Damian Andrés Canton Gardes - La Lutte pour la reconnaissance : Le cas du Peuple Mapuche et la population colombienne au Chili

ESPO Louvain-La-Neuve, Mons

18 décembre 2018

14h30

Louvain-la-Neuve

Doyen 22

Le Recteur de l'Université catholique de Louvain fait savoir que

M. Damian Andrés Canton Gardes 

soutiendra publiquement sa dissertation pour l'obtention du titre de Docteur en Sciences Politiques et Sociales

« La Lutte pour la reconnaissance : Le cas du Peuple Mapuche et la population colombienne au Chili »

 

Résumé

L’espace public chilien peut être analysé comme une arène où s’échangent des significations et au sein duquel des populations diverses - porteuses de réalités socio-économiques, culturelles et même politiques différentes - cherchent à construire des modalités de coexistence. Dans le contexte actuel chilien, où s’affirme pourtant le récit démocratique, on observe, au sein de la culture « majoritaire » chilienne, des indices prononcés d’exclusion sociale face à certains groupes « minoritaires ». Cette thèse a pour objet d’appréhender les termes et la nature des relations conflictuelles entre la culture majoritaire chilienne et deux groupes minoritaires au Chili : le peuple « indigène » Mapuche d’une part, et la population migrantes d’origine colombienne, en augmentation constante ces dernières années. La thèse se penche sur les réactions aux multiples formes de rejet, de discrimination et plus largement de « mépris » (Honneth) dont ces deux groupes, pourtant très éloignés dans leur rapport historique à la nation chilienne et dans les revendications qu’ils expriment, font l’expérience. Nous thématisons ces relations en termes de « conflit moral » (que celui-ci prenne des formes explicites ou latentes), dans la mesure où ces groupes sont porteurs, directement ou « en creux », d’un certain nombre de d’attentes de reconnaissance face aux expériences de mépris qui se « déposent » dans la structure des interactions sociales. L’analyse prend ainsi largement appui sur le cadre construit par Axel Honneth autour de la notion de « lutte pour la reconnaissance », pensée non pas en termes distributifs (lutte pour des ressources matérielles ou symboliques), mais comme une grammaire de l’ordre moral, dont dépend la construction de l’intégrité des sujets. Sur cette toile de fond, la première partie de la thèse vise à mettre au jour les termes des demandes de reconnaissance qui s’expriment au sein de ces deux groupes minoritaires, dans une perspective compréhensive ou herméneutique. Nous cherchons ensuite à en dégager la « trame » (au sens de Ricoeur), à savoir les composantes principales du récit sur lesquelles peut prendre appui le travail de subjectivation des personnes interrogées. Cette démarche nous permet de construire une réflexion comparative, en soulignant les similitudes et les différences les plus significatives quant à leur positionnement dans l’espace public chilien.

Membres du jury 

Matthieu de Nanteuil (UCLouvain), co-promoteur.
Prof. Javier Corvalán (UAH), co-promoteur.
Prof. Marie Verhoeven (UCLouvain), membre du comité d’accompagnement. Président.
Prof. Pablo Salvat (UAH), membre du comité d’accompagnement.
Prof. Leticia Arancibia (UCPV)
Prof. Guy Bajoit (UCLouvain, prof. émérite) Secrétaire.