Les étudiants de français langue étrangère du groupe LFRAN1404 (expression écrite, objectif B2) ont participé le jeudi 20 mars 2014 à 20h à la rencontre entre l’écrivain Pierre Mertens et le directeur d’Amnesty international Belgique, sur l’invitation de Geneviève Damas, marraine du Festival des nuits d’encre.
Voici le compte rendu fait par Martin, étudiant d’origine autrichienne :
« Le travail créatif d’un écrivain et le travail lourd d’une organisation non-gouvernementale qui s’engage pour les droits de l’homme – à première vue, cela rend deux mondes qui n’ont pas beaucoup en commun. La rencontre entre Pierre Mertens, auteur célèbre et Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty international Belgique a prouvé le contraire. Le jeudi, 20 mars, Geneviève Damas, marraine du festival « Nuits d’encre », a invité ces deux citoyens engagés pour parler sur « Les frontières de la mémoire ». Pour souligner les réalités tragiques et impersonnelles que les deux intervenants rencontrent souvent en défense des droits de l’homme, on avait choisi le parking -3 de Louvain-la-Neuve comme lieu de réunion. Environ 30 personnes, parmi lesquels il y avait de nombreux étudiants, sont venus assister à l'événement.
Au début de la soirée, Vincent Geens, Directeur du Centre culturel d’Ottignies Louvain-la-Neuve a accueilli les participants. Ensuite, Pierre Mertens a lu une version actualisée de la nouvelle « L’ami de mon ami » qui décrit la réalité grecque d’aujourd’hui. […]
Interrogé sur ce que lui donne l’énergie et l’espoir de s’engager dans le métier des droits de l’homme, qui montre souvent les aspects les plus sombres des êtres humains, Pierre Mertens a évoqué les points culminants de son travail pour Amnesty International. Il a raconté d’une rencontre entre des enfants des bourreaux et des enfants des victimes du national-socialisme à Berlin en 1986, à laquelle il pouvait assister grâce à une autorisation spéciale. C’était incroyablement émouvant, a-t-il dit, parce qu’il y avait un grand respect entre les participants. Selon lui, les descendants des deux côtés se sont serrés les mains et ils se sont embrassés à la fin de la réunion, qui était vraiment inspiratoire pour lui.
Pour Monsieur Hensmans, il était important d’appuyer sur le fait que ce n’est pas seulement des dictatures qui emploient la torture. Il a dit qu’il y avait beaucoup de citoyens qui croient que parmi les démocraties il y avait un consensus qui désapprouve des méthodes inhumaines. Selon lui, il y a plusieurs états comme l’Allemagne qui emmènent des prisonniers dans des pays comme la Syrie pour éluder le droit national qui ne permettait la torture. Monsieur Hensmanns appelait cela une externalisation de la torture.
Cette soirée a certainement élargi les horizons de tous les participants. De plus, elle servait comme rappel que le chemin au monde sans la torture est encore long » (Martin, LFRAN1404).