pris dans le cadre d’activités scientifiques. Ou comment la science révèle beauté, poésie et mystère. 

Rendons à l’IREC (Institut de recherche expérimentale et clinique) l’initiative d’avoir suggéré de faire une exposition réunissant les meilleurs clichés pris à l’aide de microscopes, de méthodes d’imagerie ou d’autres moyens scientifiques. « Très souvent, devant un microscope, on a de belles surprises. C’est cela que l’on voulait montrer depuis plusieurs années car la science a aussi un côté artistique », explique la Pre Isabelle Leclercq, présidente de l’IREC. « On a mis ensemble tous les acteurs, chercheur·es, étudiant·es et tous les publics qui font la vie sur le site de Woluwe. » Ils sont quatre à témoigner autour de leur participation à Micro-Art, visible jusqu’au 31 mai à Arte-Fac

Ni l’art ni la science ne sont figés

Camille SELVAIS, qui êtes-vous ? 

Je suis chercheuse doctorante en sciences biomédicales.  

Qu’est-ce qui vous a motivé votre participation à l’expo Micro Art ? 

C’était l’occasion de partager avec le public la beauté cachée des images scientifiques, habituellement observées lorsqu’on est seul, dans l'obscurité, à travers un microscope. C'est aussi une opportunité de sortir du cadre académique et de rendre des concepts scientifiques complexes attrayants pour un public plus large. 
 
Pouvez-vous citer une chose importante pour vous dans votre métier ?

Ce qui est important à mes yeux, c'est la possibilité de participer activement à la compréhension fondamentale de problématiques de santé, tout en cherchant des solutions à travers l’expérimentation de traitements innovants. 

Quel lien faites-vous entre art et science ? 

Ni l'un ni l'autre n'est immuable ou figé et tous deux évoluent sans cesse, se prêtent à l'interprétation, à l'évolution et ouvrent de nouvelles perspectives sur le monde qui nous entoure.

Visibles par tout le monde

Alexandre BERGER, qui êtes-vous ? 

Je suis doctorant à l’Institut de neurosciences (IoNS). Après mes études d’ingénieur, j’ai décidé de faire un doctorat dans le secteur des neurosciences cliniques. J’ai eu l’opportunité de rejoindre le laboratoire de la Pre Riem El Tahry, neurologue (IoNS et Cliniques universitaires Saint-Luc). Ma recherche porte sur la compréhension des mécanismes d’action de la stimulation du nerf vague dans le cadre de l’épilepsie réfractaire et le développement de biomarqueurs de la réponse à ce traitement. 

 

Qu’est-ce qui vous a motivé votre participation à l’expo Micro Art ? 

Cette expo permet à toute personne (du milieu biomédical ou non), de découvrir l’intersection entre l’art et les sciences, deux milieux qui ne sont pas suffisamment mis en relation. Le développement de nouvelles techniques nous permet de visualiser des phénomènes ou structures invisibles à l’œil nu. En tant que chercheurs, nous avons la chance d’être en première ligne pour les visualiser, mais certaines de nos images restent non exploitées ou publiées dans une revue scientifique touchant une petite partie des experts dans un domaine. Ici, ces travaux sous mis en valeur un autre angle, en les rendant visibles à tout le monde, laissant place à l’imagination et l’interprétation de chacun. 

Pouvez-vous citer une chose importante pour vous dans votre métier ?

Pouvoir mettre en application des techniques et des connaissances scientifiques acquises pour faire évoluer nos connaissances sur une thérapie qui aide un grand nombre de personnes souffrant d’épilepsie. 

Quel lien faites-vous entre art et science ?

Une forme de créativité est nécessaire dans les sciences pour stimuler la nouveauté et explorer des concepts encore inconnus. L’art permet de véhiculer des idées et des émotions. Dans les sciences il est important (et pas toujours évident) de capter l’attention et communiquer certains concepts. La représentation visuelle dans les sciences est donc primordiale et rejoint la définition de l’art à ce niveau. 

La science inspire l’art

Meili CHEN, qui êtes-vous ? 

Je suis étudiante en Bac 2 médecine à l'UCLouvain. 

Qu’est-ce qui vous a motivé votre participation à l’expo Micro Art ? 

Le cours d'histologie étant un de mes cours préférés, je m'amusais déjà à prendre des photos des coupes à travers le microscope optique lors des travaux pratiques. Je trouvais fascinant de voir les images artistiques qui se dégageaient. Cette exposition est pour moi l'occasion de mettre à l'honneur ces images.

Pouvez-vous citer une chose importante pour vous dans votre métier ?

Aujourd’hui et plus tard dans la pratique de ma profession, le plus important est d'être passionnée par ce que je fais. Je dois toujours garder cette curiosité d'en apprendre davantage et ne jamais prendre les choses pour acquises.

Quel lien faites-vous entre art et science ? 

La science est pour moi une source d'inspiration artistique. J'aime beaucoup dessiner des personnages et mes cours d'anatomie m'aident à améliorer mes traits. La science inspire souvent l'art et cette exposition en est la preuve.

Il suffit d’ouvrir les yeux…

Sabine CORDI, qui êtes-vous ?

Je suis technologue de laboratoire depuis 26 ans à l’UCLouvain (22 ans à l’Institut de Duve). Je fais ‘partie des meubles’ !

Qu’est-ce qui vous a motivé votre participation à l’expo Micro Art ? 

J’ai toujours adoré observer et mettre en lumière ce que l’œil ne voit pas. Le concours apportait enfin l’occasion de partager les magnifiques observations que nous faisons chaque jour mais aussi de laisser notre imaginaire jouer avec la réalité.

Pouvez-vous citer une chose importante pour vous dans votre métier ?

La précision ! 

Quel lien faites-vous entre art et science ?

Dans les deux cas, on recherche quelque chose, on veut découvrir une nouvelle donnée ou une nouvelle sensation, on creuse pour prouver ou pour atteindre ce point de satisfaction qui nous dit qu’aujourd’hui on ne peut plus aller plus loin et que ce qu’on a sous les yeux nous satisfait assez que pour le partager avec autrui.
De plus, dans mon domaine très axé sur la microscopie et donc l’image, l’art est sous mes yeux tous les jours ! Il suffit de les ouvrir…

Photo du haut: Aurore Delsoir
 

Publié le 17 mai 2023