Bernard Hallet est professeur de biologie moléculaire et de microbiologie à la Faculté des sciences de l’UCLouvain.
Il est aussi le coordinateur des stages de recherche et d’approfondissement à la recherche pour les étudiant.e.s en master de biologie moléculaire et cellulaire.Ces stages sont réalisés dans une institution à l’étranger.
Votre domaine d’activité a-t-il évolué au cours de ces dernières années?
Au cours des deux dernières décennies, nous sommes véritablement rentrés dans l’ère de la mobilité. A l’Ecole de biologie et en Faculté des sciences en général, dès la réforme dite de Bologne, nous avons joué la carte de la mobilité en essayant de multiplier au maximum les possibilités de séjours internationaux pour les étudiant·e·s. L’objectif était qu’ils·elles puissent "aller voir ailleurs" et s’enrichir ainsi d’une expérience à l’étranger. C’est ainsi que nous organisons des stages de recherche dans la filière approfondie du master, donc de biologie moléculaire et cellulaire et de biochimie.
Quels sont les obstacles éventuels?
Pour le stage, nous demandons à chacun des étudiants de réaliser un défi qui consiste à réaliser son propre projet de formation et de recherche à l’endroit où il·elle désire aller. L’étudiant·e bénéficie donc d’une totale liberté quant à sa destination pourvu que cette dernière réponde aux attentes de son projet. Quel pays ? Quelle langue ? Quelle institution ? A elles et à eux de choisir. Ces choix demandent une réflexion personnelle approfondie qui fait partie de la formation.
Une difficulté à surmonter par la suite sera d'assurer le suivi du stage. Des conventions avec les maitres de stage et les laboratoires d'accueil doivent être établies et haureusement, pour tous ces aspects, nous pouvons compter sur une aide très efficace en Faculté des sciences grâce aux personnes qui s’occupent de la mobilité. Sans elles, les stages n’existeraient tout simplement pas.
Dans le domaine de la biotechnologie qui est le vôtre, pourriez-vous donner des exemples de pays ou d’universités les plus fréquentés?
Nous avons fêté la dixième année du stage avec un total de 87 étudiants qui, depuis 2008, sont partis vers des destinations très diverses. Le plus souvent, les jeunes choisissent des pays anglo-saxons, mais aussi de très grandes universités ; les plus prisées sont évidemment au Royaume-Uni avec des universités comme Oxford, Cambridge ou encore à Glasgow en Ecosse. Les Etats-Unis figurent aussi dans le top cinq des destinations choisies, certain·e·s ont été accueilli·e·s à Harvard, d’autres dans des universités comme McGill au Canada. Viennent ensuite les pays européens, depuis le Sud avec l’Italie et l’Espagne, jusqu’au Nord, voire même le "Grand Nord" avec un stage réalisé à la pointe de la Norvège et la possibilité de participer à des expéditions en bateau dans l’océan arctique.
Quels sont les avantages pour les étudiant·es?
Les bénéfices de ce stage sont assez conséquents en termes de formation. Pour beaucoup, cette expérience leur permet de confirmer leur choix et se dire clairement « j’aime la recherche » et la science en général et c’est bien dans cette voie que je souhaite poursuivre sur le plan professionnel. Un certain nombre d’entre elles·eux ont d'ailleurs entamé une thèse de doctorat à l’étranger, à l’endroit où ils ont été en stage. C'est aussi l'occasion de pouvoir acquérir une nouvelle expérience dans un cadre de vie différent, en dehors "du cocon UCLouvain", dans un nouvel environnement, en lien avec de nouvelles cultures, de nouvelles langues, etc. Le défi a été de rejoindre des destinations un peu moins habituelles, comme l’Amérique Latine, le Chili, le Pérou où ils ont pu travailler sur certaines maladies comme la malaria. Clairement, l’apport professionnel et personnel de ce stage est indéniable. Il est aussi bénéfique pour l’institution : nos étudiant↓·e·s forment une sorte de vitrine de l’UCLouvain à l’extérieur. Résultat, au bout de dix ans, cette vitrine est particulièrement bien appréciée par nos contacts dans les universités étrangères. La note moyenne attribuée est de 17 à 18 sur 20. Ce qui reflète la qualité de la formation que nous dispensons à l’UCLouvain. rappelons également que ces stages permettent de renforcer et consolider nos contacts et nos collaborations de recherche et d’enseignement avec des institutions étrangères et des institutions de renom.
Cette formule de stage est relativement unique au sein de l’université?
A ma connaissance, cette initiative du stage est assez unique : nous sommes, en quelque sorte, des pionniers dans ce domaine, même si cela fait dix ans que nous pratiquons ces stages à l’étranger. Cette particularité contribue aussi à l’attractivité de notre master.
Le stage n’est-il pas lié à la nature des études et des pratiques dans ce domaine du savoir?
Non je ne pense pas. Il est vrai que par définition les scientifiques ont l’habitude de collaborer et voyager pour rencontrer des chercheurs étrangers afin de travailler avec eux, mais je pense que c’est une réalité pour toutes les disciplines universitaires ; certaines étant plus orientées vers la recherche que d’autres.
Que diriez-vous de l’UCLouvain à l’international?
Par rapport à d’autres universités, j’observe une volonté indéniable de mobilité à l’UCLouvain, c’est très clair et avec des initiatives qui favorisent l’autonomie des jeunes, qui leur donnent de la liberté et de l’initiative. L’UCLouvain est probablement une des universités pionnières en termes de mobilité, en tout cas en Europe et même à l’extérieur de l’Europe.