Pâtisserie végétale et durable : le projet de deux diplômés UCLouvain

À peine diplômés en 2021, Amélie Hardy et Hugo Phipps s’investissent à 100% dans leur projet d’entreprise, dont les contours se sont dessinés sur les bancs de l’université. JÖY, leur projet proposant une pâtisserie végétale et durable, a remporté le prix du jury du Story Camp 2021, le programme d'accélération pour start up de l’incubateur CAP Innove. Rencontre avec ce duo qui voit loin ! 

Qui êtes-vous, Amélie et Hugo ?

Amélie : Pour ma part, je suis diplômée de la Louvain school of Management, j’ai donc fait des études en gestion. Et avec Hugo, qui est diplômé de la Faculté des bioingénieurs et spécialisé ‘environnement’, nous sommes JÖY. Nous avons tous les deux suivi la formation interdisciplinaire en création d’entreprise (CPME) durant notre master à l’UCLouvain et c’est là qu’on s’est rencontrés et qu’est né le projet JÖY.

Pourquoi avoir suivi cette option en entreprenariat ?

Hugo : Avoir ma propre entreprise, c’est quelque chose qui m’a toujours motivé. À la base, j’ai fait mon bac à l’ULB et je voulais faire un simple master complémentaire en gestion puis j’ai vu cette option en création d’entreprise et c’est pour ça que je suis venu à l’UCLouvain. Après avoir suivi ce parcours, mon envie d’entreprendre a été une évidence.

Amélie : J’ai toujours vu ma maman entreprendre et ça m’a donné envie d’avoir mon propre projet. Quand j’ai entendu parler de CPME pendant mon bac, je ne me suis pas posé 10 000 questions et j’ai posé ma candidature. Il n’y avait pas beaucoup de places donc le fait d’avoir été sélectionnée, ça voulait dire beaucoup pour moi. Si quelqu’un voyait ça en moi, c’est que je pouvais y aller.

Que propose JÖY, votre projet de start-up ?

Amélie : JÖY a pour but de produire des ingrédients d’origine 100% végétale pour la pâtisserie, qui soient équivalents aux produits d’origine animale. Notre volonté, c’est d’inclure toutes les personnes qui ont des intolérances, des allergies, des contre-indications ou qui ont adopté des régimes alimentaires particuliers par conviction, comme une alimentation vegan.

Hugo : Ces produits équivalents, on veut qu’ils soient durables et issus de l’économie circulaire pour éviter le gaspillage dans le secteur agro-alimentaire et diminuer au maximum notre empreinte carbone en tant qu’entreprise.

Amélie : La pâtisserie végétale, c’est un marché en plein essor. On connait une centaine de ces commerces en Belgique et il y en a 10 fois plus en France. En Europe, on observe des croissances jusqu’à 97% dans ce secteur. On veut donc être là pour saisir toutes ces parts de marché tout en soutenant la planète ! 

Vous travaillez sur un premier produit ?

Hugo : Oui, on est en pleine étape de « recherche et développement ». Notre première solution, c’est de la poudre d’aquafaba, qui a les même propriétés émulsifiantes et foisonnantes qu’un blanc d’œuf. Mais en fait, c’est de l’eau de cuisson de légumineuse récupérée.

Ça donne quoi pour l’instant ?

Amélie : on a commencé « petit », dans une cuisine, et on a fait des meringues et des mousses au chocolat. Personne n’a vu la différence, ça marche très bien !

Hugo : Maintenant, on va se lancer dans le prototypage industriel pour essayer de valider la montée d’échelle du produit, pour avoir les confirmations que ça marche et que c’est faisable pour début 2022. On est entourés d’un écosystème de chercheurs bienveillants donc ça nous aide beaucoup, notamment grâce à mon promoteur, le professeur Yvan Larondelle, qui se tient disponible si on a besoin d’informations sur la nutrition.

Pourquoi faites-vous une bonne équipe ?

Hugo : On s’est retrouvés dans le même groupe pour notre tout premier projet CPME et ça s’est super bien passé donc on a continué ensemble. Vers la fin de notre mémoire, on a décidé de reprendre le projet à deux et on l’a fait pivoter tout en gardant le nom. On s’est rendus compte de notre complémentarité dans le travail, déjà de par nos diplômes puisqu’on apporte des compétences différentes, mais aussi au niveau de nos soft skills.

Amélie : En termes de personnalité, on est aussi assez complémentaires et on est très bienveillants l’un envers l’autre. On est également animés par les mêmes valeurs de durabilité. Avec notre projet, on veut devenir les porte-drapeaux de la circularité en choisissant de récupérer du déchet et d’utiliser ce qui existe déjà.

Hugo : Notre but c’est de créer une synergie industrielle avec des partenaires, pour récupérer les co-produits dont ils veulent se débarrasser, et ainsi générer un nouvel écosystème collaboratif dans le secteur de l’agro-alimentaire.

Que vous a apporté le programme CPME en tant que jeunes entrepreneur·es ?

Hugo : Entreprendre seul, ça ne me réjouissait pas forcément. À l’UCLouvain, j’ai eu la possibilité de rencontrer d’autres personnes avec la même envie d’entreprendre, qui partaient de zéro aussi et qui avaient envie de construire quelque chose depuis le début, ce qui est rare à trouver. On a pu voir au Story Camp que beaucoup de porteurs et porteuses de projet cherchaient quelqu’un pour les accompagner dans l’aventure. Nous, on a cette chance d’être à deux.

Amélie : Avec le master CPME, on a appris toutes les bases théoriques de la création d’entreprise et on a eu la chance de se constituer un réseau dans le monde de l’entreprenariat. En participant au forum Mind & Market, on a rencontré Eric Legrand, qui est responsable de la partie « ID2Food » au sein de Cap innove. Il a voulu nous aider pour la suite du projet et c’est comme ça qu’on a participé à cette édition de Story Camp.

Ça a plutôt bien fonctionné puisque vous avez obtenu le Prix du jury de ce Story Camp 2021 !

Hugo : On a travaillé pendant 9 semaines avec une dizaine de coach·es tous les lundis et les jeudis, avec des séances de groupe avec les autres porteuses et porteurs de projets, et des séances individuelles. Tout s’est déroulé dans la bienveillance, ce qui est important pour un projet qui commence. Ça nous a boosté, c’est une bonne continuité entre l’université et le lancement du projet à proprement parler.

Amélie : Concernant ce prix, le côté circulaire de notre projet a pas mal interpellé et le côté « magique » de notre produit qui fait l’effet de l’œuf sans œuf a aussi beaucoup intrigué les membres du jury. Et puis notre dynamique d’équipe a sans doute beaucoup joué !

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour la suite ?

Hugo : De passer du projet à une PME établie, on a déjà plein d’idées de produits pour y arriver !

>> Suivre l’aventure JÖY Food avec Amélie et Hugo

CPME : se former à l’entreprenariat à l’UCLouvain

CPME est une option en entrepreneuriat qui s'insère dans 30 programmes de master, dans 9 facultés de l'UCLouvain.

Elle comprend 4 cours obligatoires, ainsi que le mémoire de fin d'études réalisé en équipe interfacultaire, et portant sur un projet de création d'entreprise.

CPME est classé 3ème mondial dans le Top 100 - 2021 EDUNIVERSAL Best Masters Ranking "Entrepreneurship".

Publié le 23 décembre 2021