L’UCLouvain, un véritable écosystème. Etudiant·es, membres du personnel, visiteurs et visiteuses, employé·es dans les commerces et entreprises des villes, habitant·es sont autant de personnes dont l’Université se soucie dans sa conception territoriale. Pour chacun·e d’entre eux et elles, l’Institution met en œuvre des projets concrets qui ont des impacts majeurs en termes d’accessibilité et de mobilité, de qualité de trame verte et bleue, d’accès au logement, de mixité sociale, etc.
L’UCLouvain, ce sont sept implantations et autant de caractéristiques propres. Des particularités dont l’Université tient compte pour aborder, de manière adaptée, chaque situation tout en nourrissant sa vision globale ambitieuse: celle de se (re)positionner à l’avant-garde du développement territorial.
Louvain-la-Neuve, une utopie visionnaire
Le 2 février 1971, la première pierre de l’UCLouvain est posée à Louvain-la-Neuve. Elle est le socle d’un projet avant-gardiste balisé par un plan directeur minutieusement construit. Des champs, nait une ville unique, une ville nouvelle qui se veut être un centre universitaire et urbain. Inspiré de Leuven et notamment de son béguinage, le tracé de Louvain-la-Neuve inclut d’emblée de nombreux concepts de développement durable qui anticipent les besoins désormais rencontrés par la nécessaire transition écologique et sociale :
- La mobilité douce: réservé aux piétons, le centre urbain louvaniste s’inscrit dans le sillage des villes universitaires traditionnelles où les chemins sont propices aux rencontres. Ce piétonnier participe largement à la convivialité de la ville tout en n’affectant pas son accessibilité. La gare pénètre en effet en sous-sol du centre.
- L’économie d’espace, d’énergie et la politique foncière: les 200 hectares constructibles du site appartiennent à l’Université. Elle détermine donc le volume bâti autorisé sur les parcelles cédées en emphytéose. De la totalité de la superficie, seul un tiers est occupé par le centre-ville. Les bâtiments n’y sont pas construits en hauteur mais de manière contigue pour optimiser la consommation d’énergie.
- Le respect du cycle de l’eau: l’alimentation en eau, l’évacuation des eaux de ruissellement et des pluies d’orage, le traitement des eaux usées et la protection des réserves d’eaux souterraines sont des réalités prises en compte dès les premiers aménagements urbains. Un égouttage séparatif achemine, de manière distincte, les eaux usées et les eaux d’écoulement qui terminent leur course dans le lac qui fait office de bassin d’orage. Efficace, ce système double démontre de multiples utilités. La concentration des polluants dans un plus petit volume permet une épuration plus efficace et plus poussée à moindre coût. Quant aux eaux de pluie, elles sont débarrassées de leurs matières en suspension par simple décantation dans le lac.
- La prise en compte de la qualité de l’air et du sol: l’absence de voitures dans le centre offre une qualité d’air indéniable. Un effet renforcé aussi par l’interdiction du mazout de chauffage et de l’installation du chauffage urbain.
- La biodiversité à portée: les 300 hectares du Bois de Lauzelle ont été conservés dans leur état initial. La zone de forêt vallonnée est gérée par l’UCLouvain dans le respect de la nature.
Le plan directeur et la ville à taille humaine
L’urbanisme de Louvain-la-Neuve se fonde sur un Plan Directeur élaboré en 1970 par le Groupe Urbanisme – Architecture de l’université, sous la direction du professeur Raymond Lemaire. Ce document définit la structure de la ville, ainsi que le programme des fonctions et des équipements urbains. Ce plan directeur est guidé par de grands principes d’urbanisme approuvés par le Conseil académique en 1968 en vue du développement de la ville voulue par l’université. On se rend compte aujourd’hui que plusieurs de ces principes ont été décisifs du point de vue du développement durable. Et plus particulièrement, ces deux options complémentaires :
- Louvain-la-Neuve se veut une ville à l’échelle humaine.
- Louvain-la-Neuve est une ville conçue pour le piéton.
L’échelle humaine de la ville est déterminante ; l’être humain est la référence : tout est fait pour qu’il se sente bien dans la ville tant du point de vue de la perception visuelle que de l’agencement des constructions et de la qualité de l’environnement. La construction des rues, places, bâtiments prend en compte cette échelle humaine : aucun bâtiment écrasant, aucun espace démesuré. Selon le professeur Lemaire, « L’urbanisme n’a pas de justification en soi : il n’existe qu’en fonction des services qu’il rend à l’homme ».
Conçue pour le piéton : Le rayon de la ville n’excède pas 1 100 mètres, soit 10 à 15 minutes de marche. Le centre urbain est construit sur une dalle de 14 Ha couvrant la voirie automobile et le chemin de fer, ainsi que 2 à 3 niveaux de parkings. On peut donc y circuler en toute sécurité. La ville comporte plusieurs quartiers disposant chacun d’une placette avec quelques commerces de proximité ; ils sont reliés au centre par des voies piétonnes directes et lisibles. Celles-ci peuvent être considérées comme le réseau piéton primaire. Il ne rencontre jamais la voirie automobile à même niveau et est autant que possible doublé par des passages couverts. Les fonctions importantes se trouvent de préférence proches de ce réseau primaire. L’usage de la voiture est découragé : l’accès au centre se fait uniquement par les voies pénétrantes (aucune voie de transit) ou par le rail.
Ces choix de départ, échelle humaine et prédominance du déplacement à pied, ont du même coup favorisé la mobilité douce, mais aussi les rencontres informelles, les économies d’énergie, la moindre consommation d’espace... ainsi que l’animation urbaine, tant au centre que dans les quartiers.
Consulter l'histoire complète concernant les 50 ans de la création du site du Louvain-la-Neuve.
Le futur écoquartier Athéna-Lauzelle
Etre à la pointe des principes les plus exemplaires en termes de développement durable. Telle est, ni plus ni moins, l’ambition du futur quartier dit « Athéna-Lauzelle ». Concrètement, dès 2024, 1.500 nouveaux logements dont 50% en unifamiliale et 50% en collectif vont commencer à sortir de terre à Louvain-la-Neuve, entre le site Natura 2000 du Bois de Lauzelle, le parc scientifique Athéna, le boulevard de Lauzelle et la Nationale 4.
Profondément ancré dans son environnement naturel et humain, ce projet bénéficie d’un processus de consultation citoyenne enclenché par l’UCLouvain et les bureaux d’étude associés très tôt dans le processus mais sa plus grande particularité tient en son désir d’exemplarité en termes de durabilité. Une volonté qui se décline en plusieurs points d’attention :
- Accessibilité et mobilité: le quartier sera relié à la gare et au centre-ville via des espaces de mobilité douce. Il sera desservi par de nouvelles lignes de transports en commun et l’usage de la mobilité partagée sera encouragé. Des parkings silos ou souterrains permettront d’accueillir les véhicules motorisés afin de limiter la présence de la voiture au sein du quartier.
- Intégration sociale: inclusif, le quartier misera sur une mixité sociale et générationnelle (maisons unifamiliales, logements sociaux, appartements, studios, kots) tout en prenant en compte les nouvelles formes d’habitats (logements kangourous, maisons groupées, habitat partagé, etc.).
- Accès durable au logement: afin de garantir l’accessibilité au logement, le quartier reposera sur le modèle de cessions de terrains sous bail emphytéotique, à des prix significativement plus bas que ceux du marché. Des conditions à la revente seront établies pour éviter la spéculation et des partenariats avec des acteurs et actrices publics seront mis en oeuvre.
- Critères environnementaux : le quartier sera conçu en veillant aux zones naturelles protégées et aux corridors écologiques. Les espaces publics seront aménagés en fonction des trames verte et bleue du site. Une attention particulière sera portée à la gestion de l’eau (perméabilité du sol, réutilisation de l’eau de pluie, etc.). Les constructions, compactes et denses, réduiront la consommation d’espace tout en répondant au défi des 80 logements/ha imposés par l’Arrêté de modification du plan de secteur.
Le SMART Campus de Mons
Créatif, culturel, connecté, écoresponsable… telles sont les ambitions du concept SMART appliqué au campus UCLouvain FUCaM Mons. Situé en bordure de la vie urbaine montoise, ce site a pour objectif de devenir, dans les dix ans, le plus SMART des campus hainuyers.
Stimulé par l’augmentation de sa population estudiantine, le campus UCLouvain FUCaM Mons veut être pionnier et innovant. Des investissements, des aménagements et des réflexions profondes façonnent ce site universitaire et l’encouragent à prendre part activement à la transition vers une société plus durable.
En 2018, le campus a notamment accueilli le premier projet pilote d’installation photovoltaïque de l’UCLouvain : 285 panneaux solaires ont pris place sur la toiture du bâtiment principal, fournissant 13 % de la consommation énergétique du site. Et les initiatives susceptibles de faire fondre le bilan carbone et d’inscrire le campus dans une approche écoresponsable se multiplient : encouragements concrets à la mobilité douce via l’acquisition de vélos électriques et l’installation de parkings à vélos ; adhésion à des plateformes de covoiturage et création d’un parking dédié ; installation d’un réseau de chaleur centralisée ; réduction de consommation via de nouvelles installations ; suppression de l’usage du plastique pour le catering ; création d’un verger sur le campus ; installation de fontaines à eau et distribution de gourdes aux étudiant·es. Tout récemment, l’UCLouvain a aussi adopté un nouveau schéma directeur, élaboré conjointement avec la Haute école Louvain en Hainaut (HELHa), visant à renforcer le caractère verdoyant du campus. En parallèle, un travail de sensibilisation est mené. La semaine du développement durable va notamment, chaque année, à la rencontre des étudiant·es pour les inciter à modeler leurs habitudes quotidiennes. Cette mobilisation est rendue possible par la mise sur pied d’une cellule développement durable, conjointement avec la HELHa, composée d’étudiant·es et de membres du personnel. Une application originale Appl’ose a aussi été créée pour contribuer à la sensibilisation de la communauté universitaire. Son but : récompenser les actions écoresponsables pratiquées sur le campus. Covoiturer, utiliser un vélo électrique ou encore manger un plat malin sont autant d’actions qui permettent d’engranger des greenpoints tout au long de l’année académique.
Menées conjointement avec la HELHa et portée par la communauté, toutes ces dynamiques s’inscrivent dans la vision du campus FUCaM Mons : évoluer vers un campus bas carbone et autonome en énergie.
Woluwe-Saint-Lambert : un pôle de développement au service de la capitale
A l’exemple de Louvain-la-Neuve, le site universitaire de Woluwe-Saint-Lambert est conçu comme un quartier cosmopolite à taille humaine. Il marque la présence de l’Université dans la capitale de l’Europe. Sur les 52 hectares du campus, l’Université a développé trois facultés et cinq instituts de recherche de renommée internationale, mais aussi les Cliniques Universitaires Saint-Luc ainsi que près de 1000 logements pour étudiants.
Le site est avant tout un lieu convivial de vie et d’étude, de travail et de soins, fréquenté chaque jour par plus de 26.000 travailleurs, étudiants, patients et visiteurs d'horizons très divers. Il est aussi très fréquenté par les habitants des quartiers avoisinants. Depuis les années 70, ce quartier a accueilli plusieurs Hautes Écoles, des entreprises dans le domaine biomédical, un Incubateur régional en sciences de la vie (Brussels Life Sciences Incubator), des commerces et services variés, des associations des secteurs culturel et social, ainsi que des acteurs de la vie estudiantine. Par une urbanisation maîtrisée préservant un cadre paysager et naturel, l’ensemble est reconnu pour la qualité de son environnement, son animation dynamisante et sa population multiculturelle. Plusieurs facteurs de durabilité contribuent à ce rayonnement.
L’économie d’espace et la gestion parcimonieuse du foncier ont permis de soutenir une croissance équilibrée et progressive de ce morceau de ville, tant du point de vue des activités, que des équipements et des réseaux. Ce développement a été caractérisé par une production architecturale qualitative et par des aménagements écoresponsables dès les premières étapes de construction. Le classement du site de l’Hof ter Musschen en 1994 et l’inscription en 2020 sur la liste de sauvegarde de l’ensemble du site de la Mémé (œuvre de l’architecte Lucien Kroll) confirment la notoriété du campus.
Les principes urbanistiques qui sous-tendent ce développement s’inscrivent dans les quatre axes suivants :
- le développement équilibré des six sous-quartiers, singulièrement l’ensemble de l’Alma situé au cœur du site, et une production de logements adaptés aux besoins ;
- l’accueil d’équipements de recherche, de formation, des secteurs sociaux et culturels dans un cadre de vie agréable, durable et attractif ;
- le déploiement de secteurs et de services porteurs d’emplois et de formation dans le domaine de la santé et des sciences de la vie ;
- l’amélioration de la mobilité comme facteur de développement urbain durable.
Les atouts environnementaux sont manifestes. L’urbanisation a préservé de vastes espaces verts tels que l’Hof ter Musschen (ou Ferme des Moineaux), espace semi-naturel de 10 hectares à haute valeur biologique, un jardin des sculptures de 2 hectares ou encore le jardin des plantes médicinales Paul Moens. La gestion paysagère des eaux pluviales ont permis de valoriser cet élément à ciel ouvert et de le rendre à la nature. Depuis l’origine, la qualité de l’air et des sols a été prise en compte par l’aménagement des espaces plantés et la réduction de l’espace dédié à la voiture. Un réseau de chauffage urbain a été mis en œuvre dès l’origine et est en cours d’optimalisation. La reconnaissance de l’Hof ter Musschen comme zone de protection Natura 2000 en 2016 consacre la haute valeur de la biodiversité du campus.
La qualité de la production architecturale a été et reste une exigence constante dans la construction du site. Parmi les réalisations récentes, on peut pointer l’auditoire A. Simonart (2015), un édifice basse énergie aux matériaux durables, et la tour R.T.H. Laënnec (2018), le premier bâtiment de laboratoire passif en région bruxelloise, qui intègrent tous deux les récentes avancées de l’architecture écoresponsable. Plusieurs projets concrétiseront bientôt les ambitions de l’Université et des Cliniques Saint-Luc en matière de soutenabilité environnementale : le Learning Center du Secteur des sciences de la santé, la nouvelle tour 76 de recherche pour l’Institut de Duve, l’Institut de Psychiatrie Intégré (un partenariat entre les Cliniques et Valisana), l’Institut Roi Albert II (centre du cancer des Cliniques et de l’UCLouvain), le projet d’Hospitacité et la réaffectation de la tour d’hospitalisation (tour T10).
La mobilité et l’accessibilité ont été valorisées comme un atout dès la création du campus. Trois stations de métro en ligne directe avec le centre de Bruxelles et une dizaine de lignes de bus locales ou régionales desservent le campus, situé à 15 minutes du centre-ville. Un réseau viaire dense et maillé favorise la mobilité des piétons et des cyclistes et suscite une ambiance urbaine apaisée. Comme à Louvain-la-Neuve, des mesures sont mises en oeuvre pour réduire la place de la voiture, développer des alternatives innovantes et favoriser le report modal.
Comme pôle de formation et d’emploi, l’UCLouvain et les Cliniques universitaires Saint-Luc représentent ensemble un acteur économique, social et d’enseignement majeur à Bruxelles. Pour cette raison, le site est qualifié de pôle de développement prioritaire par la Région de Bruxelles-Capitale. Le quartier accueille à lui seul près de 15.000 étudiants (université et hautes écoles), 6.800 membres du personnel des deux institutions principales, 3.000 habitants, une école fondamentale et plusieurs crèches. Avec les Cliniques, l’Université développe des projets ambitieux pour le site qui cadrent avec les priorités de développement durable des pouvoirs publics. Elle partage avec les autorités communales et régionales l’intention de densifier de manière mesurée le territoire et de garantir une mixité d’activités raisonnée, principes déjà appliqués sur le site depuis près de 50 ans.
Mais l’apport de l’Université se situe également au niveau local, dans des projets de proximité, garantissant aux utilisateurs et habitants un cadre de vie équilibré, dense et compact, bien équipé, accessible et éco-compatible, intégrant les dimensions naturelles et paysagères.
Des projets de logements, de formation, de modernisation des installations hospitalières, de mobilité sont en discussion, sans pour autant négliger le renforcement d’un quartier résidentiel et étudiant, bien équipé en crèches, écoles, espaces verts et récréatifs, largement ouvert sur l’agglomération et porteur d’identité locale.
Le principe STOP sur tous les campus
L’UCLouvain a son plan stratégique de mobilité depuis 2020. Une réponse à la demande croissante en transports. Le but de la démarche est d’améliorer et de promouvoir l’accessibilité multimodale de la ville pour l’ensemble des acteurs et actrices qui la fréquentent afin d’assurer le développement et l’attractivité continuels de la ville et de l’Université. L’idée est donc de diminuer la part de la voiture en faveur d’autres modes de transports selon le principe STOP qui privilégie la marche, le vélo, les transports en commun et la voiture partagée.