La démocratie expliquée par le Premier ministre

Alexander De Croo

Durant sa leçon inaugurale du cours de sciences politiques de l’UCLouvain, le Premier ministre Alexander De Croo a souligné son attachement à la démocratie et a mis en garde contre le piège de la simplicité.

Démocratie et liberté, c’était le thème de la leçon inaugurale donnée par le Premier ministre Alexander De Croo ce 19 octobre à un millier d’étudiant·es de la Faculté des sciences politiques et sociales. Venu·es de Louvain-la-Neuve, mais aussi de Bruxelles (Université Saint-Louis) et de Mons, ces étudiant·es en bachelier ont pu écouter durant près d’une heure la conception de la démocratie qu’a le Premier ministre, un système complexe qu’il qualifie de « désaccord organisé ». « La démocratie, c’est quelque chose de compliqué. Parce que c’est de l’humain, parce qu’il y a des opinions différentes, ce qui est normal », a-t-il déclaré.

La diversité, c’est ce qui fait la force de la société belge, selon Alexander De Croo. « Plus jeune, on m’a toujours dit que la diversité de la Belgique était un fardeau. C’est juste le contraire », a-t-il affirmé, vantant les éloges d’un « Belgian Dream », pays où un enfant d’immigré élevé dans la précarité peut faire des études et devenir premier ministre, en référence à son prédécesseur Elio Di Rupo.

Leader fort, société faible

Alexander De Croo a également mis en garde contre la tentation de la facilité face à la crise, qui exposerait à l’autoritarisme. « On entend souvent: en temps de crise, il faut un leader fort, capable de prendre des décisions et d'avancer. Je suis en désaccord complet avec cette idée. Regardez quel pays est la Russie aujourd’hui : un million de Russes ont essayé de fuir le pays, l'espérance de vie est de dix ans inférieure à la nôtre, le Benelux a un PIB supérieur au sien », a souligné M. De Croo.

Pour le Premier ministre, « aucun grand enjeu ne peut être résolu seul·e ». Et de rappeler que dès qu’une crise survient, c’est vers Bruxelles, siège des institutions internationales et de la concertation, que convergent les dirigeants internationaux.

Alexander De Croo a conclu sa leçon en soulignant le sens de son engagement politique : contribuer à construire une société forte où chacun peut s’accomplir dans le respect de l’autre, où la richesse se bâtit sur la diversité. « Si on veut conserver cela, on doit sauvegarder notre système démocratique. Ne vous laissez pas convaincre par cette histoire de simplicité. Un leader fort a comme conséquence une société faible" a-t-il conclu.

1er Premier ministre flamand à l’UCLouvain

La leçon s’est poursuivie par une séance de questions-réponses au cours de laquelle les étudiant·es ont pu entendre le Premier ministre s’exprimer sur des thèmes variés et d’actualité comme l’urgence climatique, la précarité étudiante, les relations avec la Chine, la montée du fascisme ou les discriminations.

Alexander De Croo est le troisième Premier ministre en exercice à participer à la leçon inaugurale de sciences politiques à l’UCLouvain, après Elio Di Rupo et Charles Michel. Il est le premier homme politique flamand à avoir été invité en tant que Premier ministre en exercice.

12 programmes d’études en sciences politiques et sociales

L'École des sciences politiques et sociales de Louvain anime sur deux sites (Louvain-la-Neuve et Mons) douze programmes d’études, dont sept masters 120, deux masters 60, trois masters de spécialisation et plusieurs certificats de formation continuée. Ils ont comme point commun de proposer une réflexion rigoureuse et critique sur les phénomènes politiques, sociaux et culturels qui caractérisent les mondes contemporains.
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Publié le 20 octobre 2022