En prenant les rênes du KapTech, Anatole Moureaux s’est notamment donné pour mission de partager sa passion pour les sciences avec la communauté étudiante. Entre la complexité des thématiques abordées et la litanie d’idées reçues, sa tâche ne s’annonce guère aisée. Mais il en faut plus pour décourager cet invétéré curieux.
D’aussi loin qu’il se souvienne, Anatole Moureaux a toujours été intrigué par les sciences et passionné par les technologies. « J’étais le genre de gamin qui demandait le kit du parfait petit chimiste à Saint-Nicolas », sourit-il.
Si le gamin a bien grandi, Anatole est resté intrigué et passionné. Après s’être naturellement dirigé vers les sciences et les mathématiques en secondaire, il a logiquement suivi le même chemin lors de son passage à l’université. Et le voilà donc, à 23 ans, prêt à décrocher son master en ingénierie civile, option physique appliquée. Avant, espère-t-il, d’intégrer un laboratoire pour y effectuer des recherches et prouver que, si elles peuvent parfois sembler abstraites aux yeux des non-initié.es, les sciences sont au contraire très concrètes.
Idées reçues
« C’est notamment ce qui m’intéresse dans le domaine spatial, rebondit Anatole Moureaux. On parle de distances infiniment grandes et de planètes aujourd’hui inatteignables, certes, mais l’espace, c’est un moteur de développement, un véritable laboratoire dans lequel on développe les outils qui, demain, seront installés un peu partout sur Terre. Il n’y a qu’à penser à la naissance des panneaux solaires ou des fours à micro-ondes. »
Pour partager avec le plus grand nombre son amour des technologies, Anatole s’est impliqué dans le KapTech, un (jeune) kot-à-projet de l’UCLouvain dont l’objectif premier est de vulgariser les sciences à travers évènements, conférences, publications en ligne ou activités plus ludiques, comme des combats … de robots. « Prouver que les technologies sont accessibles à toutes et tous, c’est un beau défi, mais ce n’est pas toujours facile, soupire celui qui préside actuellement le KapTech. Les gens, notamment les étudiant.es qui ne sont pas inscrit.es dans les filières scientifiques, ont beaucoup d’idées reçues. A nous de prendre le temps de bien leur expliquer. »
Technologie et transition
Parmi ces stéréotypes, Anatole Moureaux retient notamment l’idée selon laquelle l’évolution technologique serait incompatible avec le développement durable et la protection de l’environnement. « Ne nous voilons pas la face, les membres du KapTech avaient même la réputation d’être des pollueurs, se souvient le président kapiste. On s’est remis en question, on a évolué. Aujourd’hui, deux de nos membres se spécialisent en développement durable. Et l’ensemble du kot s’intéresse beaucoup plus à ces thématiques : on organise ainsi une conférence sur les impacts environnementaux de la 5G. En fait, durant les dernières années, c’est l’industrie dans son ensemble qui a évolué, par exemple sur la problématique des carburants utilisés ou sur l’usage de lanceurs réutilisables. Bref, les choses changent. Et c’est tant mieux ! »
Pierre-Alain Belpaire