Marnik Van Clooster

Marnik Van Clooster est professeur chercheur enseignant à la Faculté des bio ingénieurs et membre du Earth and Life Institute dans le secteur des sciences et technologies de l’UCLouvain*.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Que faites-vous à l’UCLouvain?
Je suis hydrologue et je m’occupe de la "mission de l’eau" depuis 22 ans. Mon métier consiste à réaliser des recherches appliquées qui s’orientent sur les interactions entre le secteur agricole et les ressources en eau. J’interviens dans le programme de bachelier et de master et j’enseigne également à l’étranger. Je m’intéresse à cette problématique parce que l’eau est bien évidemment une source très importante pour maintenir la vie sur la terre.

Quels types de séjours internationaux avez-vous effectués?
Mon objet d’étude - l’eau - ne connaît pas les frontières. Pour pouvoir étudier cette problématique, il faut pouvoir se déplacer. La majorité de mes interventions se déroule dans toute l’Afrique: dans les pays en voie de développement, le problème de l’eau est crucial.
Il faut souligner également que pour alimenter nos activités d’enseignement et de recherche, nous développons des projets, inspirés par des missions à l’étranger.

Quel est le principal obstacle à surmonter quant à ces séjours de mobilité ?
En tant que responsable de l’accueil des étudiant.es et doctorant.es dans le cadre de programme de recherches appliquées, la plus grande difficulté est la complexité administrative pour pouvoir venir en Belgique. Obtenir le visa, le financement, etc. n'est pas toujours évident...

En quoi ces expériences à l’international ont-elles modifié votre quotidien, votre façon d’envisager le travail et vos projets de recherche?
Le problème de l’eau est intrinsèquement lié à l'international. Nos missions à l’étranger vont avoir un impact direct sur la formation que nous donnerons à nos étudiant.es. Nous essayons de faire intervenir les éléments de nos recherches appliquées dans les cours en insérant des modules spécifiques à forte valeur internationale.

Dans notre formation de bio-ingénieurs, nous proposons un séminaire professionnel en ressources et en sol. Des acteurs qui sont impliqués avec nous dans des projets au niveau international interviennent dans ce cours pour expliquer aux étudiant.es leur expertise dans le domaine de l’eau et du sol dans leur pays : c’est un partage d’expériences internationales. Des voyages d’études sont également proposés. En Tunisie par exemple. Ce pays arrive à gérer correctement les ressources malgré les contraintes hydrauliques qui deviennent de plus en plus importantes. L’international alimente nos programmes de façon continue. C’est un enrichissement personnel aussi.

Un conseil pour les candidat·e·s au départ?
Le premier conseil : ne pas avoir peur de l’international ! C’est naturel en tant qu’universitaire intéressé les problématiques internationales. Il faut bien évidement profiter des opportunités qui se présentent pour découvrir la diversité de la problématique et enrichir les réflexions par rapport aux solutions qu’on peut apporter à ce problème. Il n’existe pas de solution unique mais un panel de solutions différentes. Il faut pouvoir découvrir toute cette diversité et l’enrichir « par l’international ».
En Belgique, nous sommes orientés vers la technologie pour pouvoir résoudre des problèmes liés la problématique de l’eau et assurer une bonne qualité de l’eau. Il n'en va pas de même dans les pays africains où des solutions bien plus ancestrales existent. Et elles sont tout aussi efficaces et plus durables. On ne peut découvrir cela qu’en voyageant...

Un séjour sabbatique à Melbourne

Marnik Van Clooster a également réalisé un séjour sabbatique à l’université de Melbourne en Australie. Objectif : réajuster ses axes de recherches et développer son programme de formation.

"J’ai été très impressionné par le niveau international de cette université", souligne-t-il. Je m’attendais à voir beaucoup d’australien·nes, mais j’ai plutôt rencontré des asiatiques. L’organisation de l’université est également très différente de ce que nous connaissons. C’est sans doute lié au mode de financement de ces universités (le minerval s’élève à 18 000$.)

Très impressionné aussi par le professionnalisme de l’accueil. A notre arrivée, une série de vidéos explicatives étaient mises à notre disposition. J’ai également participé à une journée de formation obligatoire (sur la sécurité, le fonctionnement de l’institution, le déroulement des activités de recherche), dans le but d’être opérationnel et travailler sur le site.

Quant aux obstacles à surmonter : ils sont nombreux. Pour pouvoir prendre une année ou quelques mois sabbatiques, il faut dénicher les disponibilités. Sur le plan de la carrière en tant que telle,  en tant qu'académique, nos missions sont multiples et il est très difficile de trouver des suppléants pour continuer à encadrer les recherches. Je n’ai d'ailleurs pu partir que trois mois à l’université de Melbourne…

 

> Lire aussi l'article paru sur le site "Science Today" de l'UCLouvain

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Marnik Vanclooster is hydrologist, professor in the Faculty of Bioengineering, member of UCLouvain Earth and Life Institute.

What are you doing at UCLouvain?
My job is to carry out applied research in the field of water. I’m interested in the issue because water is obviously a very important source for maintaining life on earth. The majority of our research activities are in Africa. My focus is water resources, and the problem of water is particularly present in developing countries, thus in Africa too. We often have research projects submitted by the Brussels-Wallonia Federation in North Africa, and projects funded by ARES CCD in West Africa and Central and Eastern Africa. 

What kind of international researches abroad have you done?
The goal of studying water knows no borders. At the level of education, we try to develop activities that support our teaching and research activities at UCLouvain but are inspired by missions abroad.
Last year, I had the opportunity to spend a sabbatical at the University of Melbourne, Australia, which aimed to breathe life into our faculty’s work, enhance certain research areas, and develop tools to improve our courses. 

What were your first impressions of your sabbatical in Melbourne?
I was very impressed by the university’s international level, I was expecting to see a lot of Australians but I also saw a lot of Asians. The organisation is totally different, which is surely related to the fact that university financing is totally different. I was really impressed by the professionalism of the university’s reception.

Have these experiences been inspiring? 
When we pursue a mission or applied research abroad, it crosses over into the training we conduct: for example, we try to involve elements of our applied research in lessons. We also organise international study trips every year or every two years for our master's degree students, this year in Tunisia.

A tip for those who are considering going abroad?
The first advice is to not be afraid of internationalisation, it’s something natural and logical. We must of course take advantage of opportunities to go abroad, discover the diverse issues and contribute to discussions in order to solve problems. To learn about such diversity, you have to look at what’s happening at the international level. To give an example, in Belgium, we’re strongly inclined to use technology to solve water problems, we develop technologies to ensure good water quality in distribution networks, for instance. Yet there are a whole series of solutions in African countries, in the Maghreb, that are much more ancestral but solve the same problems, require fewer materials and less energy, and are perhaps even more sustainable.