Un projet d'irrigation mis sur pause à Madagascar

IngénieuxSud, un échange de savoir - Épisode 9

Depuis presque dix ans, une centaine d’étudiants de l’UCLouvain et d’autres universités du sud participent au cours intitulé « IngénieuxSud ». Un cours un peu particulier qui s’étale sur un an d’octobre à octobre et qui regroupe principalement des étudiants issus du secteur des sciences et technologies. Ensemble, chaque année, ils travaillent à la réalisation de 25 projets concrets et durables.
Partant d’une problématique technique (eau, agroécologie, énergie, déchets,…), les étudiants cherchent ensemble des solutions appropriables, adaptées et durables aux défis des acteurs locaux.
Une fois le projet validé, ils effectuent un stage de quelques semaines sur le terrain pour implémenter, ensemble, les solutions envisagées. Les projets sont en partie financés par la Fondation Louvain et l’association locale, mais les étudiants doivent aussi réaliser leur propre récolte de fonds durant l’année. Les billets d’avion et frais de subsistance des étudiants sont quant à eux, à leur propre frais.
Outre l’expérience, le cours contribue à renforcer les capacités des étudiants et des enseignants du Nord et du Sud afin qu’ils prennent des décisions futures en faveur de l’intégrité environnementale, de la viabilité économique et d’une société plus juste.
Cet été, malgré la situation sanitaire qui complique la réalisation des stages, ils sont néanmoins nombreux à vouloir concrétiser leur projet.

Adrien Defer et Leila Mathot sont étudiants à l’UCLouvain et participent au cours IngénieuxSud.
Ils travaillent sur un projet avec Aurélie Maillard et Richard Ekoué-Kouvah, également étudiants à l’UCLouvain. Leur projet consiste à réaliser une étude d’un système d’irrigation à mettre en place dans un centre en charge de la multiplication des semences d’arachides à Madagascar. Un projet qu’ils ont néanmoins dû adapter et mettre de côté suite à la pandémie.

LC : Pouvez-vous m’expliquer votre projet ?

LM : Au départ, on pensait devoir implémenter un système d’irrigation pour un centre de multiplication des semences d’arachides à Madagascar. Après avoir discuté avec les Malgaches, on s’est rendu compte que le centre n’était pas encore construit. Finalement, on a plutôt travaillé sur la conception du centre et sur la recherche des éventuels points d’eau.

AD : Nous devions donc effectuer une étude d’un système d’irrigation pour un centre de multiplication de semences d’arachides ! C’est à dire prendre en compte tous les facteurs qui influencent les sources d’eau, l’extraction de l’eau et l’acheminement ainsi que l’irrigation elle-même. Tout en faisant un système fiable et durable sans être pour autant consommer énormément d’énergie.

LC : Pour quand est prévu votre départ ? Et quelle est la durée de votre voyage ?

AD : On devait partir en juillet mais ce n’était pas possible en raison de la situation sanitaire. Ensuite, on voulait partir en août-septembre mais ce n’est toujours pas possible. On avait vraiment envie de partir car on a travaillé toute l’année sur ce projet mais c’est impossible car les frontières sont fermées. On aimerait partir l’année prochaine mais on ne sait pas où chacun sera. C’est année était la bonne année pour partir. On espère vraiment que, si on ne part pas, le projet sera repris par un autre groupe l’année prochaine car il est loin d’être fini. On a fait l’étude mais il y a encore tout le centre à construire. On verra bien l’année prochaine !

LC : Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans le cadre de ce projet ?

AD : On a rencontré des problèmes de communication avec les Malgaches. On avançait beaucoup de notre côté et eux du leur donc on ne parvenait pas à beaucoup communiquer ensemble et à avancer ensemble. On a réussi à contacter quelques responsables par mail. Au début de l’année, on s’est rendu compte qu’on travaillait sur un projet qu’on avait mal compris. Au début, on travaillait directement sur un système d’irrigation en pensant implémenter notre projet directement dans le centre. Et puis on s’est rendu compte en janvier que le centre n’était pas construit. Donc au lieu de travailler sur un système on devait travailler sur une étude. On a dû travailler de manière plus globale et pas juste sur un système d’irrigation.

LC : Qu’attendiez-vous de cette expérience ?

LM : Je ne sais pas vraiment ce que j’attendais, j’avais vraiment envie de tenter l’expérience et je savais que j’allais découvrir et apprendre plein de choses mais je ne savais pas quoi à l’avance. On a énormément appris pendant l’année et on se disait qu’on apprendrait davantage sur place que ce soit d’un point de vue culturel ou technique. On est un peu déçu de ne pas pouvoir partir mais on a déjà appris beaucoup pendant l’année.

AD : Personnellement, c’était d’avoir une expérience concrète de terrain. C’était pour faire quelque chose d’utile. Cela nous a permis de réaliser une étude concrète et d’apprendre à travailler en groupe sur un projet d’une année.

LC : Qu’avez-vous pensé du cours IngénieuxSud ?

LM : C’était un cours surprenant mais franchement c’était chouette ! C’était pas un cours comme les autres, c’était beaucoup plus une discussion avec les professeurs. On a beaucoup appris, un peu moins sur le plan technique mais on a pu rencontrer beaucoup d’intervenants.

AD : C’est vraiment un cours à part ! On a vraiment beaucoup appris sur les aspects sociaux, économiques, etc. Je recommande aux étudiants de choisir ce cours !

Plus d’informations sur Louvain Coopération : https://www.louvaincooperation.org/

Publié le 02 septembre 2021