Alumni, anthropologue et bio ingénieur de l’UCLouvain, Robert Berdal est marketing manager chez Tractebel Belgique.
Quels types de séjour de mobilité avez-vous effectué?
J’ai toujours été intéressé par les voyages. Déjà comme étudiant (si on n’a pas de seconde session), on peut quasiment voyager trois mois dans l’année et c’est ce que j’ai pu faire : je suis allé au Mexique, au Guatemala, au Belize, en Inde, etc. Une fois diplômé bioingénieur, j’ai eu la chance de faire un stage au Maroc et j’en ai profité pour découvrir le pays.
Les études en anthropologie ont, elles aussi, été propices à la découverte d’autres pays, principalement lors des « pratiques de terrain » qui avaient lieu pendant un mois dans des villages très reculés, notamment au Sénégal et au Burkina Faso.
Les séjours à l’étranger font-ils partie de vos activités professionnelles actuelles?
Effectivement et depuis le début. Le premier emploi que j’ai décroché était un job lié à la coopération au développement au Togo. J’étais expatrié et à mon retour, je me suis progressivement orienté vers l’environnement et puis vers Tractebel. Dans ce cadre, j’ai pu occuper différentes fonctions qui, toutes, ont nécessité des déplacements internationaux : en Lybie, en Afrique du Sud, en Europe et en Asie. Ces déplacements sont très réguliers soit sous forme de courts séjours ou plus longtemps. J’ai par exemple été expatrié en France à Paris pendant un an et demi.
Que retirez-vous de ces différents types de séjours?
Pour moi, l’expérience du voyage est double, elle est à la fois une expérience de l’altérité et de la similarité. Bien sûr, on rencontre des différences sur le plan culturel, religieux, social et sur les manières d’envisager et organiser le travail, mais finalement, il me semble que de nombreux points communs existent aussi : les objectifs de vie des êtres humains sont un peu pareils quels que soient les endroits où l’on va. J’ajouterais aussi que le fait d’avoir voyagé durant mes études offre une certaine ouverture d’esprit. Il est important d’être prêt à discuter avec des personnes d’autres cultures, d’être à l’écoute et de toujours apprendre et finalement d’aboutir ensemble par la conclusion d’un contrat.
Les principaux obstacles?
Je n’ai pas eu l’impression d’avoir dû affronter de nombreux obstacles. Quand on désire cette mobilité, il faut mettre des choses en place qui permettent à cette mobilité de prendre place. Certaines missions sont plus dures que d’autres : il m’est arrivé de devoir traiter avec des personnes qui ne parlaient pas un mot de français ou même une langue que je connaissais. Il faut se débrouiller, créer des lexiques et communiquer. Ça fait partie du jeu et de l’apprentissage. Comme chef de projet au Togo, je devais construire un barrage à un endroit où il n’avait pas d’eau ! Assez décoiffant, non ? Il a fallu trouver un endroit où c’était possible et convaincre tous les partenaires qu’il était préférable d’ouvrir vers les autres bénéficiaires. Mais ce sont plutôt des défis que de réels obstacles.
En quoi ces expériences sont-elles inspirantes?
Elles modifient notre façon de voir le monde. Nous vivons dans un pays, la Belgique, où chacun·e bénéficie de beaucoup de confort, d’infrastructures et de services. Le voyage nous pousse à nous dépasser, à interagir avec l’environnement et avec les autres et c’est cela qui nous fait évoluer.
C’est irremplaçable et précieux pour toute la vie ; en termes d’autonomie, d’écoute, de résilience face à des situations plus délicates.
Qu’évoque pour vous l’UCLouvain à l’international?
Personnellement, je ne sais pas trop comment la qualifier… En tout cas, comme étudiant, je me suis senti soutenu par les académiques pour la réalisation de mon stage au Maroc. A l’époque, un cadre se mettait en place pour permettre une certaine mobilité. Et puis, à l’UCLouvain il y a l’Institut des Langues Vivantes qui permet d’apprendre non seulement les langues conventionnelles, comme le néerlandais et l’anglais. Mais également des langues plus exotiques comme le chinois par exemple. Cela ne peut être que très bénéfique.
Quels conseils donneriez-vous aux étudiant·es qui voudraient faire un séjour de mobilité?
Je leur dirais de se renseigner un maximum et de trouver des soutiens au sein de l’université, auprès de collègues étudiants qui en ont déjà fait l’expérience. L’important est de s’organiser et d’avoir un peu d’audace, franchir le cap et se lancer. L’expérience est très intéressante.