Vous êtes-vous déjà demandé comment sont prises les décisions européennes au plus haut niveau ? Inès Tourdot, étudiante en études européennes à l’UCLouvain, l’a vécu de l’intérieur ! À l’occasion d’une simulation du Conseil européen (ConSIMium), elle s’est glissée dans la peau d’une des 27 chefs d’Etat ou de gouvernement de l’UE. Un exercice singulier dont elle nous partage les coulisses.
« Être au cœur du Conseil où se réunissent les leaders européens, dans la vraie salle que l’on voit dans nos manuels, je trouvais ça incroyable. C’était une chance qu’il fallait que je saisisse. » Pendant deux jours, elle a eu pour mission d’incarner le rôle de Première ministre belge. Un rôle qui ne s’improvise pas ! « Nous avons beaucoup travaillé en amont avec notre coordinateur national pour mettre au point la position belge : Jusqu’où pouvions-nous aller dans l’objectif d’atteindre un consensus ? Quelle était notre ligne rouge ? Quelles techniques de rhétorique pourrions-nous adopter en cas d’opinions discordantes des autres Etats membres ? Ou comment pousser notre position jusque dans les conclusions du Conseil ? », détaille notre étudiante. Mais avant de pouvoir se mettre autour de la table, l’exercice a débuté, comme dans la réalité, par un exercice particulier : le doorstep statement. « Les chef·fes d’Etat ou de gouvernement expliquent aux journalistes les priorités et objectifs de la réunion du jour et répondent aux potentielles questions. C’était très déstabilisant d’avoir les micros tendus et la caméra braquée sur soi, » confie Inès.
Expérience réaliste et parcours inspirants
Quels dossiers étaient sur la table pour cet exercice ? « L’organisation nous a imposé deux propositions : une première sur les émissions de CO2 pour les voitures et véhicules utilitaires neufs et une seconde sur le déploiement d’infrastructures pour les carburants alternatifs, qui ont d’ailleurs été réellement négociées au Conseil européen dans le cadre du package ‘Fitfor55’ ». Et dans la pratique, comment ça se passe ? « Après que les 27 aient adopté les orientations générales, les expertes et experts nationaux se sont réunis pour discuter des points plus techniques. Après une nuit de travail, les résultats des travaux ont été présentés au Comité des représentants permanents (COREPER), réglant les derniers points de divergences, puis au niveau ministériel dans le but de trouver un accord final. Les conclusions ont enfin été présentées en conférence de presse par la Présidente de la Commission européenne et le Président du Conseil européen fictifs », explique Inès. Seule différence notable entre la simulation et la réalité ? La durée puisque lors d’un Conseil européen, les débats peuvent durer plusieurs jours et plusieurs nuits.
Verdict final sur cette expérience ? « J’ai vraiment apprécié le réalisme : pouvoir négocier, amender, en suivant des règles de procédure proches de la réalité. Les étudiant·es étaient bien entrainés et ont tous joué le jeu. » Autre point fort : pouvoir rencontrer des officiel·les qui travaillent au Secrétariat du Conseil ou à la Commission européenne. « C’est une opportunité d’échanger des idées, mais aussi d’en apprendre davantage sur les perspectives de stages, les modalités des différents concours et voies d’entrées possibles. Aller sur LinkedIn c’est bien, mais avoir la chance de rencontrer ces fonctionnaires, leur poser des questions pour comprendre comment ils et elles en sont arrivés là, c’est mieux et c’est très inspirant, » affirme notre étudiante.
Doubles diplômes et proximité des institutions européennes
Et elle, comment en est-elle arrivée là ? « Après une Licence en droit public et sciences politiques à l’Université Lumière Lyon 2 et un Erasmus d’un an à Vienne, j’ai candidaté via la procédure de concours d’entrée en 4ème année de Sciences Po Strasbourg où j’ai eu la chance d’être acceptée en double diplôme, » précise Inès. « C’est-à-dire que j’effectue d’abord une année en études européennes à l’UCLouvain, en Belgique, avant de rejoindre Sciences Po Strasbourg pour effectuer ma dernière année en relations internationales. » À l’issue de ses deux ans de Master, Inès obtiendra donc deux diplômes, un de chaque institution !
« Avant cette année à Louvain-la-Neuve, je me disais : double master, deux diplômes à la fin… pour mon cv, c’est super ! Bruxelles étant à 30 minutes en train, c’est aussi des possibilités de stages, des conférences et du networking. Sans cette formation, je n’aurais pas pu avoir toutes ces opportunités ! »
Pourquoi les sciences politiques ? « Je pense que j’ai toujours été curieuse, intéressée par l’actualité, la politique française. Ensuite, mon attrait pour l’Europe et l’international est sans doute venu par la pratique des langues. Dès le collège (l’équivalent de notre secondaire), j’ai intégré une classe européenne allemand-anglais. Ça a peut-être été le catalyseur. »
Concernant sa future carrière, Inès a déjà quelques idées : « J’aimerais travailler soit au niveau européen, soit au-delà. J’ai envie de concret, de terrain et je ne m’imagine pas travailler dans un bureau bruxellois pour le reste de ma carrière. » Pour l’instant, elle emmagasine le plus d’expérience(s) possibles !
> En savoir plus sur les formations en études européennes à l’UClouvain :
> En savoir plus sur les formations en études européennes en doubles diplômes à l’UCLouvain
Photos: © ConSIMium